Le premier John Dortmunder avait un goût de pas assez. Donc j’ai attaqué le second Comment voler une banque, que j’avais lu avec beaucoup de retard, bien après sa parution, et que j’avais même déjà chroniqué sur mon premier blog et repris ici (quelque part dans les profondeurs des archives). Je reprends ma chronique, un poil changée. L’auteur ? Je ne vous ferai pas l’injure de la rappeler.
Cambrioler une banque, c’est à la portée du premier crétin venu (ou presque), mais voler la banque ? Toute la banque ? En profitant du fait que, pendant les travaux, elle s’est installée dans un mobile home. Ca, il n’y a que l’équipe de John Dortmunder pour le réussir. Et finir, bien entendu, par tout faire foirer, ou presque.
Dès ce deuxième volume on voit, déjà, se mettre en place une complicité avec le lecteur, et un comique de répétition. Répétition quand les complices auxquels John pense sont occupés ou pris pour des raisons plus incongrues les unes que les autres. Répétition des explications de Stan Murch sur les trajets qu’il emprunte pour arriver au rendez-vous.
Un nouveau personnage entre en scène, May, la copine de John, et on a droit aux premières discussions surréalistes entre les arsouilles du O. J. Bar.
Sinon, une nouvelle fois le plan de John est génial. Une nouvelle fois malgré le génie de John, c’est au moment où tout semble bien marcher que tout se met à foirer. Et une nouvelle fois les dialogues sont d’une précision qu’envieraient beaucoup d’horlogers suisses.
Et on s’aperçoit à la lecture que, mine de rien, on peut suivre une partie de l’actualité politique de l’époque en lisant les aventures de John. Dans le premier Donald Westlake faisait allusion aux flics en train de taper sur les étudiants manifestant contre la guerre au Vietnam. Là il est fait, très vite, allusion aux mouvements pour les droits civiques. Et on a un ancien agent du FBI pas très malin qui cherche à connaître les opinions politiques de tout le monde.
Juste pour le plaisir, ces quelques lignes qui définissent si bien l’attitude de John face à la vie :
« Dortmunder avait payé son apprentissage de la patience au prix fort. Des tâtonnements de la vie parmi d’autres être vivants il avait retenu que, lorsqu’un petit groupe se met à s’agiter dans tous les sens et à crier sur fond de quiproquo, la seule chose sensée à faire est de rester en retrait et de les laisser se débrouiller entre eux. L’alternative consistait à attirer leur attention, soit en explicitant le malentendu, soit en les ramenant au sujet de conversation initial mais, dans les deux cas, vous vous retrouviez vous aussi à vous agiter dans tous les sens et à crier sur fond de quiproquo. Patience, patience ; au pire, ils finiraient par se fatiguer. »
J’en profite pour vous souhaiter une excellente année 2019, si vous la passez avec John, vous aurez une année souriante.
Donald Westlake / Comment voler une banque (Bank shot, 1972), Rivages/Noir (2011), traduit de l’anglais (USA) par M. Sinet.
Salut Jean Marc, je te souhaite une excellente année 2019 pour toi et ta famille. Et comme je l’ai dit sur ton premier blog, celui ci est mon préféré de Dortmunder. Amitiés
Bonne année également.
Je ne sais pas encore lequel est mon préféré, je commence la relecture complète, mais me connaissant, je sais que j’aurai beaucoup de mal à choisir !
Ok, je le lis et puis je vais cambrioler la banque ! 😀
On commence bien l’année avec notre voleur préféré ! Bonne année 2019 😉
J’adore la citation!
A part ça, bonne année, cher Jean-Marc! Plein de voyages et plein de lectures! Moi je l’ai commencée avec « Le Noël du commissaire Ricciardi », découvert grâce à toi et que j’adore, comme tu le sais.
Bises,
Maïté
Ricciardi ! Espérons que l’on aura de ses nouvelles cette année.
Évidemment c’est dur de choisir : ils sont tous bien, mais quand même inégaux. Mon préféré reste « Dégât des eaux » (avis perso bien sûr). Et, puisque je suis là, je te souhaite une excellente année 2019, pleine de bonnes lectures 🙂
Dégâts des eaux est fabuleux, j’adore aussi le dernier, sur la téléréalité, et celui où il tombe chez les soeurs.