Casino Amazonie

Le Brésil d’Edyr Augusto n’est pas celui des cartes postales. Exit caipirinha au son de la bossa nova sur fond de coucher de soleil, bienvenue dans bouges de Belém où la vie humaine ne vaut pas très cher avec Casino Amazonie.

A Belém, comme partout ailleurs dans le Brésil, les jeux d’argent sont théoriquement interdits. Cela veut simplement dire qu’ils sont tenus par des truands. Cela fait bien longtemps que le docteur Clayton Marollo ne met plus les pieds dans les cliniques privées dont il est le propriétaire. Il passe son temps, whisky à la main, dans le casino clandestin qu’il a monté, où les fortunes locales et les stars de passage viennent se faire plumer.

Gio est un jeune homme, doué, qui a tapé dans l’œil de Marollo. Excellent joueur de poker il va vite devenir le bras droit du patron. Jusqu’à sa rencontre avec Paula, aussi jeune et éblouissante que vorace et douée aux cartes. Marollo, Gio, Paula, ajoutez quelques figures secondaires, la misère, la corruption, les armes, la jalousie, l’alcool et les drogues. Agitez fort, vous avez le cocktail Edyr Augusto.

Soyons clairs pour les éventuels lecteurs, Edyr Augusto ne fait pas dans le roman à l’eau de rose, et il ne faut pas attendre de happy end. Mais, à mon avis, ce n’est pas son roman le plus sombre ni le plus violent. Donc si vous voulez essayer cet auteur ou que vous avez eu peur des romans précédents, vous pouvez essayer.

Et vous plonger dans un kaléidoscope, enchainement de chapitres courts passant d’un personnage à l’autre, en acceptant d’être un peu perdu au début avant que l’image se précise petit à petit. C’est direct, pas un mot de trop, pas de grandes descriptions, à l’os comme on dit. C’est sombre, sans grand espoir et sans illusion, mais non sans sensualité.

Encore une réussite du maître du polar du nordeste brésilien.

Edyr Augusto / Casino Amazonie, (Bellhell, 2020), Asphalte (2021) traduit du portugais (Brésil) par Diniz Galhos.

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