Je ne vous ai pas oublié, mais j’ai enchainé les mauvaises lectures, lâché un bouquin, sauté allègrement des pages d’un autre, avant de trouver enfin un bon recueil de nouvelles : Nuit torride en ville de Trevanian.
13 nouvelles, dont une qui donne son nom au recueil est reprise en début et fin de volume, mais avec une légère différence que je vous laisse découvrir.
Nouvelle noire comme Nuit torride en ville où le narrateur, un jeune homme légèrement inquiétant suit une jeune femme seule dans une ville accablée de chaleur. La tension s’insinue peu à peu dans un récit qui met en scène de terribles solitudes.
Trois nouvelles très drôles se déroulent dans un village de l’intérieur du Pays Basque. On s’y méfie de tout ce qui est étranger, l’étranger commençant au village d’à côté, on y est fier d’être basque, on y est très traditionaliste et catholique … c’est tourné dans une langue et une façon de penser qui confirme que Trevanian connaissait très bien ce petit coin. C’est très drôle et très bien trouvé. Il y décrit la rivalité entre deux voisines, les fantasmes autour de l’idiot du village et les difficultés à trouver l’argent pour rénover l’école.
On passe ensuite d’une nouvelle très émouvante sur une enfance pauvre dans les quartiers déshérités d’Albany (une nouvelle en partie autobiographique ?) à un joli conte amérindien, d’une revisite iconoclaste des récits des chevaliers de la table ronde au portrait sans concession d’un écrivain vaniteux qui se fera prendre au piège de façon très savoureuse par sa secrétaire.
Des thématiques très variées, des styles d’écriture qui changent selon le contexte, souvent un humour grinçant et ravageur, un vrai plaisir de découvrir ces pépites.
Trevanian / Nuit torride en ville, (hot night in the city, 2000), Gallmeister (2024) traduit de l’anglais (USA) par Fabienne Gondrand.