Un premier roman de la rentrée, pour démarrer en douceur avec un grand monsieur : Par le vent pleuré de Ron Rash.
Une petite ville de province perdue aux US de nos jours. La dernière crue de la rivière révèle des ossements. Ceux d’une jeune fille disparue à l’automne 1969. Ligeia, 17 ans, envoyée par des parents dépassés chez son oncle très religieux. Ligeia qui a déjà vécu l’été hippie et qui, dans cette communauté où les nouveautés mettront un an à arriver tombe sur deux frères, Bill et Eugene, élevés par leur mère et leur grand-père tyrannique, médecin influent de la ville.
Bill l’ainé réussit tout, il sera un grand chirurgien, Eugene est laissé de côté par le grand-père qui l’ignore. Les deux vont tomber amoureux de Ligeia, jusqu’à sa disparition en octobre. 50 ans plus tard, l’enquête pourrait révéler des secrets enfouis depuis cet automne 69.
Je ne sais pas si c’est la première fois qu’on peut faire un parallèle entre un roman de Ron Rash et ceux de Thomas Cook, mais cette fois ça m’a frappé de plein fouet. Si je l’avais lu sans en connaître l’auteur, j’aurais pu parier que le grand Cook en était l’auteur (ce qui n’est pas un critique, bien au contraire).
En y réfléchissant, on trouve des parentés entre ces deux auteurs. Ils parlent de traumatismes du passé, d’affaires de familles, de petites villes ou de petites communautés refermées sur elles-mêmes. Mais jamais la ressemblance ne m’avait sauté aux yeux comme cette fois.
Peut-être parce que ce roman est moins âpre que ceux que j’avais lus avant, parce qu’il évoque, dans une coloration sépia, des moments heureux, une innocence perdue. Parce que les allers retours en présent et passé sont imbriqués comme ceux de Cook …
Quelles que soient les raisons, c’est un superbe roman, poignant, émouvant qui remet en lumière une époque révolue où les évolutions de la société pouvaient mettre des mois à atteindre certains coins d’Amérique. Avec un personnage féminin inoubliable à la baby doll, à la fois femme fatale et victime, émouvante et manipulatrice, et l’éternelle confrontation entre deux frères, avec sa violence, ses non-dits, mais également ses souvenirs de complicité passée et sa tendresse.
Une bien belle façon d’attaquer la rentrée de septembre.
Ron Rash / Par le vent pleuré (The risen, 2016), Seuil (2017), traduit de l’anglais (USA) par Isabelle Reinharez.
Un grand Monsieur, mais pas un grand roman…En tout cas pas le meilleur à mon sens.
Je suis d’accord, ce n’est pas son meilleur, mon préféré reste Serena, tellement puissant et impressionnant, mais j’ai beaucoup aimé cette nouvelle couleur nostalgique.
Absolument d’accord avec toi, JM, un très beau roman, très touchant.
Moins rude que d’autres, moins puissant que Serena, mais très humain.
c’est ça et de toutes façons un immense talent car en 200 pages, tout est parfait sans un mot de trop
Marc Villard n’en a pas dit grand bien sur son blog. NB : si on écrit « âpre », il faut écrire « l’aîné » 😉
Je vais zaller voir de ce pas sur le blog de Marc Villard. Qui est parfois sévère.
Et il me semble qu’aujourd’hui on peut écrire ainé ou aîné …
Il paraît, mais comme tu as écrit âpre, autant rester cohérent 😉
Ce n’est pas faux …
Il est dans mon stock à lire, ne reste plus qu’à le faire ! Mais lui, c’est une valeur sûre !
Il vient à Amiens le 22 septembre à la Maison de la Culture! Ca donne envie! je n’avais lu qu’un pied au paradis!
Mon préféré reste Serena. Dans tous les cas, excellente rencontre.
Pas moyen de mettre la main sur le blog/site de Marc Villard.
???
Le lien que j’ai mis à droite, section « j’aime ce qu’ils écrivent » fonctionne.