Solak

C’est certain, je vais chopper la crève. Après la chaleur du bush australien, je passe sans transition au froid polaire de Solak de Caroline Hinault.

Solak, au-delà du cercle polaire. Trois militaires y gardent un pathétique drapeau français. Piotr, le narrateur, est là depuis 20 ans, en compagnie de Roq, une brute alcoolique qui adore tuer tout ce qui passe à sa portée. Au début, un petit jeune, muet mais pas sourd est déposé là par l’hélico qui les ravitaille en fin d’été pour faire le troisième. Le quatrième mousquetaire est Grizzly, biologiste, glaciologue, qui vient étudier les impacts du changement climatique. Trop bon, trop tendre pour ses trois compagnons.

Parce qu’il faut supporter l’hiver, la nuit éternelle, le froid paralysant, et la promiscuité, avec un temps qui semble aussi gelé que la banquise et qui ne s’écoule plus. Une promiscuité qui va attiser les tensions, jusqu’à …

Si je peux me permettre un petit conseil, passez l’introduction que je trouve un peu surjouée et pas forcément indispensable, et ensuite, plongée dans le bac d’eau complètement glacée.

Un roman court, dense, qui vous scotche parfaitement en rendant une ambiance totalement étouffante, où la nuit, le froid et l’enfermement contribuent à faire monter la pression de la cocotte minute. Ce monde glacé, terrifiant mais parfois éblouissant est parfaitement décrit. La montée de la folie est palpable, et vous lirez en apnée jusqu’au final.

Une vraie réussite.

Caroline Hinault / Solak, Rouergue Noir (2021).

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