Difficile de commencer un bilan de 2015 sans dire que ce fut une année de merde.
Attentats de janvier et de novembre, des morts partout dans le monde, l’obscurantisme qui gagne du terrain … Macron et Valls à la tête d’un gouvernement qui ose se dire socialiste (non je ne reprendrai pas la phrase d’Audiard), le FN qui monte qui monte, les cons qui sortent du bois … Et en plus Ayerdhal et Terry Pratchett qui se cassent, nous laissant tous seuls. Bref une année de merde.
Sauf en littérature, et en particulier en littérature noire où on a été gâtés ! Comme l’an dernier, même me restreindre à 24 romans noirs a été une véritable torture, mais le taulier (c’est moi) ne recule devant aucun sacrifice pour essayer d’illuminer, même de 24 petites bougies, le morne quotidien de ses fidèles lecteurs. Donc voilà, même s’il reste quelques jours pour 2015.
Il y a eu les habituels, ceux qui nous font plaisir tous les ans et qu’on attend avec impatience. Les plus réguliers ? Montalbano (Andrea Camilleri), Walt Longmire (Craig Johnson), Charlie Parker (John Connolly), et on peut ajouter le magnifique roman consacré à la dernière enquête de Charlie Resnick (John Harvey).
Après il y a ceux que l’on lit régulièrement, même s’ils ne reviennent pas tous les ans. Jo Nesbo réussit un superbe thriller sans Harry Hole, Dominique Manotti toujours aussi impeccable, et les habitués de Toulouse Polars du Sud, Victor del Arbol et Carlos Salem qui ont tous les deux sortis un grand roman cette année.
Toujours dans les valeurs sures, j’ai été très heureux de lire enfin le nouveau DOA (et vivement la suite !), le nouveau Pascal Dessaint, la nouvelle enquête du commissaire Ricciardi de Maurizio de Giovanni, et enfin un nouveau roman de Patrick Pécherot.
Des auteurs plus rares (ou plus récents) très très recommandables également : Benjamin Withmer revient dans la nouvelle collection Néonoir de Gallmeister (collection qui a fait très fort cette année !), Joe Landale nous a offert un roman dans la veine de son précédent chef-d’œuvre Les marécages, le trop discret James Grady a retrouvé Le Condor de sa jeunesse, et Boris Quercia, le chilien, s’impose comme un grand du hardboiled dès son second roman qui confirme l’excellence du premier (et bravo à asphalte pour la découverte).
Pour les pures découvertes, et elles n’ont pas manqué, un peu partout autour du monde. En France avec le roman de Thomas Bronnec qui réussit l’exploit de nous intéresser aux coulisses de Bercy, en Italie avec Antonio Manzini qui crée un nouveau personnage irrésistible et insupportable, superbe roman argentin de Juan Martini (encore une pépite asphalte), et avec un peu de retard, la découverte pour moi de la Guyane de Colin Niel.
Finissons avec chez Neonoir, le très réjouissant Cassandra de Robinson Todd et trois romans qui jouent avec les métissages, le polar-SF de Ben H. Winters chez Super 8 qui fait un boulot très original, un autre polar SF dont on attend la suite avec beaucoup d’impatience, celui de Markus Sakey, et la peinture polar-fantastique originale la Nouvelle-Orléans par Sara Gran.
Maintenant, comme je suis chez moi, j’en rajoute quelques-uns, qui ne sont pas des polars : Le magnifique roman d’aventures à quatre mains de Sébastien Rutés et Juan Hernandez Luna, un autre roman d’aventure plein de souffle, celui de Aaron Gwyn, la plongée revigorante de Don Rearden en Alaska, et Christopher Moore qui se penche sur l’époque des impressionnistes.
Ce coup-ci j’en termine, avec quelques chocs BD : La fin de Transmetropolitan (extraordinaire), la découverte pour moi (je vous en cause très vite) des pépés qui aiment la castagne de Les vieux fourneaux, et la plongée délicieuse dans les Fables (j’en suis au tome 12).
Merci Jean-Marc pour cet excellent boulot et tous les commentaires publiés au cours de cette année, Je consulte régulièrement ton blog que je classe parmi mes préférés en bonne compagnie avec Black Novell; Passion Polars ,et le bloc de Claude Le Nocher
Encore merci, je te souhaite mes meilleurs voeux pour 2016
Amitiés
Robert
De rien, c’est un vrai plaisir.
Je reviendrai vous souhaiter une bonne année, mais en avance pour toi : bonne fin de 2015 et très bon début de 2016.
Merci Jean Marc ! Ton blog, je le consulte régulièrement et il m’aide pas mal à augmenter ma pile à lire !!! Suis plutôt axée auteurs français (pas par patriotisme, juste parce que j’aime)… De ta liste, j’en ai ma foi lu qq uns et ce sont de belles découvertes.
J’en rajouterais un : Franck Bouysse et son » grossir le ciel » (remarque, il a peut être été publié en 2014… Perso, je viens de le lire)
Bonne continuation et vive 2016 qui nous tend ses bras
Le Franck Bouysse faisait effectivement partie de mes coups de cœur de 2014.
Rendez-vous ces jours-ci et sinon à l’an prochain.
Banalement je dirai la même chose que les autres : ton blog est une mine, j’y aime tes avis, tes coups de colère et tes coups de coeur…Bref, rien à jeter. Je nous souhaite encore plein de bons noirs corsés, et d’autres choses encore. Et à toi, termine au mieux cette année, et croisons les doigts ensemble ( même si on a du mal à se convaincre…) pour que 2016 soit un peu moins merdique que 2015. Des bises, camarade
Merci et bises aussi.
Salut Jean Marc, beau bilan ! Ce qui m’amuse, c’est que tu as choisi le même format que le mien sans qu’on se soit contacté. La seule différence, c’est que j’ai mis mes vœux et que cela paraitra le 1er janvier. Ceci dit, mes titres sont différents des tiens et ça, c’est bien. Vive la diveristé. Et comme tu le dis, Que les excités du bulbe nous laissent vivre en paix ! Au passage, je te souhaite une bonne année. Amitiés
J’ai repris mon format de l’an dernier (je suis assez fainéant) que j’avais sans doute piqué quelque part !
Rendez-vous le 1° janvier pour ton bilan donc.
D’ici là, attention au foie !
Toutes les années sont des années de merde pour certains, plus que d’autres, 2015 était une mauvaise année pour nous, malgré tout, je suis en vie, en bonne santé, je vais pas me plaindre… c’est pour les autres que ce fut une mauvaise année ! 😥
Mon bilan sera pour plus tard… pas eu le temps ! beau bilan qui fait la part belle à la Série Noire ;-))
Je n’ai pas fait attention, mais c’est vrai qu’il y a eu quelques chocs à la série noire.
Une valeur sûre…
Beau bilan Jean Marc auquel je ne peux qu’adhérer.Suis surpris par contre que tu n’aies pas lu Basse Saison autre pépite d’Asphalte.Et puis meilleurs vœux,tout ça quoi.
Je n’ai pas vu passer Basse saison, mais alors pas du tout, je note.
Et bon vent à Nyctalopes.
Tous les ouvrages que vous recensez dans votre dernier message sont parus en version grand format. Ce qui constitue une forme d’encouragement à un tour de passe-passe des éditeurs depuis quelques années : imposer aux lecteurs d’acheter les nouveautés au prix fort alors que toute une tradition du polar passe par sa diffusion en collection de poche. Je sais bien qu’il y a là une sorte de dilemme : ou bien contribuer à renforcer cette tendance nouvelle, ou bien ne plus pouvoir parler des nouveautés avant qu’elles ne paraissent en poches. Pour ma part, il n’y a pas dans ma bibliothèque pourtant bien fournie un seul polar en grand format. Et je ne me suis, en fin de compte, privé d’aucun ouvrage important : il m’a, à chaque fois, juste fallu attendre quelques mois avant de lire le livre qui me faisait envie. Et notez bien que je ne veux pas dire que le polar est inférieur à tout autre genre. C’est simplement que le polar se lit en format de poche, c’est plus qu’un principe, c’est une question de « tactilité », si vous voyez ce que je veux dire.
Une belle année 2016, quoi qu’il en soit.
Disons que je n’ai pas les mêmes principes tactiles que vous, j’aime bien le grand format (qui permet, soit dit en passant aux bibliothèques d’acquérir des ouvrages qui ne s’abiment pas immédiatement). ET pour moi qui prête beaucoup mes bouquins, c’est bien aussi.
Et sans doute bien pour les auteurs.
Et il faut avouer que beaucoup de bouquins me sont envoyés en Service de Presse …
La bibliothécaire que je suis te remercie vivement : en effet, les poches (que nous sommes obligés d’acquérir quand nous remplaçons des romans devenus indisponibles en grand format) vieillissent vite et se conservent très mal, malheureusement.
Et je te remercie surtout pour tes conseils particulièrement avisés qui m’aident dans mes acquisitions ! Il est très rare en effet que je n’achète pas tes coups de coeur et je dois dire que je suis rarement (jamais je crois) déçue.
Je vous souhaite à tou-te-s de joyeuses fêtes et à l’année prochaine, que l’on espère meilleure que celle qui s’achève…
Merci ! Il me reste un ou deux billets pour 2015, pas de gros coup de cœur, et on attaquera 2016.
Bonnes fêtes à toi.
Rectification à mon message précédent : un seul volume en poche, le magnifique Maurizio de Giovanni !
Merci, M.Raymond Delley. Vous avez lu tous les romans en français de Maurizio?
Il me semble. Les quatre saisons du cher Ricciardi et l’enquête de l’inspecteur Lojacono. Quelle belle idée que celle de cet inspecteur qui « voit les morts ». Et puis Naples que je ne connais pas mais que j’ai l’impression d’arpenter sur les pas de Ricciardi. Et enfin l’époque, la vie, les gens de Naples rendus littéralement vivants par la grâce d’un style. Car tout est là pour moi, professeur de littérature à l’Université à la retraite, le style. Mais je ne veux pas m’aventurer dans cette voie ici, où nous arrêterions-nous ? Pour conclure : j’attends le prochain Maurizio de Giovanni…
Il y a aussi la série publiée au Fleuve qui se passe de nos jours, avec déjà deux titres (la méthode du crocodile et la collectionneuse de boules de neige).
M. Delley, notre conseille à vous et aux lecteures de Actu du Noir est de vous procurer ‘Una domenica con il commissario Ricciardi’, huits petites racontes en italien mais sourtout 100 photos de Naples annee’30. Magnifique. S’il vous plait, Monsieur, vous avez une mail pour vous contacter?
Si Raymond me le permet, je vous ferai passer son mail auquel j’ai accès en tant qu’administrateur du blog. Et je note le livre, en espérant qu’il sera traduit (vu que je ne parle pas du tout italien).
Merci beaucoup pour cette liste, je découvre la grande majorité des auteurs… et j’ajoute des noms sur une grande liste qui s’allonge de plus en plus grâce à d’autres blogs comme le vôtre.
Personnellement je ne lis quasiment que des poches (donc j’attends) pour des questions de finances. Je suis incapable de rendre un livre à une bibliothèque, donc je n’y vais pas, donc j’achète tout ce que je lis et je lis plutôt beaucoup. Je ne sais plus où mettre les bouquins mais je n’arrive pas à changer de méthode…
Tous mes voeux pour que l’année 2016 soit meilleure.
Alors il faut aller voir le bilan 2014 … certains doivent être passés en poche.
Et tous mes vœux.
Salut Martichat,
Je me permet de te répondre car j’ai reconnu un passionné qui à les mêmes réactions que moi, sauf que parmi les 3273 bouquins de ma bibliothèque (répertoriés en base de données), j’en possède +/- 900 en grand format, mais depuis quelques années je me limite également aux livres de poche question budget et surtout de place, ma bibliothèque occupe des rayonnages sur 3 murs et elle déborde , alors je trie parmi les moins aimés et je les exile dans des malles aux grenier .Ca n’intéresse sans doute pas grand monde ce que je raconte, mais quand on aime les livres on aime en parler .
Ps : le nombre de bouquins s’explique en partie vu mon âge (73) !
Amitiés et bonne année
La vérité vraie est que je serais bien incapable de dire combien de livres sont entassés dans mes bibliothèques réparties dans toute la maison. Sans compter ceux que j’ai prêtés …
Je vous autorise bien évidemment à donner mon adresse mail à qui bon vous semble. Et si j’ai oublié de vous le dire, merci de l’abondance de vos références qui, même si je ne partage pas tous vos enthousiasmes, ce qui est normal, m’a permis des découvertes passionnantes. Comme je le disais un jour ici même, un roman quel qu’il soit, n’a vraiment de valeur à mes yeux que s’il est porté par un style. Un roman dont l’intrigue est excellente, s’il est lourdement écrit, disons dans un style de mauvais journaliste, n’a presque aucun intérêt pour moi. Le meilleur exemple de ce genre est sans doute Joël Dicker – garçon sympathique au demeurant – dans sa Vérité sur l’affaire Harry Québert : roman dont la construction et la composition est vraiment d’un virtuose, mais dont le style est constamment d’une platitude rédhibitoire. Et c’est vrai aussi, mais en moins virtuoses dans l’intrigue, des Lévy et des Musso. Alors que des James Lee Burke, des Maurizio de Giovanni, des Andrea Camilleri et tant d’autres sont immédiatement reconnaissables à leur style. Et c’est là qu’intervient la question de la traduction. Et reconnaissons que les meilleurs auteurs étrangers sont parfois défigurés par une traduction laborieuse, ce qui pour moi fait que tout s’écroule ! Heureusement, il semble que les choses s’améliorent avec le temps et que l’époque – décevante à cet égard – de la Série Noire est définitivement derrière nous. L’idéal, mais je comprends que ce soit compliqué, serait de donner également un avis sur la traduction ! Quoi qu’il en soit, merci pour votre perspicacité. Et bonne année 2016.
Sauf exception je ne peux malheureusement pas avoir d’avis sur la traduction (sauf quelquefois de l’espagnol).
Mais on sait aussi que certains traducteurs font du très bon travail, et on les retrouve comme traducteurs, justement, des Camilleri, Burke et autres.
Bonne année à vous aussi.
Quant à la traduction, il y a un point sur lequel tout lecteur peut se prononcer, sans connaître le texte original : tout simplement la qualité du français. Je viens d’acheter, par correspondance, un roman en 4 volumes traduit du chinois, et je m’aperçois que la traduction est catastrophique, avec des tournures qui n’ont rien de français. Je me souviens que par le passé, les traductions d’Ellroy étaient assez médiocres, sans être aussi mauvaises que l’exemple que je viens de citer. Je viens de lire Sous le joug, d’Ivan Vazov, traduit du bulgare par Marie Vrinat-Nikolov : c’est très bien traduit, en ce sens que c’est du très bon français.
Je ne peux qu’être d’accord. un seul bémol, parfois le français est très moyen parce que le texte original est lui aussi très lourd et/ou maladroit. Si en plus le traducteur en rajoute …
Oui, ça arrive aussi ; l’exemple que j’ai en tête est Un sur deux, de Steve Mosby : c’est écrit avec une truelle, mais je crois que la responsabilité en incombe plus à l’auteur qu’au traducteur.
Bonnes fêtes de fin d’année.
Bonnes fêtes itou. Ici ça se présente bien.
parfait rien à dire, parfait de chez parfait
bien à toi et à tes proches
Muchas gracias, itou pour toi et les tiens.