Je suis pas mal allé au ciné ces derniers temps, petit résumé de ce qui m’a plu et que je conseille, et de ce qui m’a moins plu et qu’à mon avis on peut éviter.
Deux films excellents, à voir vraiment.
Le premier est espagnol, même si les hispanophones ne comprendront pas grand chose tant on y parle catalan. C’est Nos soleils, de Carla Simón. Quelque part dans la campagne catalane toute la famille Solé travaille dans la propriété qui produit des pêches. Le grand-père, les parents et le frère de la mère, et les enfants. Mais cette année est particulière, le fils du propriétaire qui a repris les affaires en main a vendu le terrain pour y installer des panneaux solaires. C’est donc le dernier été sur place et l’arrêt d’une activité et d’un mode de vie qui dure depuis des générations.

Tout le film repose sur la qualité de l’interprétation des différents acteurs, dont certains ne sont pas professionnels. Une chronique, des gamins plus vrais que nature, des conflits jamais caricaturés, des moments de rire et de larmes, d’émotion et de colère. Il se passe toujours quelque chose, les questions posées sont pertinentes, les images sont belles. A voir vraiment.
L’autre macédonien de Teona Strugar Mitevska, L’homme le plus heureux du monde. Sarajevo aujourd’hui. Asja, 45 ans se rend à un rendez-vous de speed-dating, organisé dans un hôtel qui sent bon l’époque soviétique. Elle s’y retrouve face à Zoran, même âge qu’elle, qui travaille dans une banque. Un Zoran qui a l’air un peu perturbé. Tout commence par des jeux idiots de questions réponses, et sur une question le malaise s’installe, puis tout bascule …

Attention, j’ai pris une grosse claque. C’est que tout commence comme une comédie un peu absurde, un humour grinçant. Et à un moment le film bascule et on ne rit plus du tout. Sans aucune image violente (ou presque), juste sur l’originalité du scénario, l’excellence des deux acteurs principaux qui sont exceptionnels, on bascule vers un toute autre thématique que je ne peux absolument pas révéler ici sous peine de divulgacher le film de façon inadmissible. Sachez seulement que ce n’est pas une comédie, mais que vous allez vous faire sacrément secouer. Un film que l’on n’oublie pas de si tôt.
Vient ensuite un film que l’on peut éviter, mais que l’on peut voir si l’on est comme moi un peu nostalgique des films noirs des années 40-50, Marlowe de Neil Jordan. 1939, Californie, Marlowe est contacté par une belle blonde pour retrouver son amant disparu depuis quelques temps. Ce faisant il va bien entendu mettre le pied dans un nid de vipères, se faire tabasser, casser quelques nez et remuer la fange de bas en haut de la société.

Un grand classique donc, filmé comme tel par le réalisateur, joué comme tel par Liam Neelson, Diane Kruger et Jessica Lange entre autres. Je ne suis pas certain que cela apporte quelque chose au cinéma, ni à l’œuvre du grand Raymond, mais ça se laisse voir, avec de nombreux clins d’œil aux œuvres passées, des éclairages de stores rayés sur les beaux yeux de la femme fatale, des dialogues à la Bogart … Un bonbon au goût d’autrefois, plaisant, sans plus.
Et pour finir, un film qui a eu de très bonnes critiques et où je me suis pas mal ennuyé. Le chevalier noir de l’iranien Emad Aleebrahim Dehkordi. Iman et Payar vivent avec leur père dans un vieux quartier de Téhéran. Payar fait de la boxe, Iman trafique et ils vivent, plus ou moins, des ventes par petits bouts des propriétés héritées de leur mère. Quand il tombe sur un bon fournisseur de cocaïne, Iman pense avoir trouvé comment s’assurer une tranquillité financière. Mais bien entendu ça va déraper.

Là je me suis ennuyé et j’ai regardé deux fois ma montre, et pourtant le film n’est pas très long. Certes on voit une partie de la société de Téhéran, et en particulier une haute société qui vit entre l’Iran et l’étranger. Certes également, le film est cohérent. Mais pour commencer les nombreuses scènes moches, filmées caméra à l’épaule, avec très peu d’éclairage la nuit m’ont fatiguées. Celles se déroulant dans des fêtes, dans le noir avec la musique à fond sont m’ont parues insupportables. Ensuite la vie de ces oisifs ne m’a pas intéressée. Et pour finir on voit arriver les tournants dans l’action trop longtemps à l’avance. Donc ennui.