Je n’avais pas été vraiment convaincu par le premier roman d’Angelo Petrella que j’avais lu. Une bonne série B sans plus disais-je. Le suivant, La nuit n’existe pas, me convainc encore moins, ce sera ma dernière tentative avec cet auteur.
On retrouve Denis Carbone, flic hardboiled et borderline napolitain, toujours fâché avec sa hiérarchie, ciblé par les puissants et hanté par la mort de sa sœur. Son enquête sur la mort d’une gamine d’origine nigériane qui a été torturée va l’amener à douter de tous, et à affronter des adversaires qui ne reculent devant rien. Des adversaires qui ont des soutiens jusque dans les plus hautes sphères.
Dans ma note sur Fragile est la nuit je trouvais que Angelo Petrella ne décrivait pas du tout Naples, et surtout ne disait rien de ses habitants. Que c’était une série B survoltée sauvée par son humour et son ton vif. Malheureusement cette fois, les défauts (à mes yeux) sont toujours là, et les qualités ont disparu.
Toujours aucune existence réelle de la ville dans ce roman, si l’on excepte les noms de rues, ou de monuments. On pourrait se trouver n’importe où. Mais surtout, l’humour a disparu, et le côté survolté ou frénétique tourne cette fois à l’hystérie et au grand guignol. Avec secte satanique, grand complot, grand maître et explosions, hémoglobines et coups de théâtres absolument invraisemblables à tous les chapitres. Seul avantage, c’est court.
Donc ce sera tout, Denis Carbone continuera ses aventures sans moi.
Angelo Petrella / La nuit n’existe pas, (La notte non esiste, 2019), Philippe Rey/Noir (2021) traduit de l’italien par Nathalie Bauer.