Vous le savez tous, le maestro Andrea Camilleri est décédé l’année dernière, mais comme nous avons un peu de retard à la traduction en France, il nous reste encore quelques aventures de Montalbano à découvrir. La dernière en date : Le manège des erreurs.
Deux enlèvements étranges sont signalés à l’équipe du commissaire Montalbano. Deux jeunes femmes ont été chloroformées, enlevées, puis abandonnées en pleine campagne, sans avoir été touchées, sans que rien ne leur ait été volé. Les deux travaillaient dans des banques. Un vrai casse-tête, mais notre commissaire préféré sent qu’il y a quelque chose de sinistre là-dessous, et que le pire est à venir.
Entre ses passages à la trattoria d’Enzo, les coups de fil à Livia et les engueulades avec le Questeur, en plein doute quant à ses capacités diminuées par l’âge, une fois de plus, Montalbano finira par démasquer le coupable.
Je sais, les Montalbano se suivent et se ressemblent. Et je suppose qu’il ne faudrait peut-être pas en lire une dizaine les uns à la suite des autres. Mais là, un par an, qu’est-ce que c’est bon ! et particulièrement en cette année de merde, qu’est-ce que ça fait du bien ! j’ai éclaté de rire une bonne dizaine de fois.
Eclats de rire déclenchés, comme toujours, en grande partie par l’ineffable Catarella. Les dialogues avec le génie méconnu du commissariat de Vigata sont une source inépuisable de joie, que dis-je de joie, d’hilarité. Je suis peut-être bon public, mais avec moi ça marche à tous les coups. C’est automatique. Comme chaque fois que je revois La grande vadrouille, The party ou The big Lebowski.
Cette fois, le lecteur a droit à quelques grands moments supplémentaires, en particulier quand Montalbano a l’excellente idée de faire un appel à témoins. Les appels qui en résultent valent leur pesant de cacahouètes, et on imagine combien le maestro a dû se régaler à les imaginer et à les raconter.
Bref, un bon cru qui illuminera un quotidien bien morne. Indispensable, recommandé par toutes les autorités de santé pour combattre la dépression.
Andrea Camilleri / Le manège des erreurs, (La giostra degli scampi, 2015), Fleuve Noir (2020) traduit de l’italien par Serge Quadruppani.
Alors moi j’ai mis beaucoup de temps, contrairement à tout le monde, à entrer dans l’univers de Camilleri (c’est la traduction, que je sais pourtant remarquable, qui me gênait). Mais j’ai eu le déclic il y a quelque temps, et je m’en suis fait plusieurs d’affilée, et peu m’importe que ça se ressemble, c’est sans doute ce que j’aime. Je sais que j’en ai encore des tonnes à lire, et ça me ravit.
Tu en as de la chance.
C’est encore meilleur en sicilien dans le texte ! Ciao montalba… Grazie Andrea…
J’imagine, malheureusement je ne lis ni l’italien ni le sicilien.
Moi non plus je ne lis pas trop l’italien mais j’ai adoré déjà ce titre IL ladro di merendine,le voleur de goûter que j’ai lu.
C’est un des premiers, et un des plus émouvants. Par la suite, ils deviennent plus drôles et on rit beaucoup dans les derniers.
Montalbano, c’est un anti grisaille !! Je l’adore ❤
C’est l’assurance d’un bon rayon de soleil.
Je suis fan de Montalbano au point de regarder la série tv qui en a été tirée . Même si vous ne comprenez pas l italien , surtout si vous ne comprenez pas l italien, essayez de visionner un épisode en vo , vous comprendrez mieux le jeu que fait Camilleri dans l emploi du dialecte sicilien qui donne de la chaleur de l humour et de la vie au texte.Notamment toutes les interventions de Catarella ,qui tombent à plat en français mais sont désopilante en sicilien avec un acteur qui est dans la droite ligne d un Fernandel .Vous aurez une idée de ce que ça peut donner dans le texte.
De toute façon je ne regarde que des VO. le problème est de trouver le temps … Mais je note.