La chose

Je continue avec les nouvelles parutions de Une heure lumière, mais avec moins d’enthousiasme : La chose de John W. Campbell.

Tout le monde, ou presque, a au moins entendu parler de cette histoire, rendue célèbre par l’adaptation de John Carpenter.

Quelque part en Antarctique, les membres d’une expédition qui passe l’hiver sur place dans une station découvrent sous la glace un vaisseau spatial. Dans le vaisseau, complètement gelé, une créature extraterrestre. Ils la ramènent à la station, et le biologiste entreprend de décongeler la chose. Ce que tout lecteur de SF ou habitué des films d’horreur aurait pu lui déconseiller fortement de faire …

Si je suis moins enthousiaste, cela n’a rien à voir avec la qualité du texte. Etonnant d’ailleurs de voir comment il passe parfaitement bien en 2020 alors qu’il a plus de 80 ans. Pour qu’un texte de SF passe 80 ans plus tard sans sembler ridicule ou ampoulé, c’est qu’il est bon. Et pour moi qui ne suis pas du tout un fan d’horreur, qu’elle soit SF ou pas, la partie la plus intéressante est la variation sur la paranoïa, que je vous laisse découvrir si vous n’avez pas la moindre idée de ce que vous allez lire. Comme une prémonition de la paranoïa anti-communiste qui allait déferler sur le pays quelques 15 ans plus tard.

Le suspense est bien mené, je vois bien ce qui doit plaire à ceux qui aiment se faire peur. Pour ma part la chose me laisse de glace, et comme en plus je le lis juste après Vigilance, je ne suis pas particulièrement emballé. Mais si vous êtes amateur de monstre abominable lâché dans un lieu clos avec des victimes potentielles qui ne peuvent pas s’échapper, allez-y sans hésiter.

John W. Campbell / La chose, (Who goes there ?, 1938), Le Belial/Une heure lumière (2020) traduit de l’anglais (USA) par pierre6paul Durastanti.

9 réflexions au sujet de « La chose »

  1. belette2911

    Oh, j’ai été plus emballée que toi, alors…

    Entre nous, je pense que la paranoïa est intemporelle, même celle du temps des cavernes serait toujours d’actualité 😆 Les peaux de bêtes en moins, sans doute.

    Je ne cherche pas vraiment des récits qui font peur avec des monstres qui surgissent de dessous le lit, j’ai plus peur avec des êtres humains qui partent en vrille car eux sont réels.

    Pas encore lu « vigilance », faudra que…

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      J’ai vu que tu avais aimé. Et si la paranoïa est intemporelle, il y a des périodes historiques où elle est encore plus présente.
      Quant à Vigilance, là oui, ça fait froid dans le dos !

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      1. belette2911

        On a toujours peur de perdre ce que l’on a… donc, dès qu’on a un peu de bien, on a peur. On a peur pour ses enfants, ses proches, mais là, il s’agit d’une autre peur.

        Bon, je mettrai une polaire pour lire « vigilance » 🙂

  2. Zorglub

    Le film de Carpenter me semble lui aussi un peu vieillot et surestimé (par les cinéphiles ; à sa sortie, il a fait un bide au profit de ET).

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  3. BERARD

    Je me rappelle avoir vu le film en noir et blanc « la chose d’un autre monde » quand j’avais une dizaine d’années. Il m’avait beaucoup impressionné et fait faire pas mal de cauchemars. Sur Wikipédia j’ai retrouvé ceci :
    La Chose d’un autre monde (The Thing from Another World) est un film américain réalisé par Christian Nyby, sorti en 1951, adapté de la nouvelle La Bête d’un autre monde (Who Goes There?) de John W. Campbell écrite en 1938, qui donna lieu à une autre adaptation cinématographique, The Thing de John Carpenter en 1982.
    La Chose d’un autre monde est inscrit depuis 2001 au National Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis « pour tous les temps en raison de son importance culturelle, historique ou esthétique ».

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  4. cush

    The Thing a bien mieux vieilli que New York 97, notamment grâce à l’absence de costumes et décors néo punks qui sont un peu ridicules maintenant. Carpenter a ceci de remarquable que ses films ont rarement été de très gros succès en salles, du moins pour ses premiers films, ses fans se chargeant de les faire passer ensuite au stade de films cultes.
    J’ai bien acheté Vigilance qui attend tout en haut de ma PAL la période de fin d’année.

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Je viens de regarder sa filmo, en fait j’ai vu et aimé Christine, je crois avoir vu Fog dans un cinéclub étudiant, mais j’en ai peu de souvenirs, NY 97 donc, mais surtout celui que j’ai vu, revu, puis vu et revu avec mes gamins, ce sont Les aventures de Jack Burton, toujours aussi jubilatoire.

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