Il s’est un peu fait attendre, je commençais à m’inquiéter … mais il est arrivé, enfin. Il se déroule en septembre, quand les nuits sont belles à Naples, c’est le nouveau Maurizio De Giovanni, Des phalènes pour le commissaire Ricciardi.
Septembre donc. La grosse chaleur est passée, le froid n’est pas encore là, il fait bon marcher, la nuit, dans les rues de Naples. Mais tout le monde n’en profite pas. Accablé de solitude, ne voulant pas imposer la charge du poids des morts qu’il porte à une femme, resté seul après la mort de sa « tata » qui s’est occupé de lui toute sa vie, Ricciardi s’ennuie et dépérit.
C’est pour cela qu’il accepte d’aider la très belle et très hautaine comtesse Bianca de Roccaspina. Son mari, joueur compulsif, s’est accusé du meurtre d’un usurier auquel il devait beaucoup d’argent. Et pourtant Bianca le sait, la nuit du meurtre, il était chez eux, dans leur palazzo. Alors pourquoi refuse-t-il toute aide ? Pour quelle étrange raison s’accuse-t-il ?
Bien qu’il ne soit pas convaincu, Ricciardi accepte de reprendre l’enquête en cachette d’une hiérarchie qui ne veut pas avoir de meurtre sans solution. Dans une Naples où l’emprise fasciste se fait chaque jour plus forte, au moment où l’Allemagne hitlérienne et l’Italie mussolinienne envisagent de s’allier, Ricciardi et le brigadier Maione vont devoir, une fois de plus, sonder les cœurs.
Vous le savez je suis un fan absolu de Maurizio de Giovanni et de son commissaire Ricciardi. J’étais donc aux anges de les retrouver. De visiter Naples, de goûter les paupiettes de veau que Lucia prépare amoureusement pour son brigadier, de rendre visite à Bambinella et de profiter de ses échanges toujours drôles avec Maione, de profiter du bleu de la mer, des cris des vendeurs de légumes …
Si l’intrigue est un peu plus mince que dans d’autres volumes, on est bien dans la poésie et la nostalgie propres à cette série, superbement orchestrées autour d’une chanson populaire, d’un air de guitare, et des rêves et des cauchemars des différents protagonistes. Et un peu plus que d’autres fois, l’arbitraire et la violence du contrôle fasciste se font sentir.
Une fois de plus, Ricciardi va devoir comprendre les raisons d’un meurtre, et celles d’un aveu, des raisons encore liées à ces deux invariables : l’amour et la faim. Et on continue à suivre le suspense qui dure depuis le tout début de la série, notre commissaire préféré, mélancolique et désespéré restera-t-il seul à jamais …
Merci maestro, et vivement le prochain.
Maurizio De Giovanni / Des phalènes pour le commissaire Ricciardi, (Anime di vetro. Falene per il commissario Ricciardi, 2015), Rivages/Noir (2020) traduit de l’italien par Odile Rousseau.
Ne me dis pas qu’il ne se passe toujours rien avec Enrica ! 😥
Bon, je vais bientôt le savoir : je vais le chercher demain chez ma libraire.
Je suis une tombe …
Voilà un commissaire que je ne connaissais pas ! A voir, peut être 😉
Comment ça peut-être ? mais non, pas peut-être, absolument ! Et les premiers sont en poche. C’est mieux de lire les quatre premiers qui installent bien la série et les personnages, après on peut éventuellement en sauter, mais normalement on est tellement accro qu’on lit tout.
À lire absolument. C’est l’un des personnages les plus attachants que j’ai découverts dans le polar/noir ces dernières années. Il est arrivé à me faire venir les larmes aux yeux, ce qui m’arrive souvent devant un film, très rarement quand je lis.
100% d’accord, avec tout.
Enfin. Merci beaucoup, je file demain chez mon libraire
De rien, c’est agréable, de temps en temps d’annoncer de bonnes nouvelles.
Je te remercie de m’avoir fait découvrir cet auteur. Je les ai tous lu dans l’ordre bien sûr et j’attendais la suite comme toi.
C’est tout excellent dans ses livres .
A recommander.
En comparaison j’ai été un peu déçu par Varesi que j’ai aussi découvert grâce à ce site.
De rien, c’est un plaisir de faire découvrir ses auteurs préférés.
Viens juste de le commencer celui-là…
Bonne lecture.
J’ai été un petit peu déçu par ce volume. J’ai l’impression que la série s’embourbe un peu comme le commissaire dans ses amours et je ressens des tics d’écriture chez Maurizio de Giovanni qui jusqu’à présent ne m’avaient pas choqué. C’est peut être un effet du confinement qui me rend plus morose. Cela reste néanmoins une lecture tout à fait recommandable et j’attends quand même avec impatience la traduction du prochain livre.
Je suis d’accord, ce n’est pas le meilleur, mais c’est quand même le haut du panier. Je regrette beaucoup surtout que son autre série ne soit plus traduite en France.
Oui les 3 livres de la série « des bâtards » étaient excellents. On n’a plus qu’à se mettre à l’italien Jean-Marc.
Ouille, ça risque de prendre un petit moment …