Belle découverte chez Asphalte que ce polar hypnotique de l’argentin Ricardo Romero : Je suis l’hiver.
Pampa Asiain est un des deux policiers du poste de police de Monge, village perdu de la province de Buenos Aires, mais loin, très loin de la capitale. Au poste de police il s’ennuie, écoute son collègue Parra qui parle sans arrêt, et va parfois vérifier si, comme le prétend un voisin, des pêcheurs viennent braconner dans l’étang du village.
C’est comme cela qu’un soir il trouve un corps pendu à un arbre au bord de l’eau. Un corps qui, de toute évidence, a été tué ailleurs avant d’être pendu là, pour être découvert. Au lieu d’appeler Parra et de signaler le meurtre à la ville la plus proche, Pampa, persuadé que le meurtrier va revenir, décide de monter la garde, nuit après nuit, alors que la neige se met à tomber.
Roman lent et hypnotique qui rend parfaitement l’isolement et l’immensité de cette plaine de la province de Buenos Aires. Un isolement géographique, qui fait écho à la solitude intime des personnages, du flic, du meurtrier, de la victime et de ceux qui les entourent. Leurs histoires sont révélées peu à peu, on suit les errances des uns et des autres. La victime va aller jusqu’à la capitale, le bourreau voyage dans le pays, mais tous semblent porter en eux ce lieux immense et perdu, hors du temps et de l’espace, où même la radio passe mal, par intermittence, souvent réduite à des parasites.
Le lecteur ressent tout cela, voit le paysage enneigé, et comprend comment tout cela forge les esprits et dicte les conduites, sans que cela ne soit jamais explicité.
Une lecture, certes à éviter pour les amateurs de polars survoltés, mais qui offrira à ceux qui se laisseront prendre par le récit une parenthèse, un temps pendant lequel ils seront complètement ailleurs.
Ricardo Romero / Je suis l’hiver, (Yo soy el invierno, 2017), Asphalte (2020) traduit de l’espagnol (Argentine) par Maïra Muchnik.
J’aime une plongée dans une certaine lenteur. L’approche d’une autre écriture à découvrir. M’en vais voir cela de plus près.
C’est un roman très original, à découvrir.
J’ai acheté le premier et ai mis le second dans ma liste qui s’allonge 😀😀
je l’ai vue en librairie l’autre jour et il a piqué ma curiosité. Pour l’instant je suis au Pérou avec « Avril Rouge » et j’aime beaucoup (j’ai lu le suivant du coup je reprends depuis le début)
Les deux sont excellents, à la fois drôles par moments, et sinistres et émouvants au final.
Roman qui devrait m’intéresser. Les personnages secondaires ont aussi leur importance d’après ce que j’en ai lu et le côté onirique et poétique n’est pas pour me déplaire.
En fait les personnages ne sont pas vraiment secondaires, mais aussi importants les uns que les autres.