Le jardin de bronze de Gustavo Malajovich

Un premier roman argentin, ça ne se rate pas. Du moins pas ici. C’est Le jardin de bronze de Gustavo Malajovich.

MalajovichFabian, Lila et la petite Moira quatre ans forment une famille sans histoires. Jusqu’au jour où Moira disparaît avec sa nounou, entre son domicile et la fête d’anniversaire où elles se rendaient. La police sur les dents n’avance pas, les failles qui commençaient à apparaître dans le couple s’élargissent, et c’est finalement Fabian qui cherchera, des années durant, sans jamais abandonner malgré une police corrompue, des médias charognards … Jusqu’au fin fond du pays.

Commençons par tordre le cou à ce qui me semble une fois de plus une exagération de la quatrième de couverture. Non le Buenos Aires décrit dans le roman n’est pas gothique, il ressemble beaucoup à la réalité. Du moins à une partie de la réalité. Que le final (très fort), dans la moiteur de la province d’Entre Rios soit qualifié de gothique, soit, mais pas le Buenos Aires. Bref, ce n’est pas le plus important.

Le plus important est que l’on a là un excellent roman. Lent, qui prend son temps, qui installe son histoire et son atmosphère. Ce qui ne l’empêche pas d’être très efficace dans les scènes les plus violentes. Un roman qui sait présenter des personnages, leur donne chair, les rends proche, compréhensibles. Un roman qui sait alterner les points de vue.

Un roman qui sait aussi présenter deux mondes de la réalité Argentine : un capitale trépidante, moderne, Buenos aires, et une province (ici Entre Rios) qui semble vivre dans un autre temps, une autre géographie, un autre pays. Un pays moderne, avec tout ce que cela comporte de frénésie dans la capitale, et un autre, où un Kurtz (et là je suis d’accord avec la quatrième) a encore sa place.

Un roman étonnant, qui vaut le coup que l’on s’attarde à le découvrir.

Gustavo Malajovich / Le jardin de bronze (El jardin de bronze, 2011), Actes Sud (2014), traduit de l’argentin par Claude Fell.

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