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Prix Violeta Negra

Voici la liste des nominés pour le prix Violeta Negra d’octobre prochain lors du salon TPS. Vous verrez que la liste est très italienne cette année, signe de la vitalité du polar chez nos voisin … et de mon goût prononcé pour l’Italie littéraire et ses auteurs vu que je ne suis pas complètement étranger à cette sélection.

On retrouvera donc :

Mercedes Rosende / L’autre femme (Uruguay)

Miguel Szymanski / Château de cartes (Portugal)

Antonio Manzini / Ombres et poussières (Italie)

Gioacchino Criaco / La maligredi (Italie)

Giancarlo de Cataldo / Alba Nera (Italie)

Antonio Paolacci et Paola Ronco / Nuages baroques (Italie)

Pour rappel, on trouve au palmarès du prix Violeta Negra quelques noms bien connus des lecteurs de polar comme Carlo Lucarelli, Rosa Montero, Carlos Salem, Mauricio de Giovanni, Valerio Varesi, Victor del Arbol … des habitués de TPS et d’actu du noir.

Tous les auteurs, sauf Antonio Manzini qu’on n’arrive pas à inviter seront là en octobre prochain pour TPS.

Bilan 2022

C’est parti pour le traditionnel bilan de lecture de l’année. Encore de bonnes et très bonnes choses, encore mon incapacité totale à restreindre mes choix.

Côté français, le retour bienvenu de grands anciens et de nouveaux romans d’écrivains que j’aime beaucoup, avec Le carré des indigents d’Hugues Pagan, les romans très politiques et très inquiétants de Jérôme Leroy (Les derniers jours des fauves) et Collapsus de Thomas Bronnec, et pour se détendre et rire ou sourire, Chez Paradis de Sébastien Gendron et Notre otage à Acapulco de Jean-Christophe Rufin.

Pour les confirmations ou découvertes (du moins pour moi), de très beaux romans très différents mais tous à lire absolument. Le voyage américain de Valentine Imhof, Le blues des phalènes et à l’est l’excellent Les loups de Benoit Vitkine. La justesse du portrait associé à un sens de la formule de Nueve quatro de Nicolas Laquerrière, et l’émouvant Jeannette et le crocodile de Séverine Chevalier. Si je n’avais pas été totalement convaincu par son précédent roman, cette fois ce fut un choc, La cour des mirages de Benjamin Dierstein. Deux dernière découvertes pour moi (même si ce n’est pas leur premier roman), Trente grammes de la toulousaine Gabrielle Massat et Paysage trompeur du vétéran Marc Dugain.

Vous savez que je suis un fan du polar italien qui nous envoie de véritables pépites depuis maintenant de nombreuses années. 2022 n’a pas failli à cette règle. On a retrouvé Giancarlo De Cataldo avec Alba nera, le flic si ronchon et si drôle d’Antonio Manzini dans Ombres (j’ai entendu dire qu’il ne serait plus traduit, faute de lecteurs français. Les lecteurs français sont donc des cons, sauf vous qui passez ici et écoutez mes bons conseils). Toujours au nord Valerio Varesi et Soneri dans La main de Dieu. Au sud la Calabre superbe de Gioacchino Criaco dans La maligredi, et Nocturne pour le commissaire Ricciardi de mon chouchou Maurizio de Giovanni. Et pour finir une belle découverte avec Nuages baroques du duo Antonio Paolacci et Paola Ronco.

Quelques belles découvertes autour du monde cette année. L’uruguayenne Mercedes Rosende avec L’autre femme, le portugais Miguel Szymanski et Le château de cartes, le polonais Jacub Szamalek et son Tu sais qui, et finalement Duchess de l’anglais Chris Whitaker.

On a également eu le retour d’auteurs que l’on commence à connaître, comme l’indo-écossais Abir Mukherjee toujours dans l’Inde coloniale dans Avec la permission de Gandhi, un tour à Hambourg avec Béton rouge de Simone Buccholz, puis le Texas d’Attica Locke dans Au paradis je demeure. Bobby Mars forever d’Alan Parks poursuit sa série écossaise se déroulant dans les années 70. Avec Red power Thomas King montre que l’on a là une série originale à suivre (les personnages d’origine indienne sont rares dans le polar). La femme du deuxième étage du croate Jurica Pavicic et Les chiens de la pluie de l’argentin Ricardo Romero tiennent les promesses des deux premiers romans traduits de ces auteurs très originaux. Pour finir le tour du monde, avec La chambre du fils Jorn Horst Lier continue avec talent la peinture de la Norvège d’aujourd’hui.

On passe au tour du monde des habitués, certains encore jeunes, d’autres étant de grands anciens. Parmi les plus jeunes, l’américain David Joy s’est taillé une place à part, il ne déçoit jamais, Nos vies en flammes en est la preuve. Toujours chez les américains, Don Winslow commence une nouvelle trilogie avec La cité en flamme, Ron Rash ramène l’impitoyable Serena dans Plus bas dans la vallée et Chris Offutt reste dans les Appalaches avec Les gens de collines. Enfin le maître Stephen King nous offre un magnifique roman noir : Billy Summer.

Les anglais ne sont pas en reste, avec le tout dernier roman, posthume de John Le Carré, L’espion qui aimait les livres, il va nous manquer. Et David Peace est de retour avec Tokyo revisitée. Pas loin, Ian Rankin rend un bel hommage à William McIlvanney en reprenant son personnage de Laidlaw dans Rien que le noir, et la saga Charlie Parker de l’irlandais John Connolly se poursuit avec La jeune femme et l’ogre. Deux autres maîtres nous ont livré un roman cette année, Arnaldur Indridason, Le mur des silences et Deon Meyer très en forme dans Cupidité.

C’est tout pour le polar, en SF la série de la Tour de Garde de Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier se poursuit, nous avons eu deux volumes, un pour Capitale du Sud Trois lucioles, et un pour la Capitale du Nord, Mort aux geais, c’est toujours aussi bon. Et dans l’excellente collection Une heure lumière j’ai adoré les deux volumes de Claire North sur La maison des jeux, Le voleur et Le serpent, vivement la conclusion.

Pour en finir pour de bon, je ne saurais trop vous conseiller deux romans inclassables. Proletkult du collectif italien Wu Ming, et La cité des nuages et des oiseaux d’Anthony Doerr. Voilà qui devraient pouvoir vous donner quelques idées de cadeaux, pour vous ou vos proches.

Bonnes fêtes à tous.

Dictionnaire amoureux du polar

Je l’avais acheté pour offrir. Et puis j’ai fait une erreur, une erreur heureuse. Je l’ai ouvert pour le feuilleter. Et j’ai décidé de le garder et d’offrir autre chose. C’est le Dictionnaire amoureux du polar de Pierre Lemaitre. Et ce sera le dernier billet de cette année de merde (je sais je me répète mais je suis rancunier).

On peut se demander à quoi peut bien servir un tel ouvrage à l’heure où l’on trouve tous les renseignements biographiques et bibliographiques sur le moindre auteur de polar publié dans une maison d’édition spécialisé dans le polar limousin (ou savoyard ou ce que vous voulez).

Ce Dictionnaire amoureux a pour moi les vertus suivantes : Il est totalement subjectif, il est écrit par quelqu’un qui est à la fois lecteur et écrivain, il ne recherche aucune sorte de neutralité dans le ton ou dans l’écriture. Finalement, il n’a de dictionnaire que le classement alphabétique.

Alors certes, si je devais sélectionner mes entrées pour le même dictionnaire, il y en a qui ne serait pas là, et il y a des manques énormes. J’aurais forcément ajouté Gonzalez Ledesma, Eduardo Mendoza et son détective fou, Camilleri et De Giovanni bien entendu, et la trilogie déjantée de George Alec Effinger. J’aurais glissé quelques BD, et je n’aurais pas mis Millenium ! Mais c’est la loi du genre, et c’est lié à la subjectivité.

L’avantage d’être écrit par un lecteur/écrivain est qu’il partage des coups de cœur, mais sait aussi, parfois démonter des ficelles (quand elles sont trop grosses) ou dire son admiration pour une partie ou une autre du travail d’un écrivain, en mettant en avant des qualités que le simple lecteur ne discernerait sans doute pas.

Et puis ce qui a emporté mon adhésion c’est de lire des phrases comme ceci à propos de Westlake « ceux qui ne l’aimaient pas … je ne sais quoi en dire, je n’arrive même pas à imaginer que ça puisse exister. » Ou à propos de Joseph Hansen : « On a parfois dit que ses romans étaient « noir et rose ». Le monde du polar est constitué d’autant de cons que le reste du monde. »

Puis il parle de The wire, du lézard lubrique de Christopher Moore, de Pete Dexter, de Lucarelli et de Sarti de Machiavelli. Et il m’a donné envie de découvrir Jens Lapidus que je ne connais pas.

Comme il l’explique très bien dans l’introduction : « Lorsque je lis un Dictionnaire amoureux, rien ne me fait plus plaisir que de découvrir des choses que je sais déjà. C’est un peu comme pour le Nobel de littérature : le jour de la proclamation, quand il s’agit de quelqu’un dont je connais le nom, j’ai l’impression d’être cultivé. J’espère que ce dictionnaire amoureux réservera au lecteur quelques-unes de ces satisfactions, mais aussi quelques surprises quelques découvertes. » `

Mission accomplie pour moi, et je ne peux que vous conseiller de tenter l’expérience de votre côté.

Pierre Lemaitre / Dictionnaire amoureux du polar, Plon (2020).

Bilan d’une année de merde

Comme je me considère comme en vacances, le moment est venu de faire un bilan très subjectif de de cette année de lecture. Une année de merde, tout le monde en conviendra, mais malgré tout de très bon bouquins. Comme tous les ans, impossible de me restreindre à mes 5, 10 ou 15 préférés, et après tout, pourquoi le faire, je ne suis ici que pour donner envie de lire les livres qui m’ont touché, amusé, remué … Et on ne sait jamais, peut-être que quelques chroniques ont pu vous échapper, donc c’est parti.

On a eu les parutions attendues avec une grande impatience de nos amis récurrents que l’on retrouve tous les ans avec un immense plaisir, seuls amis d’ailleurs qui n’ont pas souffert de ce satané virus et de l’impossibilité dans laquelle on se trouve de voir ses potes, non littéraires, en vrai. On a retrouvé le Kub de Wojciech Chmielarz (qui s’améliore de roman en roman) dans La cité des rêves ; notre ami Soneri de Parmes de Valerio Varesi dans Or, encens et poussière ; Charlie Parker accompagné de ses deux « anges gardiens » dans Le pacte de l’étrange de John Connolly ; mon très cher commissaire Ricciardi dans la Naples fasciste de Maurizio de Giovanni dans Des phalènes pour le commissaire Ricciardi .

Walt Longmire s’est un peu fait attendre, mais on l’a retrouvé avec Vic et l’Ours dans un volume drôle et léger, Une évidence trompeuse de Craig Johnson ; malgré la disparition de son créateur Andrea Camilleri, Salvo Montalbano est toujours en charge des affaires de Vigata dans Le manège des erreurs, mais pour combien de temps ? Et pour finir, Antonio Manzini lève le voile sur le passé romain de Rocco Schiavone dans 07.07.07

Auprès de ces habitués, de ces amis même, d’autres séries sont en train de démarrer et de se construire du moins ici, certaines sont déjà bien installées chez leurs auteurs. C’est en particulier le cas du norvégien Jorn Lier Horst dont on découvre un quatrième volume avec Le disparu de Larvik, solide polar qualité scandinave. Plus noir et plus rock, McCoy d’Alan Parks revient dans la Glasgow des années 70 dans L’enfant de février, on retrouve Aidan Waits de Joseph Knox toujours à Manchester, toujours dans la mouise avec Somnambule, et les premiers flics noirs d’Atlanta créé par Thomas Mullen sont de retour dans les années 50 dans Temps noirs.

IQ, le privé atypique des quartiers pourris de LA créé par Joe Ide revient dans Lucky, toujours sur un rythme trépidant, et c’est avec beaucoup de plaisir que l’on retrouve deux suites attendues. Celle de René Denfeld qui reprend sa détective privée en quête de son passé dans La fille aux papillons, et la suite de l’excellente série historique d’Abir Mujherkee dans l’Inde coloniale, Les princes de Sambalpur. Finalement Keith McCafferty vient occuper le créneau « pêche et polar au Montana » avec son duo privé/flic avec un vrai savoir-faire pour un polar qui aère la tête : La vénus de Botticelli creek. De son côté l’anglais Mick Herron, dans la très british spécialité du roman d’espionnage change de personnages pour un excellent Agent hostile.

Pour ceux qui voudraient voyager loin, très loin, ou dans des pays moins habituels malgré l’épidémie, on a pu faire un petit tour du monde cette année, autant avec des auteurs français qu’étrangers. Vous avez le choix : L’Albanie du communisme au chaos du libéralisme et de la mafia avec Les aigles endormis de Danü Danquigny. Une version hallucinée de la guerre du Vietnam dans Je suis le fleuve de T. E.Grau, ou un roadtrip, tout aussi halluciné au Mexique sous la plume de Sébastien Rutés : Mictlan. Vous pouvez vous perdre dans la pampa désolée de l’argentin Ricardo Romero de Je suis l’hiver, ou dans le foule du Caire avec La cité des chacals de Parker Bilal.

Benoit Viktine nous amène en zone de guerre, à la frontière entre la Russie et l’Ukraine dans Donbass, et c’est avec plaisir que l’on retrouve Lagos, en pleine campagne électorale dans Feu pour feu de Leye Adenle.

Une nouveauté cette année, l’arrivée des éditions Matin Calme qui nous font découvrir le polar coréen. J’en ai lu deux très différents, Sang Chaud, version coréenne de Little Caesar de Un-Su Kim, et le très déjanté Carnets d’enquêtes d’un beau gosse nécromant de Jung Jaehan. Pour finir, attention au chaud et froid avec le dernier roman de Colin Niel, Entre fauves qui vous fera passer sans transition de la vallée d’Aspe en hiver au désert namibien.

Voyage également dans le temps et dans l’ouest américain avec Les dynamiteurs de Benjamin Withmer et Le sang ne suffit pas d’Alex Taylor. Et comment passer sous silence la superbe conclusion d’une non moins superbe série, Les rues de Laredo qui voit la fin de la bande de Lonesome Dove de Larry McMurtry.

Quelques belles découvertes cette année, avec de vraies surprises, tout autour du monde. Bel hommage au genre avec le très classique et très efficace Riposte du canadien David Albertyn. L’espagnol Agustín Martinez confirme son talent et sa phobie de la campagne et des petits villages dans La mauvaise herbe. Un autre espagnol, Andres Barba nous amène dans une ville imaginaire sous les tropiques, et nous interroge sur l’innocence de l’enfance, entre autres, dans Une république lumineuse. Alessandro Robecchi démontre une fois de plus la richesse et le talent du polar italien, avec Ceci n’est pas une chanson d’amour. Et en Grèce, Le plongeur de Minos Efstathiadis nous amène dans un décor à la Angelopoulos.

Chez les français, j’ai belle découverte de Alain Van der Eecken et Des lendemains qui hantent, avec un magnifique tempête bretonne, Laurent Petitmangin a fait une quasi unanimité méritée avec le très beau Ce qu’il faut de nuit, Catherine Dufour dont je connaissais quelques titres en SF m’a emballé avec le très réjouissant Le bal des absents, je suis retourné en Bretagne avec un roman dans la grande lignée du roman noir social avec Fin d’exploitation de Denis Flageul, et Marion Brunet a confirmé son talent pour camper de magnifiques personnages féminins dans Vanda.

Et pour finir il y a les grands qui nous emballent chaque fois qu’ils publient un roman. Cela faisait un éternité que je n’avais pas lu de Stephen King, j’ai dévoré L’institut, Hannelore Cayre est toujours aussi drôle, cinglante et pertinente avec Richesse oblige, La fabrique de la terreur conclut parfaitement la trilogie incontournable de Frédéric Paulin, j’ai retrouvé avec plaisir Marseille décrite par Dominique Manotti, Marseille 73.

Un immense auteur nous a quitté, mais nous avait offert un dernier roman magistral, Retour de service de John Le Carré, Deon Meyer revient au polar avec La proie entre l’Europe et l’Afrique du Sud, David Joy est déjà un grand, Ce lien entre nous le confirme, et toujours aux US, le grand Jérôme Charyn campe son Isaac Sidel en … Président des USA dans Avis de grand froid. Un autre personnage illustre revient, le roi d’Espagne, sous la plume, bien entendu de Carlos Salem dans La dernière affaire de Johnny Bourbon, et Don Winslow nous régale avec 6 novellas qui reprennent, pour certaines certains de ses personnages emblématiques dans Le prix de la vengeance.

Je sais, je suis long et je ne sais pas choisir, mais je ne pouvais pas conclure ce tour d’horizon sans parler de deux bouquins, qui ne sont pas des polars, mais à côté desquels il serait dommage de passer. Il s’agit du roman plébiscité de Tiffany McDaniel, Betty, et de la novella très flippante de Robert Jackson Bennett, Vigileance. Je sais aussi, il est trop tard pour les cadeaux de Noël, mais il n’est jamais trop tard pour se faire plaisir, piochez là-dedans et vous ne devriez pas vous ennuyer.

Prix

A Mathematician (?)Le Prix Le Point du Polar européen a déjà fait la preuve d’un bon goût certain puisqu’il rejoint le mien, ceci dit en toute modestie !

Ont déjà été récompensés des auteurs comme Victor del Arbol, Hervé Le Corre, Petros Markaris, Giancarlo de Cataldo, John Harvey, Hannelore Cayre, ArnalMukherjeedur Indridason … Du beau monde en définitive.

Et bien ça continue avec cette année, l’excellent L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee.

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la suite est annoncée pour début octobre : Les princes de Sambaltur.

Bilan 2019

Les années se suivent et se ressemblent, je suis toujours incapable de me limiter à 5 ou 10 romans à mettre en avant pour l’année. Et puis, pourquoi me forcer, je suis chez moi, je fais ce que je veux ! Donc voilà tous les romans que j’ai aimés cette année, de quoi peut-être vous donner des idées pour des cadeaux pas bêtes en cette fin d’année.

On commence avec des séries qui se poursuivent pour notre plus grand plaisir. Cette année on a retrouvé nos amis américains. L’incontournable Dave Robicheaux de James Lee Burke dans le sobre Rochicheaux, les hilarants Hap et Leonard de Joe Lansdale sont dans Rusty Puppy, Walt Longmire et toute sa clique dans le Wyoming de Craig Johnson, Dry Bones. Pas encore aussi connus, Sean Stranahan et la shérif Martha Ettinger de Keith McCafferty enquêtent dans la Montana de Les morts de Bear Creek et Sullivan Carter de Neely Tucker travaille toujours au Washington Post dans Seules les proies fuient.

Burke Lansdale Johnson McCafferty  Tucker

Chez nos amis britanniques, John Rebus de Ian Rankin semble inoxydable dans La maison des mensonges, il est cette année accompagné d’un petit nouveau, Aidan Waits, flic à Manchester de Joseph Knox pour sa seconde apparition dans Chambre 413 et de l’inspecteur Zigic et de Mel Ferreira de Peterborough d’Eva Dolan dans Haine pour haine.

Rankin  Knox  dolan

En Italie cette année nous sommes allés dans la Sicile d’Andrea Camilleri avec le commissaire Montalbano, La pyramide de boue, dans la Naples des années trente pour L’enfer du commissaire Ricciardi de Maurizio de Giovanni, et à Parme avec le commissaire Soneri de Valerio Varesi dans Les mains vides.

Camilleri  De Giovanni  Varesi

Côté hispanophone, deux grands retours. Celui de notre cubain préféré, Mario Conde dans La transparence du temps de Leonardo Padura, et la réplicante Bruna Husky dans le Madrid du futur de Rosa Montero dans Le temps de la haine.

Padura  Montero

Plus au nord et plus à l’est, Harry Hole de Jo Nesbo que l’on a cru plusieurs fois mort ou disparu est toujours là dans Le couteau, et un nouvel habitué polonais prend ses marques, Le Kub de Wojciech Chmielarz revient dans La colombienne.

G01675_le-couteau_nesbo 2.indd  Chmielarz

Bien entendu, il n’y a pas eu que le retour de nos personnages préférés cette année, tous les auteurs n’ont pas des personnages récurrents, cela ne les empêche pas d’écrire d’excellents romans. Avec une belle production française pour 2019.

Franck Bouysse et son bouleversant Né d’aucune femme, Hervé Le Corre nous ramène à la Commune de Paris avec Dans l’ombre du brasier, Jean-Hugues Oppel continue dans sa veine économico-espionnage avec Total labrador, et Philippe Huet nous offre un polar « à l’ancienne » du côté du Havre Une année de cendres.

bouysse lecorre  Oppel  Huet

Marin Ledun poursuit dans la veine humoristique avec La vie en rose, Thomas Bronnec poursuit sa politique fiction avec La meute, Pascal Dessaint reste dans le nord-ouest de la France avec L’horizon qui nous manque, nous partons en Colombie avec Paz de Caryl Férey, et enfin Frédéiric Paulin poursuit sa trilogie passionnante avec Prémices de la chute.

Ledun   Dessaint  Bronnec

Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)  Paulin

Chez nos voisins, j’ai retrouvé avec plaisir le très discret Marcello Fois pour Comment nous dire adieu, et un Giancarlo de Cataldo atypique et réjouissant, L’agent du chaos. Victor del Arbol lui devient un habitué de qualité. Cette année c’était Par-delà la pluie.

Fois  DeCataldo  DelArbol

Un peu plus loin, un roman très sombre et sans illusion de l’argentin Raul Argemi, A tombeau ouvert, et le retour au polar du colombien Santiago Gamboa avec Des hommes en noir.

Argemi  Gamboa

Chez les anglo-saxons, on a retrouvé avec plaisir Liam McIllvanney, à Glasgow avec Le quaker, et l’irlandais Stuart Neville laisse son flic de Belfast pour commencer une nouvelle série avec Ceux qui nous ont abandonnés.

McIlvanney  Neville

De l’autre côté de l’Atlantique, un retour magnifique, celui de Chris Offut avec Nuits Appalaches, le maintenant classique et toujours très attendu Ron Rash, Un silence brutal, un des auteurs récents de chez Gallmeister Jake Hinkson, toujours très aimable avec les religieux dans Au nom du bien. Et puis, bien entendu, un des monuments de l’année, la conclusion magistrale de la saga de Don Winslow, La frontière.

Offut Rash  Hinkson

Winslow

Et puis il y a eu les découvertes, (au moins pour moi), et donc en cette année 2019 voici les auteurs que j’ai lu pour la première fois, avec un immense plaisir, et que j’espère bien relire bientôt :

En France ma grande découverte a été Les mal-aimés de Jean-Christophe Tixier, roman sombre et bouleversant. Ensuite ce fut très varié, entre le très politique Le second disciple du belge Gorgun Kenan, le roman d’espionnage se déroulant en Corée du Nord de D. B. John, L’étoile du nord, le classique et émouvant Trouver l’enfant de l’américaine Rene Denfeld, un début de série dépaysant et enthousiasmant de l’écossais Mukherjee Abir avec L’attaque du Calcutta-Darjeeling, et le premier roman traduit de l’argentin Jorge Fernandez Diaz, Le gardien de la Joconde.

Tixier  Gorgun  john

Denfeld  A Mathematician (?)  FernandezDias

Et puis il y a eu les inclassables, les OVNI, comme les incursions dans le fantastique de Sauvage de l’américaine Jamey Bradbury, et le troublant L’été où tout a fondu de sa compatriote Tiffany McDaniel. Le roman complètement délirant et fort réjouissant du sarde Gesuino Nemus, La théologie du sanglier ; la fresque historique 1793 du suédois Niklas Natt och Dag, le roman très original et malin d’un auteur de SF russe, Dmitry Glukhovsky, Texto, et pour finir en beauté, le roman plein de rage, de fureur et d’énergie venu de Slovaquie, Il était une fois dans l’est d’Arpad Soltesz.

Bradbury  McDaniel   Nemus

Dag  Glukhovsky  Soltesz

Voilà, on ne s’est pas ennuyé en 2019, et m’est avis qu’on ne s’ennuiera pas en 2020.

Toulouse Polars du Sud, c’est demain

affiche-TPS2019

Le grand week-end du polar à Toulouse c’est dans une semaine, mais comme d’habitude les festivités commencent bien plus tôt.

Pour savoir ce qui va se passer autour de Toulouse avant vendredi, tout le programme est là.

Et pour les tables rondes et les parloirs du week-end à La Renaissance, c’est là.

Comme tous les ans, vous aurez le plaisir de retrouver des habitués, Carlos Salem en tête, mais également Victor del Arbol, Pascal Dessaint, Marin Ledun, Jean-Hugues Oppel, Christophe Guillaumot

Il y aura aussi des auteurs qu’on a déjà reçus et qui viennent nous rendre une nouvelle visite, comme Ernesto Mallo, Martin Solares, Jérôme Leroy ou les italiens Maurizio de Giovanni et Gioacchino Criaco

Et puis, vous le savez sans doute déjà, trois invités de marque, les américains James Carlos Blake et Kent Anderson et notre parrain, Leonardo Padura.

Pour la liste complète, c’est là.

J’aurai pour ma part le plaisir de vous voir, si vous venez rencontrer Leonardo Padura à la médiathèque de Montauban le mercredi 9, ou Victor del Arbol le jeudi 10 à celle d’Aucamville.

Et bien sûr tout le week-end à La Renaissance. N’hésitez pas à venir échanger quelques mots autour d’un café ou d’une bière. A très bientôt.

Leonardo Padura à Toulouse première

Pour les toulousains, une belle rencontre en vue, à Ombres Blanches mercredi 2 octobre à 18h00 avec Leonardo Padura à propos de son dernier roman La transparence du temps.

Et pour ceux qui ne pourraient pas être là, pas de panique, il sera de retour la semaine suivante, parrain de la 11° édition de Toulouse Polars du Sud. Mais je vous en reparlerai.

Bilan 2018

Les habitués le savent, je suis incapable de me restreindre et de sélectionner les 5, 10 ou même 20 romans de l’année. Donc comme l’an dernier je vais essayer de remettre sur le devant de la scène les bouquins qui m’ont marqué, et on ne sait jamais, il vous reste peut-être quelques cadeaux de Noël à acheter (dans une bonne librairie bien entendu, pas chez les vautours du net).

Cette année encore le polar français se porte bien, très bien même. On retrouve les auteurs qui nous enchantent depuis des années, avec Racket de Dominique Manotti, Hével de Patrick Pécherot, Power de Michael Mention, La petite gauloise de Jérôme Leroy, et le retour en Guyane de Colin Niel avec Sous le ciel effondré.

Manotti PecherotMention  Leroy Niel

C’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé certains auteurs, dont je n’avais rien lu depuis un moment, comme François Muratet, Tu dormiras quand tu seras mort, le dérangeant Animal Boy de Karim Madani, Que la guerre est jolie de Christian Roux, et Antoine Chainas magistral dans L’empire des chimères.

Muratet  Madani   Roux Chainas

J’ai pour ma part découvert avec grand plaisir un certain nombre d’auteurs : le plus bordelais des canadiens, Eric Plamondon et son étonnant Taqawan, le très émouvant L’été circulaire de Marion Brunet, et La guerre est une ruse de Frédéric Paulin, dont j’attends la suite avec impatience.

Plamondon   Brunet  Paulin

Et puis il y a ceux qui ne sont plus des nouveaux venus, mais pas déjà des habitués (du moins pour moi). Le toujours très drôle Jacki Schwartsmann et sa Pension complète, la consécration méritée de Nicolas Mathieu avec Leurs enfants après eux, je vais abuser et classer ici Rivière tremblante de Andrée Michaud, parce qu’elle écrit en français, que j’ai déjà parlé de Plamondon, et que j’ai la flemme de faire un paragraphe québécois, et je finis par celui qui m’a sans doute le plus surpris par son changement total de ton, Marin Ledun et son euphorisant Salut à toi, ô mon frère.

Schwartzmann  Mathieu  Michaud  Ledun

D’année en année, l’Italie continue à nous offrir d’excellent polars, avec des noms bien connus ici (pas de découverte de petit nouveau cette année). On a retrouvé la Calabre de Gioacchino Criaco dans La soie et le fusil, l’Ethiopie coloniale de Carlo Lucarelli dans Le temps de hyènes, et mes personnages préférés, à savoir Soneri de Valerio Varesi dans Les ombres de Montelupo, l’incontournable Montalbano d’Andrea Camilleri dans Nid de vipères, le napolitain Maurizio de Giovanni qui fête Les Pâques du commissaire Ricciardi, et Rocco Schiavone de Antonio Manzini dans Un homme seul.

criaco   Lucarelli

Varesi  Camilleri  Giovanni  Manzini

Continuons le tour du monde, avec pour commencer ces personnages récurrents que l’on retrouve toujours avec plaisir. Hap et Leonard du texan Joe R. Lansdale sont revenus dans Honky Tonk Samouraïs, l’increvable John Rebus de Ian Rankin continue à arpenter les rues de Glasgow dans Le diable rebat les cartes, Walt Longmire fait la loi dans le Wyoming de Craig Johnson (Tout autre nom) j’ai retrouvé avec plaisir Einar, le journaliste islandais d’Arni Thorarinsson dans Treize jours, et comme tous les ans, Charlie Parker de John Connolly est venu apporter une légère touche de fantastique au polar avec Le temps des tourments.

Lansdale Rankin Johnson  Thorarinsson  Connolly

Ils nous rendent visite plus rarement, mais cette année ils étaient là : Santiago du chilien Boris Quercia promène sa déprime hargneuse dans La légende de Santiago, et on retrouve Perro Lascano, le flic d’Ernesto Mallo dans le Buenos Aires d’avant la junte dans La conspiration des médiocres. Et s’il y avait une équipe que je ne m’attendais pas du tout à retrouver, c’est celle de George Smiley, de l’immense John Le Carré que revoilà pourtant, dans un magnifique roman testament : L’héritage des espions. De même qui s’attendait à revoir Hanson, l’ex soldat du Vietnam, flic à Portland que l’on retrouve à Oakland : Un soleil sans espoir de Kent Anderson.

Quercia Mallo  Le Carré  Anderson

Cette année 2018 a également été riche en démarrage de nouvelles séries. Du moins c’est à cela que ressemble ces quatre romans, en espérant que nous lirons bientôt les suites. Il s’agit de Les chemins de la haine de l’anglaise Eva Dolan, Janvier Noir de l’écossais Alan Parks, Dégradation de l’anglais Benjamin Myers, et pour finir Darktown de l’américain Thomas Mullen. Des romans qui nous promènent d’Atlanta en 48, au Glasgow des années 70 en passant par les landes anglaises et une petite ville gangrenée par le racisme et le travail au noir.

Dolan  Parks  Myers  Mullen

Deux autres découvertes pour moi. Celle du très bon roman d’espionnage Moscou 61 de Joseph Kanon, et chez Super 8, un nouveau roman inclassable, de Adam Sternberg, Population : 48.

Kanon  Sternbergh

Continuons avec des confirmations d’auteurs déjà appréciés. Attica Locke continue son exploration de la communauté noire de Houston dans Pleasantville, Noah Hawley change complètement de thématique et de style avec le très bon Avant la chute, Joe Meno nous offre un roman à la fois très noir et lumineux, Prodiges et miracles, on retrouve avec plaisir l’anglais Nick Stone dans un polar judiciaire particulièrement accrocheur, Le verdict, David Joy confirme tout le talent que l’on pouvait percevoir dans son premier roman, Le poids du monde est particulièrement abouti, et le troisième arrivé l’année prochaine, et faut-il encore présenter ici Benjamin Withmer et son nouveau roman âpre et rugueux, Evasion ?

Locke Hawley  Meno

Stone  Joy  Withmer

Je termine avec deux poids lourds, deux romans qui secouent. Corruption, de Don Winslow et La mort selon Turner de Tim Willocks.

Winslow   Willocks

Une bien belle année, et pour le peu de ce que j’en sais, 2019 s’annonce fort bien.