Grâce au retard dans la traduction française, il nous reste encore quelques Montalbano à découvrir. Une excellente préface du traducteur, Serge Quadruppani nous apprend que L’autre bout du fil est le premier roman qu’Andrea Camilleri, devenu aveugle, a dicté à sa secrétaire. Comme les précédents, c’est un vrai plaisir.
Mimi, Falzo, Catarella et Salvo sont à bout de force. En plus de leur travail habituel, toutes les nuits ils vont prêter main forte à l’équipe de police qui accueille les bateaux qui ont secouru des migrants en mer. Des bateaux qui portent leur lot de drames, de morts, de blessés, de gamins perdus et de violence. Un travail épuisant, trop dur émotionnellement pour le pauvre Cata, mais qui mine également le reste de l’équipe.
Pour compléter le tableau, Salvo a dû accepter de se faire confectionner un costume sur mesure pour accompagner Livia à un mariage. C’est comme ça qu’il rencontre la très belle et très aimable Elena. Qui se fait assassiner quelques jours après sa première visite à son atelier de couture. Comme si Montalbano n’avait pas assez de tracas.
Que dire. Soit vous êtes fan de Salvo, et la simple annonce de la parution de ce volume suffit à vous précipiter chez votre libraire préféré. Soit vous êtes réfractaire (il parait que c’est possible, même si je comprends mal comment), et cette chronique ne vous intéresse pas, nous sommes dans la droite ligne des précédents.
Pour les premiers, sachez juste que l’on retrouve tout ce que l’on aime, l’humour, l’amour pour la cuisine, les joutes verbales avec Livia et avec le docteur Pasquano, les bourdes de Catarella et sa façon très pirsonelle d’interpréter les noms propres, la langue camillerienne …
Un volume souvent plus grave et émouvant que les derniers parus, quand Camilleri évoque les arrivées de migrants, l’enfer qu’ils ont vécu, la bêtise des politiques européennes, ou la connerie du Questeur qui incarne ici un discours trop entendu en Italie et ailleurs. Signalons également pour les fans et connaisseurs un clin d’œil à un autre enquêteur qui nous est cher, Rocco Schiavone d’Antonio Manzini.
Et si par le plus grand des hasards, certains n’ont jamais lu de romans de cette série, je ne saurais trop vous conseiller de profiter de l’été pour découvrir cette œuvre, en commençant de préférence par le premier (La forme de l’eau) puis en les lisant tous. Cela devrait illuminer vos vacances.
Andrea Camilleri / L’autre bout du fil, (L’altro capo del filo, 2016), Fleuve Noir (2021) traduit de l’italien par Serge Quadruppani.
Ah ben, encore un libraire qui va être content…
C’est la bonne période !
Hum, justement je me suis arrêté à la Forme de l’eau… Non pas que je n’aie pas du tout aimé, mais je n’ai pas été convaincu non plus. Dans mon souvenir, l’intrigue m’avait paru un peu artificielle. Et je n’avais vraiment pas aimé la Disparition de Judas, qui n’est pas un Montalbano. Mais j’ai d’autres livres de l’auteur, et tu en dis tant de bien que je réessaierai, en espérant éviter l’effet Burke (beurk).
PS : on enlèverait bien le s à la fin de « secourus ».
Essaie « Le voleur de goûter ». Merci pour la correction (honte à moi). Et je viens de terminer le dernier Robicheau, je crois que je vais arrêter …
Tiens un nouveau Camilleri .Ça me fait un sujet de discussion avec des voisins d’origine italienne qui s’appellent Camilleri et qui ne connaissent pas l’auteur. Comment c’est possible.
Je note celui-là aussi à tout hasard.
Surtout que c’est un bon cru, autour, entre autres, de la thématique des migrants.
Je l’ai lu le mois dernier… J’ai beaucoup aimé… Notamment la description de l’arrivee des migrants… J’ai lu tous les autres d’ailleurs. ..avec autant de plaisir
Il faut se plonger dans ce contexte italien et on ne quitte pas le livre…
Bonne lecture d’été…
Merci, bon été également.
J’adore !! Ce sont mes chocolats littéraires ❤
Pas encore lu mais j’avais beaucoup aimé Les Alpes de la lune,de Serge Quadruppani où le thème de l’immigration avait été abordé avec beaucoup de sensibilité. Bravo à lui aussi en tant qu’auteur et traducteur.
Il est excellent, et je note ce bouquin de Quadru que je ne connaissais pas.