Un nouvel auteur anglo-indien chez Liana Lévi, Ajay Chowdhury et son premier roman Le serveur de Brick Lane.
Kamil Rahman est serveur au Tandoori Knights, Brick Lane, London, restaurant appartenant à deux amis de ses parents, originaires comme lui de Calcutta. Pourtant quelques semaines auparavant, il était inspecteur de police dans sa ville natale. Jusqu’à ce qu’une enquête tourne mal et le voit affronter des gens trop puissants pour lui.
Quand le richissime Rakesh Sharma chez qui ils étaient allés faire fournir un service de traiteurs est retrouvé mort à la fin de la fête, Kamil se dit que c’est peut-être le moment proposer ses talents à la police anglaise. Mauvaise idée … Mais Kamil est têtu.
Si je devais résumer je dirais : Peut mieux faire.
Le gros reproche que je ferais à ce roman est d’être un peu trop sage. On ne sent pas le bruit, le chaos, les senteurs de Calcutta. On ne ressent pas le côté cosmopolite de Brick Lane ou la frustration d’un personnage comme vous et moi face à l’impunité des puissants. L’auteur nous dit tout ça, mais d’une écriture encore un peu sage, ou scolaire ; à moins que ce ne soit l’envie de rendre hommage aux grands anciens british (de Poirot à Holmes). Toujours est-il que l’émotion ne passe pas. Et puis j’avoue que s’il faut regarder du côté des anglais je suis plus Robin Cook qu’Agatha Christie, plus Ted Lewis que Conan Doyle. Bref pour moi ça manque de force et de folie.
Sinon, il faut reconnaître que le personnage principal est attachant, la description de la corruption en Inde intéressante, le quotidien des immigrés indiens à Londres, dans leur grande diversité est bien décrit, et le roman donne faim, ce qui est la moindre des choses pour une histoire se déroulant en partie dans un restaurant.
Donc je ne me suis pas ennuyé, mais je ne suis pas enthousiaste. Mais je suis certain que c’est un roman qui va toucher un public qui ne veut pas trop de noirceur dans les polars.
Ajay Chowdhury / Le serveur de Brick Lane, (The waiter, 2021), Liana Lévi (2021) traduit de l’anglais par Lise Garon.