Et voilà donc le nouveau roman de Deon Meyer : Cupidité.
Benny et Cupido, nos deux amis de la brigade d’élite des Hawks du Cap sont punis parce qu’ils ont désobéi et recherché la vérité même quand leur hiérarchie leur disait de fermer les yeux. Donc ils vont être rétrogradés, mis à pied un moment et envoyés dans un commissariat de quartier (ou l’équivalent pour Le Cap).
Alors qu’ils attendent leur affectation, ils reçoivent tous les deux une lettre anonyme demandant leur aide dans une affaire de corruption dans la police. Et dès leur premier jour, ils sont affectés à la recherche d’un étudiant disparu depuis quelques jours.
Dans le même temps, Sandra, jeune mère de famille, agente immobilière, qui se débat avec des revenus inférieurs à ses dépenses voit la solution quand un richissime propriétaire lui confie un domaine à vendre. Malheureusement, l’homme est un escroc et un prédateur sexuel. Trois affaires a priori sans lien. A moins que …
C’est bien l’avidité, la cupidité qui sont au centre de ce nouveau roman du maître du Cap. Celle de l’escroc qui n’en a jamais assez. Celle d’une classe politique qui pille le pays. Celle de fonctionnaires qui cèdent à la corruption. En bref celle de ceux qui ont tout mais qui en veulent toujours davantage. Et à côté, celle de ceux qui ne s’en sortent pas, et petit à petit sont prêt à tout pour s’offrir un répit, arrêter d’avoir les fournisseurs ou les créanciers sur le dos.
Et contre cela, nous avons nos deux héros, Benny et Cupido, tout aussi mal barrés financièrement que les autres, mais qui luttent et tentent de garder leur dignité, en résistant à l’appel de la bouteille pour l’un, des samosas et des muffins pour l’autre.
Le portrait sans concession mais non sans empathie d’une société, d’une ville et d’un pays gangrénés par la cupidité et l’argent comme seule valeur est dressé avec tout le talent de Deon Meyer, son sens de l’intrigue, sa capacité à donner vie à des personnages, même secondaires, l’humour de ses dialogues.
Sans oublier quelques scène d’anthologie comme celle de l’assaut d’une maison où il faut libérer un otage, un modèle d’adrénaline, d’efficacité et d’humour. Solide, classique, et impeccablement efficace