Ceux qui méritent de mourir

Enfin le dernier Carlos Salem a été traduit, on l’attendait depuis un moment, le voilà : Ceux qui méritent de mourir.

Un banquier, impliqué dans des magouilles mais qui n’a jamais été condamné est assassiné. On le retrouve le visage enveloppé dans du film alimentaire et sur sa poitrine une carte avec ces mots « Mon nom est Personne ».

Le gouvernement qui veut éviter toute publicité à l’affaire, mais qui veut également se couvrir, va rappeler un ancien super flic, Severo Justo, incorruptible et donc gênant qui avait été envoyé au placard à Bruxelles. Il aura carte blanche pour recruter une brigade spéciale. Et il fera un excellent fusible. Bien entendu les morts vont s’accumuler alors que Severo monte son équipe.

Comme on le voit, dans le résumé c’est du super classique. Mais ça reste du Carlos Salem. Severo Justo (Sévère Juste en espagnol) a été curé, avant de se marier. Il considère que sa vie s’est arrêtée quand sa femme et sa fille ont été tuées par un chauffard. Il va employer une psy aux personnalités multiples, une par spécialisation, plus une dernière que l’on va découvrir, qui se causent régulièrement entre elles. Un flic à l’ancienne, spécialiste des bourre-pif, un autre qui n’aime rien tant que faire le beau devant les caméras, et je vous laisse découvrir l’indispensable hacker, sans lequel on ne peut plus faire avoir une équipe de flics anti serial killer qui se respecte.

Tous les clichés sont donc réunis. Ils sont juste tous détournés à la sauce Salem. Qui une fois de plus fait preuve d’une maîtrise incroyable dans l’art de mettre en scène des personnages ahurissants, d’aller au bout de ce qui ailleurs pourrait être du grand n’importe quoi, tout en construisant une histoire parfaitement cohérente et une intrigue extrêmement rigoureuse.

L’excès en toute rigueur, sa marque de fabrique. Associé, mine de rien, à un regard sans pitié sur notre société, associé à une grande tendresse pour ses personnages. Du Carlos Salem 100 %. La bonne nouvelle est qu’une suite semble envisagée.

Carlos Salem / Ceux qui méritent de mourir, (Los que merecen morir, 2021), Actes Sud/Actes noir (2024) traduit de l’espagnol par Judith Vernant.

11 réflexions au sujet de « Ceux qui méritent de mourir »

    1. actudunoir Auteur de l’article

      Il faut absolument le découvrir. Tu peux commencer par celui que tu veux, celui que tu trouves en bibliothèque ou d’occase, ou chez des potes. mes préférés : Le plus jeune fils de Dieu, Nager sans se mouiller et Je reste roi d’Espagne.

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  1. Norbert

    Après le très bon Vine Street de Dominic Nolan (chez Rivages), je viens de me lancer dans Nager sans se mouiller, qui pourtant était dans ma Pal depuis plus de 10 ans et qui me fera enfin découvrir Carlos Salem. En tout cas pour l’instant, je savoure!

    En revanche, j’ai beau avoir parcouru ton blog ces derniers mois, je suis étonné de ne voir aucune chronique de la nouvelle enquête du flic catho irlandais Sean Duffy, Des promesses sous les balles du grand Adrian McKinty, traduit en France en avril dernier chez Fayard! Tu l’as loupé ou tu ne l’as pas encore lu? Malheureusement, c’est pareil sur les autres blogs j’ai l’impression : seuls Pierre Faverolle et La petite souris en ont parlé pour l’instant… dommage!

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      J’adore cet auteur mais Fayard ne m’a pas dans ses radars. Pas d’avis de publication, pas de programmes. Et comme je suis déjà noyé sous les romans à lire, j’oublie, ou j’attends les vacances pour passer faire un plein en librairie. A venir donc d’ici début juillet sans doute.

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