Un autre Eden

Le temps ne semble pas avoir de prise sur la production du grand James Lee Burke. Mais il doit pourtant en avoir sur lui ou sur moi, parce que j’accroche de moins en moins, et c’est le cas avec le dernier traduit : Un autre Eden.

Nous sommes dans les années 60. Aaron Holland Broussard, écrivain en herbe attendant sa première publication voyage à travers le pays et finit par s’arrêter à Trinidad, Colorado, pour travailler dans la ferme des Lowry. Il se lie d’amitié avec ses deux collègues et tombe amoureux de Joanne McDuffy, peintre de talent qui travaille dans une diner pour gagner sa vie.

Une histoire parfaite dans ce qui est, en apparence, un paradis. Mais ce serait sans compter avec les Vickers père et fils, riches et psychopathes, et le professeur d’art manipulateur de Joanne. Plus le trafic de drogue qui commence à gangrener le pays.

Soit c’est moi, soit c’est James Lee Burke, mais là je n’ai pas marché. Ça commençait bien pourtant, mais peu à peu j’ai ressenti une forte impression de redite. Des dialogues très proches de ceux lu dans les derniers romans de l’auteur, toujours la même opposition entre un travailleur honnête, mais qui doute de lui-même parce qu’il a des blackout (avec Dave c’était l’alcool, là c’est des accès de rage), et des puissants représentant le Mal, comme toujours avec une majuscule chez l’auteur.

D’autre part cette fois j’ai trouvé les affreux faibles, pas effrayants en fait, le pouvoir qu’ils exercent sur les différents personnages étant incompréhensible. Et pour finir de me sortir de l’histoire, j’ai trouvé que la construction était nettement plus faible que dans les grands romans de l’auteur. Pas vraiment de progression dramatique et un final très grand guignol qui frôle le grand n’importe quoi.

Bref en relisant mes dernières chroniques sur les romans de ce monument du polar US je m’aperçois que ça fait un moment que je souffre de ses redites et que ses références au surnaturel me semblent de plus en plus lourdes. Ça se confirme ici, je crois que cette fois je vais arrêter définitivement et ne garder en mémoire que les très très grands moments de lecture qu’il m’a fait passer.

James Lee Burke / Un autre Eden, (Another kind of Eden, 2021), Rivages/Noir (2024) traduit de l’anglais (USA) par Christophe Mercier.

4 réflexions au sujet de « Un autre Eden »

  1. francoisecroville

    Idem pour moi. J’ai adoré JLB mais, vu la production pléthorique et l’obligation de faire des choix, j’ai fini par laisser tomber tellement il m’a déçue. Peut-être est-il temps qu’il arrête.

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  2. Trane69

    Je ferai une exception pour ‘les jaloux ‘ mais je suis également très déçu par les derniers écrits de JLB.

    trop de tics d’écriture maintenant, et parfois une atmosphère et des idées pas très recommandable à mon goût.

    je vais donc passer mon tour également, mais il est excusé, je l’ai tant aimé.

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