James Carlos Blake, Crépuscule sanglant

Comme Henry Porter, James Carlos Blake est un auteur que je ne lis pas systématiquement, mais dont je garde souvent les romans quelque part, sous une pile, en poche. Pour le moment où je trouve enfin un peu de temps. C’est comme ça qu’à la faveur des vacances j’ai enfin lu Crépuscule Sanglant.

BlakeAu milieu du XIX°, quelque part en Floride, la famille Little n’est pas une famille modèle. Le père a quelques meurtres à son actif, il a battu et fouetté la mère quand il a appris qu’avant de le connaître elle avait quelque peu batifolé, Edward et John les deux frères aiment se battre et Maggie la plus jeune ne supporte pas le traitement imposé à sa mère. Une situation explosive qui se dénoue quand Maggie s’enfuit et que les deux frères tuent leur père avant qu’il n’abatte leur mère. C’est alors pour John et Edward le début d’une longue vie de violence, de la Floride à la guerre entre les USA et le Mexique, en passant par les bordels de New Orléans, les prison texanes et les guerres indiennes.

Attention c’est rude. Et on comprend un peu mieux le rapport des US aux armes et à la violence. Certes, tous les pays ont eu leurs épisodes plus ou moins sanglants. Mais en lisant Crépuscule sanglant on ressent, dans ses tripes, à quel point ce pays c’est construit dans le sang, combien il a été longtemps un lieu où la loi du talion et la loi du plus fort ont été les seules à s’appliquer.

Vous imaginez bien que le roman n’est pas aimable. Tueries, crasse, bêtise, racisme, sang, sueur et larmes … Ils sont rudes les frères Little et leurs compagnons de route. Rudes, méchants, incultes, violents … Et c’est à travers leurs trajectoires que James Carlos Blake nous conte cette période de l’histoire des US, la République du Texas, la guerre contre le Mexique, le mépris envers les irlandais, les massacres des indiens.

On n’est pas un western propre avec James Stewart ou John Wayne, on est plus dans la lignée des Portes du paradis ou de Deadwood, et à relire ma note je me dis que j’aurais pu être lassé de l’accumulation de violence, de meurtres gratuits, de scalps et de viols. Et pourtant non, on n’a jamais l’impression que l’auteur en fait trop, il ne se complait jamais dans une surenchère voyeuriste et putassière, tout a un sens. Ca doit être ça, l’immense talent de James Carlos Blake.

James Carlos Blake / Crépuscule sanglant (In the rogue blood, 1997), Rivages/Noir (2007), traduit de l’américain par L.

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