Le cercueil de Job

Je suis passé à côté des deux premiers romans traduits de l’américain Lance Weller. A la lecture du dernier, Le cercueil de Job, je me dis que j’ai bien eu tort.

Nous sommes au Tennessee en pleine guerre de Sécession. Bell Hood, jeune esclave en fuite tente de gagner une terre sure. Mais la route est plus que périlleuse, entre les chasseurs d’esclaves et les deux armées. Quelque part, pas très loin, Jeremiah Hoke est soldat confédéré par hasard et loin d’être convaincu par les valeurs défendues par ses compagnons d’arme. Quand il se réveille mutilé après une bataille particulièrement sanglante, il décide de quitter l’armée sudiste. Commence alors pour lui une longue errance sur une terre qui ressemble de plus en plus à l’enfer intérieur qu’il vit, hanté par ce qu’il a vu et fait.

Préparez-vous à une lecture parfois éprouvante. Le pays est sombre, les batailles sont d’abominables boucheries vécues au plus près des personnages qui tuent et qui souffrent, bien loin des manœuvres des grands stratèges, l’esclavage est décrit dans toute son horreur. Et pourtant.

Et pourtant on s’attache à Jeremiah Hoke, on comprend son parcours on souffre avec lui, on est témoins de ses doutes. On suit avec un des compagnons de Bell les premiers contacts avec la liberté et avec l’art. Et il y a surtout Bell Hood, lumineuse, qui change ceux qui l’approchent et qui illumine le roman de son éclat.

C’est dense, puissant, tour à tour lyrique, poétique, intime. Un magnifique roman qui raconte un moment fondateur de l’Amérique.

Lance Weller / Le cercueil de Job, (Job’s coffin, 2021), Gallmeister (2021) traduit de l’anglais (USA) par François Happe.

7 réflexions au sujet de « Le cercueil de Job »

  1. Françoise

    Ah ben pareil : je suis passée à côté jusqu’à maintenant et celui-ci est sur la pàl.
    Bon, je vois que tu as aimé. Je reviendrai lire ta chronique en entier quand je l’aurai lu (sans doute pas avant un bon moment car le père Padura et ses 600 pages sont au-dessus).

    Répondre
  2. Françoise

    Je suis dedans. C’est d’une dureté sans nom mais en même temps d’un tel lyrisme qu’on ne peut que se laisser emporter. L’écriture est superbe et les personnages bouleversants.
    Il faut que je lise les autres s’ils sont aussi beaux !

    Répondre

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s