Cela faisait longtemps qu’on n’avait plus de traduction des romans de Gianrico Carofiglio. Je ne sais pas s’il a arrêté d’écrire des polars, toujours est-il que, dans un tout autre genre, Trois heures du matin est un joli texte.
Antonio 17 ans, vit chez sa mère depuis le divorce de ses parents. Cela fait des années qu’il n’a pas vraiment parlé avec son père. L’occasion va se présenter quand il se rend à Marseille avec lui pour consulter un professeur spécialiste de l’épilepsie. Il va devoir, pour vérifier s’il est vraiment guéri, passer deux jours sans dormir. L’occasion de parcourir la ville et ses environs de jour et de nuit, et de connaitre enfin ce père dont il ne sait finalement pas grand-chose.
Je ne vais pas prétendre que c’est le roman de l’année, ni que c’est un grand livre, ce n’est pas non plus un polar, mais c’est un vrai moment de chaleur humaine et de tendresse. On en a bien besoin en ce moment.
Bien que le prétexte soit léger, voire ténu, on ne s’ennuie pas un instant, on sourit parfois, on est ému à d’autres moments, et on referme le bouquin heureux et un peu triste. On se dit qu’on aimerait bien avoir, comme les personnages, l’occasion de déambuler dans une ville, toute la nuit, avec son père ou son fils. Et ça donne envie d’aller se promener à Marseille.
Ça fait du bien. Ce qui est déjà beaucoup.
Gianrico Carofiglio / Trois heures du matin, (La tre del mattino, 2017), Slatkine&Cie (2020) traduit de l’italien par Elsa Damien.
Je vais m’empresser de le lire ..Merci à toi de l’avoir chroniqué, je le ferai circuler car cet auteur
gagne à être connu. Très belle couverture de Marseille et de la « Bonne mère » surplombant le Vieux Port.
De rien, et c’est vrai que la photo de couverture est belle.
Si, si, Gianrico Carofiglio continue à écrire des polars avec Guido Guerrieri comme héros, mais ils ne sont pas traduits en français (source: Wikipedia en italien). Mais que font les éditeurs?
Je suppose que cela ne se vendait pas assez, ce qui fait que l’éditeur perdait de l’argent à chaque traduction … D’où la question suivante, que font les lecteurs ?
Un libraire marseillais me disait que la maison d’édition était suisse,il y a peut-être un rapport avec la rareté des romans de Carofiglio en français..?
En tous les cas ,celui-ci m’a bien plu,on échappe aux clichés sur la ville qui se fait de moins en moins hostile au hasard des déambulations de ce père et son fils.
Je me suis demandée si c’etait pas en grande partie autobiographique, même si l’auteur s’en défend au début.
En fait sa série a d’abord été traduite chez Rivages, puis au Seuil, puis fini. Peut-être parce qu’elle n’a pas trouvé ses lecteurs ? Pourtant c’est très bien.
En français ,de cet auteur qui gagne vraiment à être lu, j’ai trouvé à la médiathèque « Avant la vague ». Interessant.
Erratum .C’est « En attendant la vague ». 🙂
Je ne connaissais pas. Avant celui-ci je n’avais lu que sa série de polars avec l’avocat de Bari et Le passé est une terre étrangère.