Les jours de la peur

Les éditions du chemin de fer inaugurent une collection de polars trains de nuit. Et choisit pour le faire la traduction du premier roman consacré au sergent Antonio Sarti du vétéran de Bologne Loriano Macchiavelli : Les jours de la peur.

Années 70 à Bologne, les étudiants et les flics s’affrontent dans les rues quand le centre de communication de l’armée est détruit par une explosion, tuant 4 soldats. Juste avant, l’attentat a été revendiqué par un groupuscule révolutionnaire. Le sergent Antonio Sarti, qui supporte mal son imbécile de chef va mener une enquête que certains essaient à tout prix d’orienter dans la direction qui les arrange.

En des temps sinistres où Antonio Manzini ou Maurizio de Giovanni n’ont plus d’éditeur en France, la faute à des lecteurs obtus qui préfèrent l’eau tiède scandinave ou le thriller formaté anglo-saxon à la splendeur épicée italienne, comme ne pas se réjouir de cette magnifique initiative des éditions du chemin de fer (longue et riche vie à eux).

On découvre avec juste 50 ans de retard les débuts de ce personnage iconique, son amour des cafés serrés, ses problèmes gastriques, sa mauvaise humeur chronique, et surtout ses dialogues permanents avec son créateur qui l’apostrophe et s’adresse au lecteur.

Dès ce premier volume le ton est donné, pertinence du propos sous l’impertinence des dialogues, beau portrait contrasté de la ville de Bologne, intrigue resserrée, et l’annonce, dès 1974, des attentats qui allaient ensanglanter la ville. Avec en prime, comme cerise sur le gâteau, une introduction du maestro en forme de lettre à son personnage à qui il demande de lui faire honneur au pays de Maigret.

Drôle et intelligent d’un bout à l’autre.

Loriano Macchiavelli  / Les jours de la peur, (Le piste dell’ attentato, 1974), Editions du chemin de fer (2024) traduit de l’italien par Laurent Lombard.

20 réflexions au sujet de « Les jours de la peur »

  1. Françoise

    Merci à toi d’évoquer Manzini et De Giovanni qui me manquent beaucoup. Je vais mettre ce nouvel auteur dans mes prochains achats.

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  2. Ced

    J’essaie de les lire en italien (quand j’ai le temps), mais ça me scie qu’ils n’aient plus d’éditeur en France. En tout cas, merci pour cette critique. Je note le nom de l’auteur dans un coin.

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  3. cazaufrancis

    C’est vraiment dommage pour Maurizio de Giovanni. On ne saura jamais si le commissaire Riciardi va conclure avec la belle Erika. on va être obligé d’apprendre l’italien.

    amitiés

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  4. cannibaleslecteurs

    Merci pour cette belle découverte, qui donne très envie. Et intéressant de voir les éditions du Chemin de Fer s’engager dans une telle entreprise, a priori assez éloignée de leur ligne éditoriale… tant mieux !

    C’est officiel, pour Manzini et De Giovanni ? Curieux de voir Denoël et Rivages renoncer à des auteurs qui ont fait les beaux jours de leurs catalogues… C’est vrai que les dernières parutions remontent à il y a deux ans, mais c’est plus ou moins leur rythme de publication. Surtout Rivages, qui a tendance à prendre son temps pour sortir ses traductions…

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Je n’ai rien eu d’officiel, mais des copains plus proches que moi du milieu éditorial m’en avaient parlé, et force est de constater qu’on ne voit rien venir depuis un moment maintenant.

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  5. kathel

    Je ne savais pas que Antonio Manzini et Maurizio de Giovanni n’avaient plus d’éditeurs en France ! Je peux comprendre qu’on n’achète pas les polars en grand format, c’est coûteux, mais en poche ou en numérique, c’est vraiment dommage que les lecteurs s’en détournent…

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Encore une fois je n’ai pas eu de contacts avec les éditeurs, mais c’est ce que m’avaient dit des libraires, et ça fait un moment qu’on ne voit plus rien arriver de ces deux auteurs.

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  6. monnet lanfranchi

    bonjour à tous. Effectivement j’ai été très triste d’apprendre que Manzini ne sera plus publié en France. J’espère que pour de Giovanni cela n’est pas définitif car le rythme de parution est ou étatrès lent. A noter que Mimmo Gangemmi et son « petit juge  » est déjà passé sous les fourches caudines.

    pouvons nous faire le pari de l’intelligence?

    Camilleri peut-il intercéder pour nous ,

    Je vais essayer de me mettre à l’italien. !c’est plus sûr.

    et faire connaissance avec Macchiavelli

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  7. Ortiz

    Gianrico Carofiglio semble plus traduit en français chez sa maison d’édition suisse,on ne s’en plaindra pas.

    Jamais lu Macchiavelli.C’est l’occasion.

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      C’est vrai, mais il y a aussi d’abominable bouses qui sont systématiquement traduites. Et des italiens qui disparaissent du catalogue, comme les irlandais il y a quelques années. Misère.

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  8. MsKoa

    J’ adore l’ Italie et les polars Italiens continuent a me faire voyager quand je suis de retour chez moi. J’ ai eu le plaisir de voir aussi certains episodes de la RAI , Rocco Schiavone de Manzini ( tres bonne serie , acteurs tres bons, le personnage de Rocco est genial n ‘ hesitez pas ) et le Comissario Ricciardi . Bien sur , lire , c’ est mieux , et je suis TROP d’ accord en ce qui concerne les polars scandinaves ! Resistons !

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