De temps en temps, beaucoup trop rarement, je récupère sur ma table de nuit un volume omnibus qui traine toujours là, et je lis un roman de l’incontournable série du 87°District d’Ed McBain. Cette fois c’était Après le trépas qui figure dans le volume 4.
Nous sommes dans les derniers jours avant Noël, les new-yorkais, pardon, les habitants d’Isola, sont dans l’attente d’une tempête de neige annoncée par la météo. Mais il n’y a pas de trêve pour les flics du 87° district : Steve Carella qui pourtant en a vu d’autres, ne peut s’empêcher de tiquer quand Gerald Fletcher, avocat d’assise, déclare devant le cadavre de sa femme éventrée : « Bien content qu’elle soit morte ».
Fletcher vient juste de rentrer chez lui, la fenêtre de la cuisine est ouverte, celle de la chambre brisée, il manque des couverts en argent, et sa femme est morte. Ce qui le réjouit. Car il ne risque rien. Et le camé qui a commis le crime n’étant pas bien malin, Steve et ses collègues ne vont pas tarder à l’arrêter. Mais Carella ne peut s’empêcher de penser que quelque chose cloche.
C’est toujours un vrai plaisir de se plonger dans les enquêtes des flics du 87° District d’Isola. Un vrai plaisir tant l’écriture a cette qualité rare, qu’Ed McBain partageait avec son compère Elmore Leonard, de laisser l’impression qu’il est facile, pour ne pas dire évident, d’écrire comme ça. Tout semble couler de source : les descriptions, les réflexions des personnages, l’évolution de l’enquête et encore plus, les dialogues. C’est vrai non ?
Ca semble tellement simple et juste qu’il doit suffire de … Suffire de quoi ? Là est tout le mystère. Parce que si c’était si simple, on n’aurait pas de pavés indigestes de 600 pages, ni de dialogues écrits par des aspirants Audiard lourdingues, ni des péripéties tirées par les cheveux, ni des leçons de morale à deux balles, ni … Si c’était si simple, il y aurait plein d’Ed McBain. Or il n’y en a qu’un.
Et avec cette écriture si simple, si vous lisez les chroniques du 87° District, vous saurez tout de la vie à New-York entre 1950 et 2000. L’évolution des mœurs, des techniques, des relations entre les gens, des quartiers de la ville, du langage, des habitudes de vie … Vous saurez tout ça, vous sourirez souvent (il a de l’humour le diable), vous tremblerez parfois, vous enragerez avec Steve et ses collègues. Vous connaîtrez New-York en toute saison, vous croiserez tous ses habitants, vous en haïrez certains, aimerez d’autres, vous compatirez et vous pleurerez.
Lisez le 87° District, et si vous ne connaissez pas, lisez en plusieurs, l’ampleur et la richesse de l’œuvre prennent alors tout leur sens et on devient accro.
Ed McBain / Après le trépas (Sadie when she died, 1972), Omnibus, Volume 4 (2003), traduit de l’anglais (USA) par Janine Hérisson et Pierre de Laubier.
De temps en temps j’en reprends un dans l’ordre chronologique généralement après un pavé. C’est vrai que ça à l’air simple, que l’on devient vite accro et que ça se dévore. Soyez nombreux à découvrir Steve Carella, Bert Kling, Cotton Hawes, et les autres sans oublie Meyer Meyer
Meyer Meyer of course ! Et j’adore quand il y a le gros lourd du district d’à côté, je ne me souviens plus de son nom.
Ollie Weeks
Lus et approuvés. Un énorme plaisir de découvrir toute cette équipe du commissariat
J’ai oublié le « r » à oublier. Ooops !
Tu es pardonné mon fils, avec un pseudo comme le tien …
Un vrai monde Ce 87eme district. J avais envie que ça ne s arrête pas. Tout ça dans une ville qui n existe même pas. Génial
Qui n’existe pas mais ressemble furieusement à une qui existe !
C’est vrai, série qui rend accro, j’en ai lu pas mal, idéal pour les vacances
Un vrai bonheur, et une ampleur inégalée si l’on prend en compte toute la série.
Une valeur sûre quand on ne sait plus quoi lire sans aucun doute et jamais déçu.
Et même quand on a de quoi lire. C’est d’ailleurs ça le « problème », j’ai toujours des piles en retard, et du coup j’en oublie les classiques incontournables. heureusement il y a les vacances.
Fan de toujours de Steve Carella, de son équipe et de sa famille… Ce que je trouve drôle dans cette immense série c’est qu’au fil des années les personnages ne vieillissent pas ! La chance…
Tous, je les ai tous lu! Tous sauf le dernier que je me garde comme un dernier bon repas ou un dernier sommet à gravir, l’ultime épitaphe du maître.
Moi j’ai de la chance, il m’en reste à lire, et je vais sans doute aussi relire. J’ai tout attaqué depuis le début.