Je n’ai pas lu tous les romans de la suédoise Asa Larsson, mais j’avais été suffisamment conquis par son premier, Horreur Boréale paru à la série noire il y a quelques années, pour essayer de suivre les aventures de Rebecka Martinsson dans le grand Nord. Le dernier s’appelle : En sacrifice à Moloch.
Kurravaara, un village du côté de Kiruna, dans le grand nord suédois. Rebecka Martinsson, qui travaille pour le procureur de Kiruna y vit seule, avec ses chiens. Un dimanche elle accompagne deux voisins voir si une femme du village n’a pas eu de problème : Elle ne s’est pas présentée à son travail. Ils la trouvent assassinée, à coups de fourche et son petit-fils, qui vivait avec elle, terrorisé, est caché dans la niche du chien.
Alors que Rebecka se fait voler la responsabilité de l’enquête par un collègue arriviste et insupportable, elle s’aperçoit que trois mois auparavant, le cadavre du père de la victime avait été retrouvé, en partie dévoré par un ours. Suite de malchances ? Hasard ? Et quel peut bien être le rapport entre ces deux morts et l’arrivée, en avril 1914, d’une nouvelle institutrice dans la toute nouvelle ville de Kiruna ?
Je ne vais pas vous dire qu’on a là le polar de l’année, ou la révélation scandinave, mais En sacrifice à Moloch, malgré un titre un poil racoleur, est un bon polar bien fichu, intéressant et dépaysant.
Dépaysant car dans la vague scandinave où l’on ne trouve pas que du bon, loin de là, rares sont les romans qui nous amènent aussi loin au Nord. Loin des grandes villes, dans des coins où on peut encore se faire bouloter par un ours. Des coins où la solidarité est nécessaire à la survie, mais où tout le monde sait tout sur tous.
Le lieu est dépaysant, et la plongée dans le passé, au moment de la construction de la ville apporte un éclairage intéressant. Un moment charnière, où certains mouvements de révolte et d’émancipation se heurtaient à la férocité assumée du capitalisme. Un capitalisme toujours aussi féroce, mais maintenant beaucoup plus sournois, soit dit en passant.
L’intrigue tient la route, et les personnages sont bien incarnés. Rebecka est une vraie héroïne de polar, têtue comme une mule, fragile par bien des aspects, humaine mais capable d’être méchante comme une teigne. Sa copine policière, en permanence débordée entre son boulot et sa famille donne lieu à des scènes criantes de vérité. Les personnages secondaires ne sont pas négligés, et, pour parachever le plaisir, le connard de service est très réussi, et comme il finit par morfler, c’est bon.
Bref sans être un chef-d’œuvre, un bon moment de lecture.
Asa Larsson / En sacrifice à Moloch (Till offer at Moloch, 2012), Albin Michel (2017), traduit du Suédois par Caroline Berg.
Pour ma part, n’ayant pas aimé « Le sang versé », c’est une série que je ne poursuis pas.
j’ai peut-être eu de la chance, c’est celui que je n’ai pas lu.
J’aimerais trouver le temps de lire au moins le premier tome, qui n’est pas vraiment le premier dans la saga qui en compte assez bien, d’après mon copain Google 😉
Mince, je croyais que Horreur boréale était le premier. Mais je n’ai pas demandé à Gougueule.
Oups, plantage de mémoire, j’ai confondu avec une autre auteure, Dana Stabenow, dont les éditions ont publié le premier tome et sont passé ensuite au n°22…
Au temps pour moi, je vais reboire du café et prendre mes médocs pour la mémoire… et vérifier avec Gougueule avant de dire des conneries ! 😆
Errare mustela est.
Mustela, le produit que l’on applique sur les fesses de bébé…. mince, je suis une bête qui s’étale sur les fessiers !!! 😆
Ben non , cherche sur ouiquipedia, comme belette en latin
La belette !! J’ai zappé Ouikipédia car il me demande du fric tout le temps, et même s’il a raison, j’ai jamais aimé les quête…
punaise, je me coucherai moins bête ce soir !
« Horreur boréale » est bien le 1er roman de d’Asa Larsson (2003), et le 1er de la série Rebecka Martinsson, qui en compte 5 à ce jour.