Tiens un polar estonien, bonne idée, on va voir ce que ça vaut : La neige sous la neige d’Arno Saar. En fait, même s’il y a une arnaque, c’est correct.
Tallinn. En promenant son chien, un retraité découvre, en bordure de la ville, le cadavre d’une très jeune femme recouvert de neige. C’est au commissaire Kurismaa que va revenir cette enquête qui semble partir sur de mauvaises bases : depuis que le cadavre a été déposé là, la neige à recouvert toute trace éventuelle.
Sauf que Kurismaa, ancien champion de ski de fond, sait tout de la neige, il sait en particulier que pour qui sait la lire, elle garde des indices, et révèle des secrets.
Commençons par l’arnaque. Arno Saar est le pseudo sous lequel l’auteur italien Alessandro Perissinotto écrit la série du commissaire Kurismaa. Le problème n’est bien évidemment pas qu’un italien écrive des polars se déroulant en Estonie. Ni qu’il le fasse sous pseudo. Ce qui me gène c’est que l’éditeur français indique « traduit par » et non « traduit de l’italien par », et que nulle part n’apparaisse le titre original. Après faut pas être un génie, la première publication indiquée est chez Mondadori et c’est traduit par Patrick Vighetti. Un coup de google et hop le mystère est levé. Mais je trouve quand même le procédé limite.
Ceci dit qu’en est-il du polar ?
C’est du bon boulot d’artisan, divertissant, avec un cadre inédit, une bonne utilisation de la ville et de son climat. C’est honnête sans être génial. Le genre de livre qu’on lit avec plaisir, qu’on referme content, sans pour autant se jurer qu’on ne ratera aucun nouveau roman de la série. Bon boulot, pas dérangeant, pas enthousiasmant, il lui manque de la puissance ou une autre originalité que le lieu pour m’embarquer complètement, mais je peux le conseiller sans crainte. Tout public.
Arno Saar alias Alessandro Perissinotto / La neige sous la neige, (La neve sotto la neve, 2017), La fosse aux ours (2020) traduit de l’italien par Patrick Vighetti.
En lisant le seul dernier paragraphe de ta critique, on jurerait que tu parles de Jo Nesbo !
Euh … j’ai dû mal m’exprimer alors. Je ne dirais pas que Nesbo manque de puissance, ni qu’on peut le conseiller sans crainte. Là on est, à mon goût au moins, très loin de Harry Hole, mais je ne suis pas objectif avec Nesbo, je suis fan depuis Rouge-Gorge.
Tu as raison, on ne peut pas conseiller Jo Nesbo sans crainte (pour ma part je ne le conseille pas du tout).
Sinon il fait du bon boulot d’artisan [j’aurais dit d’habile faiseur], divertissant, avec un cadre inédit, une bonne utilisation de la ville et de son climat. C’est honnête sans être génial. Bon boulot, pas dérangeant, pas enthousiasmant, [il lui manque la puissance de Don Winslow pour être autre chose qu’un fabricant de livres en série].
Voilà voilà, nous ne sommes pas d’accord sur Nesbo 😉
Voilà. On est quand même d’accord sur un point, cela n’a pas la puissance de Winslow. Mais si on ne devait lire que des romans du niveau de la trilogie de la drogue, on ne lirait pas grand-chose …
Tiens, tiens, on cache ces petites entourloupes sous de la neige ! Les vilains cachottiers, va.
Bon, pour ma part, pas très tentée par le neige sous la neige, parce que ça fait deux fois « neige »… 😆
C’est pas mal sans plus. L’intérêt c’est le décor.
Oui mais non ! mdr
Philosophie du matin, ça vole pas loin 😆
Ah, je me disais bien que le nom de l’auteur m’était inconnu. On dirait que c’est une série, ou au moins que les lecteurs sont supposés déjà connaître le nom de cet inspecteur Kurismaa?
Il semblerait que ce soit le second de la série. Mais je n’ai pas lu le premier.