Cela faisait un moment que je n’avais pas lu de novella de chez In8. Je me suis rattrapé, un peu, avec Dernier rempart d’Yvon Coquil.
Maout est soudeur sur le chantier naval pour gagner sa vie, et supporter de l’équipe de foot de Brest pendant ses loisirs. Il est surtout fan de Kerberos, le gardien de but. Et avec son pote Polvo, que l’on ne peut mieux qualifier que de gros con, il s’occupe, après les matchs, à fracasser des cranes de supporters des clubs adverses. Seuls son boulot, son reste d’amour pour sa femme qui l’a quitté et celui, intact, pour sa grande fille le sauvent du gouffre. Mais on sent bien que tout cela ne peut pas bien finir.
Heureusement que le texte est court parce qu’il n’est pas forcément très agréable … c’est qu’on est dans la tête d’un bonhomme pas très malin, et surtout au contact d’un pote particulièrement bête et méchant. C’est très bien écrit, la montée de la connerie vers le final que l’on devine dès le départ peu réjouissant bien menée. Les conséquences d’une vie vide de sens et de projets sont très bien illustrées.
Un texte fort, qui en dit beaucoup en peu de lignes et décrit, on n’en doute pas, la vie de pas mal d’hommes seuls. A lire donc, même s’il faut prévoir de quoi se remonter le moral après.
Yvon Coquil / Dernier rempart, In8/Polaroïd (2023).