Cela faisait 10 ans que l’on n’avait pas de nouvelles littéraires d’Eric Halphen. Revoilà le juge écrivain avec La faiblesse du maillon.
Nous sommes en période de préparation d’élection présidentielle. Le boss, n’appartenant à aucun parti mène une campagne qui enthousiaste certains que les droites et gauche classiques ont déçu. Gustave est un des jeunes loups de la garde rapprochée du boss. Il espère bien que la victoire à venir lui ouvrira un avenir radieux. Sa compagne, Olivia, commissaire de police se trouve sur les traces d’un trafiquant qui échappe à la police française depuis quelque temps.
Alors que tout semble aller pour le mieux pour le couple, le petit grain de sable … Gustave commence à recevoir des SMS anonymes menaçant de révéler certains faits de son passé. Quelqu’un qui lui en veut ? Une façon de torpiller la campagne du boss ? Puis c’est au tour d’Olivia de déraper.
J’aurais aimé écrire qu’en 10 ans Eric Halphen n’avait pas perdu la main, mais malheureusement, je trouve que ça traine, ça traine cette faiblesse du maillon.
A son crédit, l’auteur connait très bien le milieu qu’il décrit, les procédures, les lenteurs, les lieux, les moments de joie, les moments de doute. Aussi bien côté justice que côté flic. Les moments qui mettent en scène le juge Jonas Barth que l’on retrouve avec plaisir sont les plus réussi du roman. Avec les moments de déambulation dans une ville de Paris que l’auteur aime et décrit fort bien.
Mais pour le reste, ça traine, et j’ai ramé.
Tout d’abord, contrairement à Eric Halphen qui, on se souvient, avait apporté son soutien à un candidat qui me fait penser au Sourire de de Transmetropolitan, je ne ressens aucune fascination (et c’est peu de le dire) pour notre Président, et tous les chapitres consacrés à sa campagne m’ont très vite ennuyé.
Mais ce n’est pas le plus grave, j’aurais pu les lire en diagonale. Malheureusement l’intrigue aussi se traine. Elle est alambiquée, fait preuve de complexité, promet beaucoup, fait monter un suspens et un mystère qui au final font pschitt, avec une résolution qui ne m’a pas du tout convaincu.
Et j’ai eu l’impression que l’auteur ne savait pas quelle thématique, et quels personnages creuser, comme s’il n’avait pas su choisir et parler de tout. Un peu de campagne électorale, un peu de rôle des réseaux sociaux, un peu de féminisme, un peu d’extrême droite, un peu de corruption, un peu d’Olivia, un peu de Jonas …
Mais rien à fond, ce qui crée de la frustration et m’a fait décrocher en cours de lecture. Le tout allié à une intrigue peu convaincante donne, pour moi, un retour raté.
Eric Halphen / La faiblesse du maillon, Rivages/Noir (2020).
Qu’attendre de quelqu’un qui a nommé un de ses livres Bouillottes ?
Je n’ai pas lu bouillottes, mais les deux précédents, avec la paire juge/flic étaient très bien. Là plouf.
« Vous êtes le maillon faible, au revoir ! » 😀 Je passe…