Martyn Waites confirme

On a découvert Martyn Waites avec l’excellent Né sous les coups. Il revient avec La chambre blanche, une véritable claque.

la chambre blanche.indd1946 à Newcastle, nord de l’Angleterre. Jack Smeaton revient de la guerre, complètement traumatisé par ce qu’il a vu lors de la libération des camps. De retour au pays il ne voit aucun espoir pour lui. Jusqu’à ce qu’il assiste à un meeting de Dan Smith, leader travailliste qui promet de refaire le monde et surtout la ville. Avec lui et Ralph Bell, ils vont éradiquer les taudis, faire surgir de terre une nouvelle ville, plus belle, une ville où les ouvriers seront fiers de vivre.

Malheureusement, le pouvoir et la construction entrainent toujours la corruption. Surtout quand dans les parages trainent des gens comme Brian Mooney, déjà fracassé et tordu, qui hait le monde entier et est prêt à tout pour se venger de tout et de tous.

Vingt, trente ans plus tard, que restera-t-il de leurs rêves à tous ?

Quel bouquin, quelle gifle ! Trente ans de la vie d’une ville du nord de l’Angleterre. Trente ans d’espoirs déçus, d’illusions fracassées, de vies détruites, de trahisons, de souffrances mais aussi d’espoirs qui renaissent, de révoltes, de courage, de révolution politique, culturelle et musicale.

Le démarrage de ces cités qui au départ furent un rêve de modernisme et sont aujourd’hui le symbole de l’échec.

Trente ans de destins d’hommes et de femmes brisés, qui se relèvent encore et encore … jusqu’à la dernière fois. Trente ans d’histoires individuelles dures, âpres, insoutenables parfois, qui dressent le portrait de toute une époque. Trente de souffrances pour les plus faibles. Des histoires qui montrent que la souffrance ne rend pas meilleur, elle rend méchant, méfiant, et, souvent, la victime devient bourreau. Des histoires racontées avec une lucidité qui n’exclue pas l’humanité, bien au contraire et avec autant d’empathie que de tranchant.

Une vraie saga avec du souffle, de l’énergie, une générosité et une écriture à la fois sans pitié et si pleine de tendresse. Des personnages incroyables, inoubliables, de la plus extraordinaire des héroïnes au dernier des salauds. Des personnages faibles, terrifiants, attachants, fragiles, indestructibles, faillibles …

Putain de bouquin ! A ne manquer sous aucun prétexte.

Martyn Waites / La chambre blanche (The white room, 2004), Rivages/Thriller (2015), traduit de l’anglais par Hubert Tézenas.

11 réflexions au sujet de « Martyn Waites confirme »

  1. trane

    jamais lu Martin Waites. Manifestement il faut que je me rattrape, et là ça semble impératif. Ce n’est pas le lieu mais merci pour la découverte du Pecherot. Je me suis régalé.

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