Cela faisait un moment que je n’avais pas lu de romans du maître islandais, Arnaldur Indridason. Et je m’aperçois que je n’avais pas lu ceux de la série consacrée à Konrad, cet ancien flic à la retraite. Je le découvre avec La pierre du remords que je trouve excellent.
Valborg, vieille dame à la retraite discrète et appréciée de tous est retrouvée morte chez elle. Elle a été étouffée lors de ce qui ressemble fort à un cambriolage qui a mal tourné. Sur son bureau Marta, flic en charge de l’enquête, trouve le numéro de Konrad, un ancien collègue lui aussi à la retraite.
Peu de temps avant sa mort, Valborg avait contacté Konrad pour qu’il l’aide à rechercher l’enfant qu’elle avait eu et donné en adoption 50 ans auparavant. Konrad ayant refusé de l’aider se sent coupable, et va tout faire pour aider à l’enquête et retrouver la fille ou le fils de Valborg. Dans le même temps il continue à rechercher, sur son temps perdu, l’assassin de son père, un sinistre personnage qui arnaquait sans scrupules les plus crédules et les plus fragiles.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas retrouvé intact ou presque, le plaisir des romans de la série Erlendur qui nous ont fait connaître Arnaldur Indridason. Certes ce n’est pas rock and roll, ça ne va pas à fond, les personnages ne sont pas des rebelles qui alternent vodka et ligne de coke. On est dans le calme et la lenteur.
Mais on retrouve aussi tout ce qui me plaisait dans la première série. En particulier l’empathie et l’humanité avec lesquelles l’auteur fait part des souffrances de gens ordinaires broyés par les saloperies de la vie. On retrouve la justesse de ses portraits de femmes violentées, battues, solitaires, tristes mais debout, dignes dans leur malheur. Il sait sans effets ni clinquant dépeindre la souffrance du viol, la pression de la religion.
Et mine de rien, alors que personne ne dirait que c’est un maître du suspense, il a l’art de construire ses intrigues, patiemment, et sait, sur la fin, tendre et accélérer sa narration au point qu’on ne puisse plus lâcher le roman. De même qu’il sait ici attraper son lecteur lors d’un premier chapitre magnifique.
Pour moi un roman au niveau des bons Erlendur.
Arnaldur Indridason / La pierre du remords, (Tregasteinn, 2019), Métailié (2021) traduit de l’islandais par Eric Boury.
Un prochain…Du coup, hâte avec cette présentation 😉
C’est fait pour.
J’ai redécouvert le plaisir de lire Indridason avec ce roman.
Je ne suis donc pas le seul.
Cela fait un petit temps que je n’ai plus lu Indridason non plus et je n’ai pas encore commencé sa nouvelle « saga » et là, shame on me
Tu peux faire comme moi et attaquer avec celui-ci, aucun problème de compréhension.
Idem, j’ai lu les trois dans le désordre sans problème.
Alors je vais essayer d’écouter ta parole sage et de ne pas me faire taper dessus par toi si je n’y arrive pas 😆
Autant je suis fan d’Erlandur, autant j’ai du mal avec la série des Konrad. je trouve que les personnages manquent d’épaisseur et que les intrigues sont assez tirées par les cheveux (et c’est un chauve qui vous le dit !). Je n’étais pas un grand fan de la trilogie des ombres mais je l’ai quand même préférée à celle de Konrad. J’attends donc avec impatience de retrouver Erlandur et son équipe
Pareil pour moi, je préfère Erlendur et de loin, mais j’ai quand même bien aimé celui-ci. Sans qu’Indridason retrouve son niveau d’avant. Un peu comme Rankin quand il a tenté d’abandonner Rebus. Il y est vite revenu.