Deon Meyer, Kobra

Ce fut un peu juste (il vient de sortir), mais j’ai terminé le dernier Deon Meyer, Kobra, juste avant la rencontre de mardi.

Meyer-KobraDans une maison d’hôte luxueuse, au cœur d’un domaine viticole proche du Cap, trois hommes ont été abattus, avec une efficacité qui ne laisse aucun doute sur le professionnalisme du tueur. Sur les douilles laissées sur place, un cobra gravé. Deux des victimes travaillaient pour Body Armour, une agence de sécurité haut de gamme. Ils étaient censés protéger un citoyen britannique qui a disparu. Très vite les services secrets s’en mêlent. Entre les tueurs qui cherchent quelque chose, Benny Griessel, de la brigade des Hawks et les barbouzes la course poursuite commence.

OK, ce n’est peut-être pas le meilleur Deon Meyer. Mais qu’est-ce que je me suis régalé ! Un sacré sens du rythme, avec un final, modèle de construction (que certains trouveront sans doute trop cinématographique) mais, finalement, quel mal y a-t-il à se faire du bien ? Oui Deon Meyer maîtrise parfaitement toutes les ficelles de son métier. Et il en joue de façon virtuose.

Derrière l’exercice de style parfaitement réalisé, une fois de plus, la réalité sud-africaine, avec des restes de culpabilité (comme celle de Benny), un pays où les couleurs et les langues se mélangent de plus en plus, un pays totalement ouvert sur le monde, après la période de boycott dû à l’apartheid. Un ouverture, pour le meilleur et pour le pire, et surtout le pire ici, vu qu’on est dans un polar, et qu’on se focalise sur ce qui ne va pas : l’argent sale qui pourrit tout, au Cap comme ailleurs.

Un pays également qui est sorti de l’état de grâce politique post apartheid, où la corruption, les sales jeux du pouvoir et la confiscation des moyens de l’état au profit d’intérêt personnels (entre autres) sont de plus en plus visibles. Mais avec une réaction, toujours vive, de ceux qui ont combattu et qui croient encore à certaines valeurs. Un pays complexe et attachant que l’auteur dépeint dans toute sa diversité.

Vivement mardi soir qu’on en cause de vive voix …

Deon Meyer / Kobra (Kobra, 2013), Seuil/Policiers (2014), traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet.

2 réflexions au sujet de « Deon Meyer, Kobra »

  1. christophe

    Exactement, peut-être pas le meilleur (les histoires d’erection de son flic par exemple) mais il maitrise parfaitement les ficelles de son métier comme tu dis, et ça marche à fond.
    je pense qu’il faut nous résigner – mais peut-être auras-tu un démenti ce soir – à ce qu’il reste dans sa veine thriller, mais au moins, nous sommes assurés de lire de bons thrillers.

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