Hôtel Carthagène

Chastity Riley, la procureur de Hambourg de Simone Buchholz fait partie de la grande famille des personnages que j’aime voir revenir régulièrement. La voici dans Hôtel Carthagène.

Allez savoir pourquoi Faller, flic de Hambourg à la retraite a décidé de fêter son anniversaire avec ses ex collègues et amis au dernier étage de l’hôtel River Palace. Alors que d’habitude ils préfèrent les bars enfumés du quartier populaire. Toujours est-il que c’est là que se trouve Chastity avec sa bande, presque tous flics, quand démarre une prise d’otages. Douze hommes armés et masqués. Heureusement ils annoncent que c’est open bar.

Des années auparavant Henning Garbarek sur un coup de tête embarque sur un bateau en direction de l’Amérique du Sud, et descend à Carthagène en Colombie, bien décidé à profiter de la vie.

Voilà un épisode original et atypique des aventures de notre chère Chastity. Ici pas de déambulation dans les rues de Hambourg, pas de soirée dans les bars des copains à descendre bières et vodka, pas de gueule de bois. Tout est concentré en un lieu, et très peu de temps. Sauf bien entendu le flashback avec l’histoire de Henning qui, on s’en doute bien, aura quelque chose à voir avec la situation actuelle.

Mais ce n’est pas pour autant que l’on s’ennuie, bien au contraire. Simone Buccholz s’est donné des contraintes, elle s’en amuse, et nous amuse. Elle joue avec les codes et les clichés, et en joue d’autant mieux qu’au milieu il y a Chastity, en compagnie d’hommes qu’elle aime ou a aimé, avec ses potes, avec son franc parler, sa liberté, son humour.

C’est vif, bien mené, c’est un excellent moment de lecture, de ceux qu’on peut recommander à tout le monde. Et ça fait du bien.

Simone Buchholz / Hôtel Carthagène, (Hotel Cartagena, 2019), L’Atalante/Fusion (2024) traduit de l’allemand par Claudine Layre.