Revoilà Santiago Quiñones, le flic déglingué du chilien Boris Quercia. Il revient pour la troisième fois dans La légende de Santiago.
Tout va mal pour Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili. Son amour de toujours, celle qui lui permet de plus ou moins garder la tête hors de l’eau, Marina, ne l’aime plus. Ses collègues le craignent ou le haïssent, sa hiérarchie n’attend qu’un faux pas pour le balancer.
C’est dans ces circonstances qu’il va mettre la main sur une fortune en cocaïne, et se retrouver à traquer des tarés qui ont décidé de tuer les immigrés et veulent un Chili aux chiliens. Le pif plein de coke, il va accélérer sa course vers le gouffre.
Les nyctalopes ont raison, c’est la première chose qui m’est venu à l’esprit en lisant ce troisième épisode des aventures de Santiago : Il y a du Jack Taylor chez ce flic (il devient quoi Jack Taylor au fait ?). Et c’est un sacré compliment.
Comme son alter-ego de Galway, Santiago est dans une perpétuelle fuite en avant, de cuite en rail de coke, dégoûté par le monde dans lequel il vit, incapable de se supporter lui-même, avec la peur permanente de blesser ceux qui l’aiment. Au point que même les quelques parenthèses de bonheur dans les bras d’une femme ne peuvent que ralentir momentanément sa chute.
Il faut dire que le pays qu’il décrit ne porte pas à l’optimisme. Un pays gris, corseté, rigide, où les seules touches de couleur sont apportées par des immigrants vénézuéliens, colombiens ou péruviens. Ceux-là même que ses compatriotes les plus bas de plafond veulent éradiquer comme des rats.
C’est classique, dans la lignée des grands enquêteurs dépressifs et potentiellement violents. Et c’est bien mené, avec comme dans les premiers volumes, une entrée en matière qui vous met d’emblée dans le bain et vous montre bien que vous êtes dans du noir bien noir. Pas de rédemption, pas de pitié, on plonge.
Pour ceux qui aiment déjà Santiago, pour les fans de Taylor, qu’une plongée dans le désespoir n’effraie pas.
Boris Quercia / La légende de Santiago (La sangre no es agua, 2018), Asphalte (2018), traduit de l’espagnol (Chili) par Isabel Siklodi.
Salut Jean- Marc,
Merci pour le petit lien.Il me semble que Jack Taylor cherche toujours un éditeur français qui aurait des c…
Je ne connais pas même si j’aime bien les flics d’Amérique du Sud. Bon là, je sors de trois polars de Down Under (Océanie et Afrique du Sud) je fais une pause mais j’y reviendrai bien tôt
Même s’ils se lisent séparément, c’est mieux de les lire dans l’ordre, pour voir d’où vient le désespoir de Santiago.
Merci 😊 j’ai un tic littéraire toujours aller lire le premier de la série et suivre l’ordre !
On a une petite interview de l’auteur à venir…
Dis-nous quand elle est en ligne, on ira tous la lire.
Sacré Jack Taylor ! Boris Quercia, je l’ai connu avec « tant de chiens » que j’avais apprécié, mais pas encore eu le temps de me pencher sur les deux suivants, que je compte faire dans l’ordre, bien entendu 🙂
Là ça vaut la peine de les lire dans l’ordre. Et puis il n’y en a que trois.
J’en ai déjà lu un, le premier et j’ai les deux suivants, donc… yapuka !