J’ai manqué le premier roman traduit du norvégien Jørn Lier Horst, et au vu de quelques blogs louangeurs, j’ai décidé de prendre le train en marche avec le second : Les chiens de chasse.
Un soir qu’il se repose dans le café tenu par son amie, William Wisting est appelé par sa fille Line. Elle travaille dans un grand journal de la ville et veut l’avertir qu’il va faire la une de l’édition du lendemain. Rudolf Haglung, qu’il avait arrêté 17 ans plus tôt pour l’enlèvement et le meurtre de la jeune Cecilia Linde est sorti de prison, et avec son nouvel avocat prétend qu’ils peuvent prouver que la police, à l’époque, avait trafiqué les preuves, et omis sciemment d’entendre un témoin qui aurait pu le disculper.
Dès le lendemain, William est mis à pied par le nouveau patron de la police. Il décide de reprendre toute l’affaire, et Line, persuadée de son innocence, décide de l’aider. Dans le même temps, l’avis de disparition d’une nouvelle jeune femme arrive au poste. Une double course contre la montre s’engage.
Si ce polar ne va pas changer le genre, on a ici du très beau travail, de la qualité scandinave, dans la continuité d’un Henning Mankell.
Tout parait simple et évident dans ce roman. Les personnages sont parfaitement crédibles, l’auteur a pris le parti de s’éloigner des clichés de policiers borderline, pour en faire des flics dans la norme sans pour autant être ennuyeux, des flics comme Wallander, on Resnick par exemple.
L’intrigue multiple, le double suspense de savoir si le coupable de l’époque est ou pas coupable, et, indépendamment, si quelqu’un a effectivement trafiqué les preuves sont savamment, patiemment et très efficacement menés.
Et l’histoire prenante du début à la fin se double d’une réflexion intéressante sur le travail des flics, leur tendance, une fois qu’ils ont identifié un suspect, à ne chercher que les indices à charge, et également sur l’impression de se trouver pour une fois, de l’autre côté, du côté de celui sur qui on enquête.
Il résulte de tout cela un polar que l’on lit avec beaucoup de plaisir, qui porte à réfléchir, et qui donne envie de retrouver William et sa fille.
Jørn Lier Horst / Les chiens de chasse (Jakthundene, 2012), Série noire (2018), traduit du norvégien par Hélène Hervieu.
Comparé ce polar au meilleur de ceux du nord, ça donne envie! A voir…
C’était le but recherché !
Et bien gagné!
J’aime les polars qui viennent du Nord ! Surtout ceux qui nous font des réflexions intéressantes et qui ne se contentent pas d’être des whodunit.
Je note donc cet auteur. Vu ma PAL gigantesque, si ça se trouve, il est déjà dedans ! 😆
Celui-là vaut la peine.
Je lui ai mis la main dessus dans une bouquinerie. Et ceci n’était pas du harcèlement ! 😀
Super polar !
A mon avis un cran au dessus du précédent, « Fermé pour l’hiver », que j’ai pris soin de lire avant.
L’alternance : contre-enquête du flic / enquête journalistique de sa fille, est très bien menée.
Merci de m’avoir fait découvrir cet auteur !
J’avais raté le premier, content d’avoir fait découvrir cet auteur.
Ma charmante épouse partage l’avis général et a beaucoup aimé ce livre. mais pour moi cela n’a pas fonctionné. j’ai trouvé l’intrigue un peu cousue de fil blanc et les personnages trop lisses (les méchants sont méchants et les gentils sont gentils). Et puis j’en ai un peu marre de ces personnages de journalistes plus malins que les policiers. Je trouve que la comparaison avec Wallander ou Resnick est plus que flatteuse. Le livre se lit facilement mais franchement je n’ai pas accroché. Comme l’écrit parfois jean-marc « un rendez-vous raté ».
ben voila, quand ça veut pas, ça veut pas.