Je reste dans le grand nord, avec un personnage que j’aime beaucoup : Varg Veum du norvégien Gunnar Staalesen : Cœurs glacés.
Comme toujours, les affaires ne vont pas très fort pour Varg Veum, le privé de Bergen. La neige est en train de se transformer en boue quand une jeune femme passe sa porte. C’est une prostituée qui s’inquiète pour une amie et collègue disparue depuis quelques jours. Elle n’est plus réapparue après avoir refusé une passe avec des clients louches. Comme la police s’en fiche, et que leurs souteneurs ne font rien, c’est à Varg qu’elle s’adresse.
Peut-on imaginer point de départ plus classique pour un polar, avec un détective privé comme personnage principal ? Non. Est-ce dire que le roman est bateau, planplan, cliché ? non plus. Gunnar Staalesen a le chic pour s’approprier ce personnage du privé sans flingue, ses enquêtes archi classiques et les transformer, les transmuter en or.
Et il n’est jamais meilleur que lorsqu’il explore les violences faites aux plus faibles, et plus particulièrement aux plus jeunes. Ce qui est le cas ici.
Au travers d’une enquête classique mais efficace, il dresse, une fois de plus, le portrait d’une jeunesse à la dérive, de femmes exploitées et désespérées, et parfois, car il n’est pas angélique, désespérantes. Et surtout, nous montre comme l’enfer est pavé de bonnes intentions, comment la religion ou la charité peuvent faire plus de mal que de bien, comment les pires salopards se cachent derrière des façades de respectabilité, et comment ce sont toujours les plus fragiles qui paient les pots cassés.
Un portrait humain, tendre et désolant, qui serre le cœur du lecteur, comme il serre celui de notre privé mélancolique de Bergen.
Gunnar Staalesen / Cœurs glacés (Kalde hjerter, 2008), Folio/Policier (2017), traduit du norvégien par Alexis Fouillet.
On est rarement déçu avec Staalesen. J’ai lu cœur glacé il y a un petit bout de temps et j’en garde un bon souvenir (je suis content pour une fois d’avoir lu un livre avant Jean-Marc).J’ai lu la dernière enquête de Varg Veum la semaine dernière « Le vent l’emportera » et je le conseille également. Et quitte a à radoter à chaque fois qu’il y a une chronique sur Staalesen, il faut lire absolument a saga de Staalesen dédiée à sa ville de 1900 à 2000 « bergen » , c’est remarquable. Pour ceux qui aiment Varg veum, il apparaît même dans le 6e et dernier volume et ses parents dans les précédents.
Je sais pour Bergen, depuis longtemps. Il faudrait juste que je trouve le temps !
bonjour je suis étonné de la faute d’orthographe concernant le salopar(d) sans d dans votre rubrique, je ne traque pas la faute d’orthographe mais là ça été immédiat
Désolé, fatigue de fin d’année. Je corrige, merci.
Pas encore eu le temps de découvrir cet auteur du froid, mais il est dans mon immense PAL et il serait temps que je le sorte, il sera de saison, même s’il ne fait pas froid. 🙂
C’est vraiment une très bonne série. Et on peut commencer par celui qu’on veut. J’ai adoré Anges déchus.
Pour découvrir cet auteur, je poursuis la lecture de Coeurs glacés, le seul titre trouvé à la médiathèque, MERCI pour ce conseil de lecture.
…car une fois passée l’étrangeté des termes d’argots utilisés par le traducteur , j’apprécie la lecture reposante car linéaire sans encombrement dans un commissariat (c’est un détective privé à l’ancienne) et à la première personne: sans retours en arrière pénibles (comme chez Camilla Läckberg ou Minette Walter que j’aimais bien il y a 15 ans malgré ses apartés des mails) ni changement de personnage, ce dernier ayant du coeur pas seulement dans le titre, bonne surprise cette humanité … et les descriptions des intérieurs selon les milieux: la jubilatoire attention au détail à la Simenon (un peu explicite par contre par rapport à Simenon mais moins misogyne) ou à la Sempé (dessins) , très agréable.
Sur le fond c’est parfait, n’étant pas grenouille de bénitier, j’adhère forcément…
Finalement, j’espère que j’ai gardé le bon commentaire …Content que cela vous plaise.
👌Parfait merci