Retour de flammes

De roman en roman, Liam McIlvanney s’impose comme le digne fils de son père. La preuve avec Retour de flamme.

Glasgow, 1975. La guerre est rude entre deux bandes qui contrôlent la pègre de la ville. Cette fois il y a des dommages collatéraux quand l’incendie d’un entrepôt d’alcool d’une des bandes se propage à l’immeuble vétuste voisin : un clodo, un vieil homme et une jeune femme et sa fille périssent. Peu de temps après le corps torturé d’un homme est retrouvé sur des tas d’ordure. Puis c’est un pub qui est visé par un attentat à la bombe.

Beaucoup d’affaires, en apparence totalement distinctes, qui vont se trouver dans l’équipe de Duncan McCormack, inspecteur catholique en disgrâce depuis qu’il a fait tomber une flic ripoux. Et le distraire de la mission qu’il s’est donnée, faire tomber le caïd Walter Maitland.

Un magnifique roman ambitieux qui se donne les moyens de ses ambitions. Il faut un peu de concentration et de constance pour suivre les méandres de cette enquête de presque 600 pages, mais les efforts sont récompensés au centuple.

Grace à une intrigue complexe mais totalement cohérente : l’auteur tisse sa toile à partir des différents fils jusqu’au tableau final. Grace à de très beaux personnages, en commençant par McCormack, déjà protagoniste du précédent roman, têtu, hardboiled comme on l’aime.

Et surtout grace à la description superbe de Glasgow, complémentaire de celle d’un Alan Parks. Corruption, traumatisme des soldats envoyés en Irlande du Nord où la peur et la torture assumée les transforment en bombes à retardement, arrogance des puissants, corporatisme de la police, et une ville de Glasgow en pleins changements qui laissent sur la touche les plus pauvres, comme toujours.

C’est humain, touchant, puissant, passionnant, le digne fils de son père, vraiment.

Liam McIlvanney / Retour de flamme, (The heretic, 2022), Métailié/Noir (2024) traduit de l’anglais (Ecosse) par David Fauquemberg.

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