C’est parti pour 2019, avec le nouveau roman de Víctor del Árbol, Par-delà la pluie.
Tarifa, à l’extrême sud de l’Espagne. Miguel, ancien chef d’agence bancaire, qui a toujours tout ordonné dans sa vie, se trouve face à un désordre intime qu’il ne peut maîtriser : un début d’Alzheimer. Veuf, il ne lui reste qu’une solution, entrer dans une maison de retraite. C’est là qu’il rencontre Helena, son opposé, femme sarcastique, flamboyante et rebelle. Contre toute attente, ils deviennent amis.
Suite à la mort d’un résident, ils décident tous les deux de partir sur la route, chacun avec son objectif. Miguel veut sortir sa fille Natalia d’une relation avec un pervers, et retrouver l’amour d’un week-end. Helena, elle, veut aller jusqu’à Malmö rendre visite à son fils qui ne vient jamais la voir. Ils ignorent qu’ils seront bien plus de deux pour ce voyage, tant chacun porte avec lui ses fantômes.
Une fois de plus Víctor del Árbol excelle dans l’exercice qui consiste à raconter l’histoire de personnes ordinaires prises dans la grande Histoire. Une fois de plus il tresse avec talent et humanité les destins d’êtres humains, parents, enfants, victimes et bourreaux, pris dans les tourbillons de l’histoire et des passions.
Un autre pourrait s’y perdre tant Par-delà la pluie brasse une multitude de thématiques. Les relations père-fils, la culpabilité face à l’histoire, la trahison, le sort des immigrés, le déchirement entre suivre ses rêves ou se conformer à la vie communément admise, la guerre d’Espagne et la défaite, la folie, la perte d’autonomie …
Et pourtant, jamais au long de ce roman dense, qui nous amène de Tanger à Malmö en passant par Séville, Barcelone et Madrid, jamais l’auteur ne nous perd. Grâce à la clarté de son écriture, à la richesse des personnages auxquels on s’attache immédiatement, à l’émotion qu’il transmet, dès les premières pages.
Encore un très beau roman de Víctor del Árbol, à la fois mélancolique, et porteur d’un certain optimisme tant il incite à profiter de la vie, à tout âge, quelles que soient les difficultés.
Víctor del Árbol / Par-delà la pluie (Por encima de la lluvia, 2017), Actes Sud/Actes noirs (2019), traduit de l’espagnol par Claude Bleton.
Ah oui ! Encore une superbe réussite de Victor del Arbol. Je l’ai lu à sa sortie en v.o. et je ne peux que vous conseiller cette lecture
Il sera à Toulouse vendredi prochain.
J’ai eu l’occasion de lire les premières pages sur un site pro. Je n’ai plus qu’une envie, c’est de courir chez mon libraire (je pourrais attendre qu’il arrive à ma bib. mais ça va être loooooooong).
Il y a aussi le Le Corre pour patienter (chronique à venir).
En deux romans, cet auteur m’a subjugué pour un et perdu pour l’autre, donc, je suis contente que son dernier soit dans la catégorie de ceux que j’ai une chance d’aimer 😉
C’est lequel que t’as aimé, et lequel qui t’a laissée sur place ?
Bon, je ne l’ai pas encore fini (mais pas loin). Il y a juste une chose qui me gêne, c’est le côté trop littéraire de certains dialogues alors qu’il s’agit de langage parlé, par ex : » le labyrinthe d’une âme blessée est inexpugnable pour ceux qui prétendent l’aborder avec raison et logique. » Même dans la bouche d’un personnage raffiné, ça manque un peu de naturel, personne ne parle comme ça, même avec une agrégation de lettres. Ou alors un problème avec la traduction ? Mais bon, je chipote car en réalité j’adore ce roman pour toutes les raisons que tu as évoquées. 🙂
Ca ne m’a pas marqué, j’étais peut-être trop pris par ma lecture.
J’avais aimé »La veille de presque tout et » la maison des chagrins »,Del Arbol nous surprend toujours..en bien.
J’ai longtemps cherché un blog sur les polars latinos et espagnols..,je crois que je l’ai trouvé.
Bienvenu ! Après je ne suis pas spécialisé latinos et espagnols, mais c’est vrai que je suis un peu plus vigilant que d’autres sur cette région du monde. Question de goûts et d’histoire perso.
Merci! C’est toujours une bonne chose de rappeler que L’Espagne et L’Amérique du Sud ont des auteurs de polars géniaux.
J’espere qu’un jour il viendra un peu voir ses lecteurs en région Marseillaise,on est un peu jaloux
.. d’autant que la célebrissime maison d’édition n’est pas loin!
Je pense qu’il serait d’accord. Encore faut-il qu’une librairie l’invite.
Ok,peut-etre la librairie Maupetit,à Marseille qui est aussi la librairie d’Actes Sud.
Merci pour la suggestion.
De nada.
Bonjour,
Je viens de terminer le roman. Je suis pas vraiment d’accord avec l’ensemble des critiques. Pour moi, Victor del Blabla a un vrai talent de conteur d’histoires. Mais le problème, c’est qu’il sait pas où se placer. Il nous prend par les tripes avec des histoires familiales qui toujours rejoignent l’histoire (avec un grad H). Et à côté il essaie de nous amener vers un polar assez fade et convenu.
J’avais lu « La Tristesse du Samouraï », il y a quelques années. J’en ai plus vraiment de souvenirs. Excepté une certaine plume (classique) et un sens du scénario.
Pour moi, Victor est passé à côté de son roman. Il aurait du s’arrêter à l’histoire d’amour des septuagénaires écorchés c’était bien suffisant.
Pourquoi en rajouter ? Vendre des livres parce que catalogué polar en tête de gondole dans les gares ?
Peut-être, relirais-je un roman de VDA… Je sais pas, pas tout de suite en tout cas.
Laisse tomber Victor les pales copies de polars scandinaves et écris nous des romans d’amour, je suis sûr que tu seras meilleur.
Florent
PS : merci pour le blog !
De rien. Pour ce qui est du choix, il faut bien que les deux personnages aient un prétexte pour partir. Après, c’est vrai, dans celui-ci la trame policière est ténue.
Sinon, mon préféré de VDA et de loin est Toutes les vagues de l’océan.
Moi je suis fan de cet auteur et vous en parlez très bien. C’est vrai ici l’enquête est certainement secondaire pour laisser la place à l’analyse psychologique des personnages.
Il commence à avoir une vrai fan club, mérité. Merci. Pour moi Toutes les vagues de l’océan est un véritable chef d’œuvre.