Toujours les poches, avec un enquêteur et un auteur que je suis, avec du retard, mais depuis bien longtemps : Le vent l’emportera, nouvelle enquête du privé de Bergen Varg Veum de Gunnar Staalesen.
Septembre 1998. Varg Veum sur la demande de son amie Karin rencontre Ranveig Mæland, une ancienne collègue qui a épousé un promoteur immobilier. Mons son mari a disparu depuis 4 jours et ne donne plus de nouvelles. Une disparition qui fait écho à celle de sa première femme, Lea, bien des années plus tôt, avant son remariage avec Ranveig.
Ce qui l’inquiète c’est que Mons est engagé dans un gros projet qui suscite autant d’espoirs que de résistances : l »installation d’un champ d’éoliennes sur une ile au large de Bergen. Certains habitants de l’ile sont pour, espérant que cela va apporter du travail, les fondamentalistes installés sur place sont contre, et les associations écologistes se déchirent à propos d’un projet devenu très médiatique. Dans 3 jours une visite officielle doit statuer sur la faisabilité du projet. Une situation qui ne va pas faciliter la tâche de Varg.
Sans être le meilleur de la série, voilà un épisode qui ravira les fans comme il m’a ravi. On retrouve le privé désabusé et plein d’empathie pour les plus démunis, un trait de caractère lié à sa première profession, dans un service d’aide à l’enfance. On retrouve les paysages de Bergen, et sa météo changeant plusieurs fois par jours.
Cette fois on a droit à une excursion sur des iles récemment reliées au continent par des ponts, et à quelques envolées complètement hors du temps de pasteurs comme, semble-il, il en existe encore par là-bas. Une impression de retour au Moyen-Age dans ces pays scandinaves que l’on voit pourtant comme des modèles de modernité.
L’intrigue est bien menée, avec ce qu’il faut de suspense et de renversements de situation, Varg Veum est égal à lui-même, un vrai plaisir.
Gunnar Staalesen / Le vent l’emportera (Vi skal arve vinden, 2010), Folio/Policier (2018), traduit du norvégien par Alex Fouillet.