Lonesome Dove, les débuts

J’aurai donc lu tous les Lonesome Dove de Larry McMurtry dans le désordre. Et je termine par le premier par ordre chronologique : La marche du mort.

McMurtryAugustus McCrae et Woodrow Call sont tout jeunes, ils viennent de s’engager dans les Texas Rangers, pour l’aventure, mais également il faut bien le dire, pour les quelques dollars par mois. Pour l’aventure, dans un premier temps, ce ne sera pas brillant : décimés par les comanches de Buffalo Hump, les survivants vont alors se lancer dans la conquête de Santa Fe, accompagnés d’un ancien pirate. Une expédition montée ne dépit du bon sens qui ne peut apporter que le malheur, le sang et la mort.

Ca y est j’ai bouclé la boucle et je suis arrivé, à rebours, aux origines. Et comme avec les deux autres volumes, je me suis régalé.

La marche du mort arrive à décrire les situations les plus noires et les plus horribles sans jamais vous désespérer, sans jamais perdre le sens de l’humour. Et pourtant, si on résumait ce que vont subir nos amis Augustus et Woodrow, on pourrait croire que le roman n’est qu’un succession d’horreurs, plus sinistres, gores et perverses les unes que les autres. C’est le regard à la fois sage et naïf que portent les différents personnages sur ce qui les entoure qui apporte une touche d’humour inattendue et change le ton du roman.

Sans toutefois le dénaturer, car les horreurs décrites sont bien réelles, et dépeignent un monde dur et terrible pour les faibles. Un monde où des cultures incompatibles s’entrechoquent, mais un monde, et c’est là un de ses paradoxes, où les incompréhensions et les incompatibilités n’entrainent pas de mépris ni de sentiment de supériorité. Au contraire. La relation qui se noue entre les deux rangers et Buffalo Hump en est la parfaite illustration : haine féroce, mais également une forme de respect, et la reconnaissance du fait que les deux mondes sont inconciliables, mais sans prétendre à la supériorité de l’un ou l’autre.

Ajoutons à cela que Larry McMurtry est capable des plus belles surprises, de scènes d’anthologie, et excelle dans le grotesque et le fantasque tout en restant toujours crédible et cohérent. Un grand plaisir de lecture, un voyage dans le temps, l’espace et les cultures. Un grand western, un grand roman.

Larry McMurtry / La marche du mort (Dead man’s walk, 1996), Gallmeister/Totem (2017), traduit de l’anglais (USA) par Laura Derajinski.

7 réflexions au sujet de « Lonesome Dove, les débuts »

    1. actudunoir Auteur de l’article

      Je sais, c’est mal, mais je n’ai pas lu méridien de sang. Pourtant depuis que j’ai découvert les westerns en littérature j’adore ça. Et Lonesome Dove est un des tout bons.

      Répondre
  1. Thierry

    Bonjour,
    Je viens d’en finir la lecture et je reste assez époustouflé par ce roman.
    Contrairement à toi, Jean-Marc, je vais lire cette saga dans l’ordre chronologique des aventures de McCrae et Call que j’avais abordé par Lonesome Dove 1, il y a bien 1 ou 2 ans, avant de le laisser tomber car je m’ennuyais… Mais, à force d’en entendre du bien par mon frère et un ami, je me suis dit qu’il me fallait redonner une seconde chance à son auteur. Bien m’en a pris : quelle claque !
    Tu vois, je pensais qu’un bonhomme, né en 1936, devait écrire des westerns comme les films des années 50, avec leurs cow-boys portant des petits gilets et des chapeaux tout propres, rasés de près et toujours à cheval (…) sur la morale… Mon oeil, c’est écrit cash, direct et sans fioriture.
    Larry McMurtry n’a pas le lyrisme du grandiose Méridien de Sang de Cormac McCartry, ni celui de James Lee Burke (je parle ici des Robicheaux, n’ayant pas encore abordé ses romans de l’Ouest) ou de l’époustouflant Crépuscule Sanglant de James Carlos Blake. Il a une écriture plus prosaïque que l’on prend en pleine figure.
    Il y a des scènes d’anthologie dans ce livre : la traversée du désert, le passage dans la léproserie et le final avec une lady, à poil sur son cheval, et chantant de l’opéra italien au travers d’une troupe indienne !!! C’est assez dingo, mais, si on se marre bien en y repensant après la lecture, on reste la mâchoire pendante pendant la narration.
    Bon, tu l’as compris, je suis tombé dans le chaudron et je vais y rester un petit temps.
    Maintenant, je vais lire Betty avant de commencer Lune Comanche… Pas mal, non ?

    Répondre

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s