Je ne comprends plus très bien le rythme de sortie de Montalbano, mais un roman du maestro Andrea Camilleri fait toujours du bien. Une lame de lumière ne déroge pas à cette règle.
La vie n’est pas simple pour Salvo Montalbano. A peine remis d’un rêve qui pourrait s’avérer prémonitoire, il doit affronter les explications confuses (forcément confuses) d’un Catarella en grand forme : Un vol qui en est un, sans en être un. Sans compter une cabane en pleine campagne à laquelle on a ajouté une porte !
Pour encore lui compliquer la vie, il tombe raide amoureux d’une belle galeriste et continue à s’engueuler par téléphone avec l’éternelle Livia. Pas simple vous disais-je.
Encore et toujours un grand plaisir de lecture grâce à Camilleri et Montalbano. On rit toujours autant (mon premier éclat de rire est intervenu avant la fin du premier chapitre), on prend plaisir à partager les repas de Salvo (on aimerait même les partager vraiment), le maestro n’épargne pas les puissants et ses coups de griffes sont toujours aussi précis et acérés.
Ce qui différencie cet épisode des autres c’est une façon douloureuse de revenir sur un des Montalbano les plus émouvants, un des premiers. Mais je en vous en dirai pas plus pour vous laisser le plaisir su suspense et de la découverte.
Sinon, retrouver la bande, c’est comme se retrouver avec une bande d’amis qu’on ne voit pas très souvent mais avec lesquels, dès la première minute, on se sent bien et on a l’impression de ne s’être jamais quittés.
A lire donc, comme d’habitude.
Andrea Camilleri / Une lame de lumière (Una lama di luce, 2012), Fleuve Noir (2016), traduit de l’italien par Serge Quadruppani.
Les recettes de Montalbano sont là: « Pappanozza, porpi e caponatina » et « Nivuro di siccia ».
En vente dans toutes les bonnes librairie italiennes, sinon en ligne.
Bon appétit.
Et pour vos petiots, les Kindersurprise du commissaire Montalbano. Et ça se mange avec les doigts.
http://chefsimon.lemonde.fr/gourmets/stellalibera/recettes/le-arancini-du-commissaire-montalbano
Pour vous aider, un petit rappel
« Doux Jésus, les arancini d’Adelina ! Il ne les avait goûtés qu’une fois : un souvenir qui lui était certainement passé dans l’ADN, dans le patrimoine génétique.
Adelina y mettait bien deux bonnes journées, à les préparer. Il en connaissait par cœur la recette. La veille, on fait un aggrassato, mélange de veau et de porc en gelée et en parties égales, qui doit cuire à feu très bas pendant des heures avec l’oignon, tomates, céleri, persil et basilic. Le lendemain, on prépare un risotto, de ceux qu’on appelle « à la milanaise » (sans safran, par pitié ! on le verse sur une planche, on le mélange à l’œuf et on le fait refroidir. Pendant ce temps, on cuit les petits pois, on fait une béchamel, on réduit en petits morceaux quelques tranches de salami et on fait toute une préparation avec la viande en gelée, hachée avec le hachoir demi-lune (pas de mixeur pour l’amour de Dieu !). La sauce de la viande se mélange au riz. A ce point, on prend un peu de risotto, on l’arrange dans la paume d’une main tenue en forme de conque, on y met dedans l’équivalent d’une cuillère de la préparation, et on le recouvre de ce qu’il faut de riz pour former une belle boulette. Chaque boulette est roulée dans la farine, puis on la passe dans le blanc d’œuf et la chapelure. Ensuite toutes les arancini sont glissées dans une cuvette d’huile bouillante et on les fait frire jusqu’à ce qu’elles prennent une couleur vieil or. On les laisse s’égoutter sur le papier. Et à la fin, ringraziannu u Signuruzzu, Grâce soit rendue au petit Seigneur, on les mange ! »
Bien sûr, après, y a besoin d’une tornade blanche dans la cuisine!
Waouw ! Un tornade blanche, et bien plus de temps libre que celui dont je dispose malheureusement. Il ne reste plus qu’à trouver une bonne adresse, ou à continuer à rêver.
Google est mon ami. Si vous tapez « restaurants italiens Toulouse arencini », il y a plein d’adresses, vous en trouverez bien un en bas de chez vous.
Google n’est pas vraiment mon ami, mais je vais quand même l’utiliser !
Merci pour ces références, Gabbrielle : j’ai déjà les deux livres et j’ai tous les romans de Montalbano en italien..
On ne peut que regretter la calamiteuse et pitoyable traduction de Quadruppani…
Ben non, on ne peut pas que regretter. Certains détestent, d’autres aiment, moi j’aime.
Merci Jean 😉
Si vous voulez « cuisiner polar », Babelio a fait sa liste.
Mais je me méfierais des recettes de la légiste Kay Scarpetta, pourtant d ‘origine italienne. Des fois qu’elle confonde sa salle d’autopsie et sa cuisine.
http://www.babelio.com/liste/2122/Polar-Gastronomie
J’irai voir, et comme je ne lis pas Kay Scarpetta, je me concentrerai sur les autres.
@ l’attention de Jean : pourquoi les traductions de Quadru sont-elles calamiteuses ? Moi, j’avoue y prendre plaisir, mais comme je serais bien incapable de lire l’auteur dans le texte, je n’ai pas de point de comparaison…
Par contre, je ne sais pas qui est le correcteur, mais il devait être distrait… « Ils répondirent en coeur [sic] » à mon avis il y a comme un problème. Et c’est loin d’être le seul. C’est juste un peu énervant, le plaisir de lecture reste, lui, intact.
Je l’avais pas vue celle-là ! Mais c’est vrai que je lis parfois un peu trop vite.