Il y a quelques jours je vous parlais de Vongozero, roman post apocalyptique de la russe Yana Vagner. J’ai lu la suite : Le lac.
Le petit groupe que nous avons suivi dans sa fuite devant la maladie dans Vongozero a atteint son but : Une maison en bois, sur une île, au milieu d’un lac du côté du cercle polaire. Se pose maintenant une nouvelle question : Que faire quand on est coincé là, sans nouveau but, avec tout un hiver à tenir, en compagnie de gens qu’on n’aime pas forcément ?
Comment réagir aux quelques rares nouveautés que l’on peut observer sur la rive du lac ? Comment assurer le ravitaillement ? Comment ne pas devenir fou et garder espoir en quelque chose ?
Une première chose : Il me semble difficile de lire Le lac si on n’a pas lu le roman précédent. Certes, on doit pouvoir suivre l’intrigue, mais il est fait tant de références à ce qui se passe auparavant qu’on manque forcément quelque chose.
Sinon, à la lecture, je me suis posé la question suivante : pourquoi ce roman me passionnent-il autant ? Il ne se passe rien, ou presque : Une île complètement isolée, l’hiver polaire, l’ennui, rien qui bouge … la dépression, l’angoisse d’être les uns sur les autres dans un espace trop petit, dans un environnement uniformément blanc où la lumière ne parait que quelques heures par jour. La peur de manquer de nourriture, de ne pas tenir jusqu’au printemps. Les piques, les conflits, les inimitiés qu’il faut étouffer pour arriver à se supporter et à ne pas s’entretuer … Les heures sombres, les jours sombres qui se suivent et se ressemblent.
Ce que j’ai ressenti à la lecture c’est cette oppression, la folie qui guette, la dépression insidieuse, la méfiance envers tout et tous : Tout nouveau venu est un agresseur potentiel, tout nouveau lieu, tout nouveau contact est un contact potentiel avec la maladie.
On étouffe, on se demande où va l’auteur, où va ce monde dont on ne sait rien au-delà du lac, au-delà de la survie de ce petite groupe. On espère avec eux l’arrivée de la lumière, du printemps, de l’abondance de nourriture. Et alors qu’on devrait s’ennuyer, on se passionne.
Un beau tour de force ; Et on peut imaginer que l’aventure va continuer, mais ne comptez pas sur moi pour vous dire comment ça se termine !
Yana Vagner / Le lac (Zhyvie ludi, 2012), Mirobole (2016), traduit du russe par Raphaëlle Pache.
Je dois le lire impérativement parce que j’ai adoré ❤ le premier, Vongozero. Oui, je sais, qu'est-ce que j'attends pour le lire ?? L'hiver, sans doute, pour renforcer l'atmosphère… 😛
L’hiver pour l’atmosphère, ou un jour de grosse chaleur pour se rafraichir, ou un jour où il fait bien beau, grand soleil pour être certain de retrouver le moral après la lecture … Que des solutions !
Une partie de ta critique pourrait s’appliquer à « L’évangile du bourreau » des frères Vaïner, que je viens de terminer. Bien sûr, on est loin de la rentrée littéraire, çà date de 1990… La Russie de Staline… « Ce que j’ai ressenti à la lecture c’est cette oppression… » (citation).
Bonjour,
J’étais pas planté devant Rio, j’étais dans une zone non connectée …
l’évangile du bourreau est quand même beaucoup plus puissant …
Aucun commentaire si ce n’est que pour vous signaler un auteur dont j’ai apprécié deux livres MALLA NUNN
le sang et la poussière et justice dans un pays de rêve c’est l AFRIQUE DU SUD avant la libéralisation de MANDELA et deux petits polars français
DOMINIQUE FORMA skeud (vinyls et bootlegs)
JULIEN SUAUDO dawa et un petit dernier pour la route KARIM MISKE dawa
bonne continuation
AMICALEMENT
Merci pour les pistes. En plus le seul auteur que je connais là-dedans c’est Dominique Forma. Maintenant, il va falloir trouver le temps …