Michaël Mention s’attaque aux media

Michaël Mention est en train de prendre une place certaine dans le paysage du polar français. Après le foot et les tueurs anglais, il se lance dans une nouvelle thématique avec Le carnaval des hyènes.

mentionCarl Belmeyer est un de présentateur vedette de la télé française. Il a peut-être été sincère un jour, il y a longtemps, mais maintenant tout ce qui compte pour lui c’est l’audimat et le fric. Mais là les choses pourraient mal tourner : Sa chaine se trouve en danger, suite à un accident lors d’une émission de téléréalité, et une enquête le concerne concernant des interviews bidouillées. C’est pourquoi il accepte de revenir sur le terrain, au Liberia, suivre une guerre pour se refaire une virginité.

Et c’est là que les choses commencent à mal tourner …

Je peux me tromper, mais malgré l’intrigue, je crois qu’il ne faut pas lire Le carnaval des hyènes comme un roman d’espionnage. Il faut le lire comme une charge au vitriol contre le monde des media. Parce que côté espionnage, c’est moyennement crédible. Plus proche parfois de James Bond que de Le Carré. L’avantage étant que ça va à fond et qu’on ne s’ennuie pas une seconde.

La description du monde des media, elle, est beaucoup plus crédible et féroce. Carl est une belle pourriture, mais pas plus que ses collègues, ou que ses patrons. Et allez savoir pourquoi, tout cela sonne très juste, même aux oreilles d’un dinosaure comme moi qui n’allume jamais la télé (sauf de temps en temps pour un match de rugby ou de hand).

Beaux portraits d’égoïstes mesquins, de personnalités boursouflées, gonflées de leur importance si dérisoire. Le roman est assez court pour que cela reste tonique et ne tourne jamais au pamphlet répétitif et pénible. Et la charge ne prend jamais le pas sur l’action ou l’épaisseur des personnages. Bonne longueur, bon rythme, pour une belle lucidité méchante. Un vrai plaisir, une fois de plus avec Michaël Mention.

Michaël Mention / Le carnaval des hyènes, Ombres Noires (2015).

12 réflexions au sujet de « Michaël Mention s’attaque aux media »

  1. gabbrielle

    Bonjour,

    Je note une grave erreur dans ce billet: on ne dit pas « sauf de temps en temps pour un match de rugby « , on dit « TOUJOURS pour TOUS les matchs de rugggby », enfin voyons! 😉

    Bonnes vacances si c’est le cas. Au frais et avec les minots.

    gabbrielle

    Répondre
    1. actudunoir Auteur de l’article

      Ben non, même pas ! le rrruuuuuuby m’a un peu lassé ces derniers temps, sauf l’extraordinaire Angleterre-France du tournoi ! Mais par exemple, la pitoyable finale du TOP 14, vu d’un demi oeil en bouquinant …

      Répondre
  2. Pierre FAVEROLLE

    J’ai adoré ce roman. J’ai lu tous ses livres, et je vois bien qu’il progresse à pas de géant. Et puis, un auteur qui a des choses à dire, des choses intelligentes qui interpellent, c’est important à notre époque. Nom de dieu, ça fait du bien ce bouquin ! Amitiés

    Répondre
  3. trane

    Moins enthousiaste que vous. Il s’agit en effet d’une critique du monde des médias, plutôt superficielle d’ailleurs par contre la partie « espionnage » est vraiment bancale. Au total un livre qui se lit vite et s’oublie vite, en ce qui me concerne.

    Répondre
    1. actudunoir Auteur de l’article

      Je suis d’accord, la partie espionnage est bancale. Mais j’ai aimé la méchanceté de la partie media, ça m’a défoulé, peut-être un peu facilement, mais ça m’a défoulé.

      Répondre
  4. Françoise

    Bon, comme il le dit lui-même dans une interview à Christophe Dupuis, il peut avoir une écriture très cinématographique : il se dit même plus influencé par certains réalisateurs que par bien des auteurs. Du coup, ça se ressent bien dans certains de ses romans, dont celui-ci (tout comme dans « Jeudi noir » d’ailleus). Pas encore fini, mais il a éjecté Franck Sinatra de la pàl qui commençait à s’écrouler même en deux tas (sorry pour le mixeur)…

    Répondre

Laisser un commentaire