L’enfant rivière

Une belle surprise et une belle découverte avec L’enfant rivière d’Isabelle Amonou.

2030. le climat s’est déréglé, les tornades se succèdent régulièrement, accompagnées de crues dévastatrices. Le climat social aussi a viré à la catastrophe. Les US sont en pleine guerre civile et les réfugiés sont de plus en plus mal vus au Canada où les tensions entre anglophones et francophones se sont exacerbées.

Il y a 6 ans, à la disparition de leur fils Nathan de 4 ans, Thomas et Zoé se sont séparés, violemment. Zoé continue à le croire vivant et le cherche dans la forêt dans les bandes de gamins, de plus en plus sauvages, qui se cachent de la police. Thomas lui a fui, et refait sa vie en France. Mais la mort de son père le ramène à Ottawa. Les vieilles plaies vont se rouvrir, la folie de Zoé et les traumatismes de sa famille refaire surface.

Voilà une belle surprise. Un roman pas trop long, rythmé, original, des personnages que l’on n’oublie pas. Un roman qui brasse une multitude de thématiques sans jamais lasser ni se perdre. Une projection certes peu gaie mais très plausible dans un futur proche, autant d’un point de vue climatique que social. L’évocation des saloperies de l’état canadien envers les indiens. Une enfance massacrée, la difficulté à se reconstruire …

Sans oublier le portrait frappant de groupes de gamins redevenus sauvages avec un bon coup de couteau à la fameuse innocence de l’enfance. C’est parfois très dur, souvent émouvant, très juste dans le ton. Une vraie belle réussite.

Isabelle Amonou / L’enfant rivière, Dalva (2023).

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