Un roman d’Andrea Camilleri, que ce soit un Montalbano ou non, ça ne se rate pas. Voici donc Noli me tangere Ne me touche pas.
Mais qui est donc Laura, belle et brillante épouse d’un écrivain romain de renom ? Et où a-t-elle bien pu disparaître ? Son époux, dévasté, fait appel au commissaire Maurizi, tout en lui demandant la plus grande discrétion. Après tout Laura est une personne adulte qui a tout à fait le droit de disparaître. Messages, conversations, témoignages contradictoires des uns et des autres, petit à petit, il va voir apparaître le portrait d’une femme bien plus complexe et profonde que l’image qu’en ont tous ceux qui l’ont approchée. Et à défaut de la retrouver, peut-être réussira-t-il à la comprendre un peu.
Le Maître prouve ici qu’il n’est pas besoin de pondre un pavé de plus de cinq cent pages pour écrire un roman subtil, intelligent, émouvant et profondément humain.
En moins de 150 pages, par petites touches impressionnistes, lettres, dialogues, coups de téléphones, le portrait sensible, parfois drôle, complexe et toujours touchant d’une femme fascinante se dessine, et avec lui, celui de notre monde, ou du moins d’une partie de notre monde.
A noter que si l’on est loin de la Sicile et de l’exubérance de notre ami Montalbano, Andrea Camilleri montre ce qu’il pense de l’autorité avec un personnage de questeur qui ressemble comme un frère à celui qui pourrit la vie de son commissaire préféré. Même bêtise, même soumission veule à l’autorité.
C’est la pincée d’humour qui vient agrémenter ce très joli roman. Encore un grand plaisir de lecture qui nous vient d’Italie.
Andrea Camilleri / Noli me tangere Ne me touche pas (Noli me tangere, 2016), Métailié (2018), traduit de l’italien par Serge Quadruppani.
Oh merci un camilleri je cours l acheter en attendant le prochain Montalbano le 14 juin!
De rien, moi aussi j’attends le Montalbano.
Je n’ai jamais lu les enquêtes de Montalbano (même si j’aime bien la série télé). Mais je note avec intérêt celui-ci et le chercherai en italien.
Et pourtant, Montalbano, c’est tellement bien !
J’ai fait des émules autour de moi que j’alimente régulièrement en Montalbano. J’adoooore !!
Petit à petit on y arrivera et TOUT LE MONDE lira Montalbano !
Pour les amoureux de Camilleri et de Florence, ce court roman nous invite à revoir les Fra Angelico de San Marco autrement…. Merci encore pour toutes vos chroniques !
De rien !
N’ayant jamais lu un Montalbano j’avais acheté « Noli me tangere » pour voir… Et j’ai vu. Magnifique texte, très serré (comme le dit Jérôme Leroy de « La petite gauloise »). Chapeau bas à Camilleri et Quadruppani !
Car évidemment en français que serait l’écriture de Camilleri sans la traduction de Quadruppani ?
Et moi qui ne suis jamais allée à Florence à Pise à Milan à Padoue à Murano, pas plus qu’ au Prado ou à la National Gallery, j’ai « presque » vu le « Noli me tangere » 🙂
Très joli texte et belle construction. Effectivement, la traduction de Quadruppani compte. certains ne l’aiment pas, moi j’adore.
Je suis idiote de dire que je n’ai pas lu de Montalbano, je m’en étais lu un il n’y a pas longtemps « Une voix dans l’ombre » je crois. En tout cas je vais tous me les lire, j’ai de la chance il y en a 25.
Celui qui sort le 14 juin, Camilleri semblait dire que ce serait le dernier Montalbano, mais Montalbano va-t-il se laisser faire?
Je suis en train de lire « Le tour de la bouée » (2005). Camilleri n’en était pas tout à fait à ce qu’ il dit être aujourd’hui son tempo intérieur : 18 chapitres de six pages chacun.
Pour ce qui est du dernier Montalbano, j’avai entendu dire que dans son coffre Camilleri avait déjà rangé le dernier, celui à publier après sa mort, mais je n’ai jamais eu de confirmation de cette histoire qui est peu-être une légende.
Ce que j’aime avec cette langue que Camilleri a inventée à Montalbano c’est qu’ elle me « rend » mes tournures bigourdanes qu’ il m’a fallu abandonner dans ma vie sociale (dont mon métier d’instit)
Je me le mange, je me le lis. J’adore ces tournures pronominales possessives.
Il y en a à qui il faut toute une vie pour se réapproprier son enfance, d’autres qui y restent « naturellement » fidèles. Une histoire de classes sociales, de confiance en soi. Les héritiers et les autres; )
Avec Camilleri (et Montalbano), on est d’emblée dans ce qui nous fonde.
Une question : à partir de quand de quel roman (pas forcement policier) Quadruppani a-t-il traduit Camilleri ?
Je croisque tous les Montalbano sont traduits par Quadruppani. Ensuite, pour les non Montalbano, il y a eu deux traducteurs pendant un temps, mais dernièrement c’est serge qui les traduit tous.
Je ressors cette discussion qui date de la parution du roman car je viens à peine de le découvrir, et je ne l’ai pas encore fini. Moi qui connais Camilleri (enfin son œuvre) depuis plus de 20 ans, je suis toujours admirative comme si je le lisais pour la 1ère fois. C’est un peu une première d’ailleurs, puisque, jusqu’à présent, je n’avais lu que les Montalbano (tous sans exception par contre). Et je suis bluffée par la sobriété de ce roman. Camilleri arrive à nous faire « sentir » les personnages et les lieux sans jamais les décrire physiquement. Quant à la construction, bien entendu, elle est magistrale.
Et je me demande si le prénom de l’héroïne, Laura, a été inspiré par le roman noir de Vera Caspary et le célèbre film qui en a été tiré par Otto Preminger. Il y a en effet des similitudes entre les deux histoires et les deux mystérieuses Laura. Il faudra que je me penche sur la question. 🙂
Bon confinement Jean-Marc, et prends soin de toi.
Merci. Si mes souvenirs sont bons le personnage lui a été inspiré par une amie. Mais je n’avais rien vu sur le choix du prénom.
Bon,j’ai eu le temps de noter celui-là. Je ne connaissais pas l’auteur. Les commentaires aussi me donnent envie de le lire.
ARGHHHHH …. Quelqu’un ici qui ne connait pas Camilleri ! Mais il faut lire la série des Montalbano ! Je conseille de commencer par le premier, La forme de l’eau, ou sinon passer au 3° Le voleur de gouter.
C’est vrai je ne connaissais pas. Je vais commencer par ce portrait de femme qui m’intrigue.
Je dérive un peu trop vers l’Italie ,alors qu’au départ j’étais sur ton blog pour les polars latinos et espagnols.🙂
Au vu de la qualité exceptionnelle des auteurs italiens on ne peut pas TROP dériver vers l’Italie.
Dériver, disons,dans le bon sens du terme.
Lecture très agréable de Noli me tangere. Et la fin est inattendue et surprenante.
C’est une vraiment belle fin.
Oui c’est vrai et la note finale de Andrea Camilleri est belle aussi.
Bon,je vais poursuivre mon exploration des romans de cet auteur.Et le libraire m’a recommandé, comme toi,Le voleur de goûter.
Très bon goût ce libraire !