La filière écossaise est déjà le troisième volet des enquêtes de Douglas Brodie, l’ex flic de Glasgow, de retour dans sa ville après la seconde guerre mondiale. Et c’est toujours aussi bien, toujours sous la plume de Gordon Ferris.
Dans une ville de Glasgow encore très marquée par la guerre, le terrible hiver 1947 fait des ravages. Douglas Brodie, ex flic, ex soldat qui a participé aux premiers procès contre les nazis et travaille maintenant comme journaliste spécialisé dans les faits divers est contacté par son ami Isaac au nom de la communauté juive de la ville : une série de cambriolages a eu lieu, pendant les offices à la synagogue.
Il accepte de prêter main forte à son ami et de devenir, un temps, détective privé. Il ne se doute pas qu’il vient de mettre les pieds dans une affaire qui va l’amener à affronter ses pires cauchemars : la libération des camps et les interrogatoires des tortionnaires nazis.
Ce troisième volume tranche un peu avec les deux précédents.
Si l’on retrouve bien le personnage très attachant de Douglas Brodie, ainsi que les rues (ici complètement gelées) de Glasgow, ce n’est plus la vie de la ville, ses relations sociales, et l’ambiance d’un journal qui dominent. L’intrigue devient plus internationale et prend un certain recul pour s’approcher des manœuvres des services secrets, revenir sur les horreurs de la guerre, et décrire la guerre froide naissante, mais également les effets, jusqu’en Ecosse, de la naissance de l’état d’Israël.
Un recul qui n’empêche pas l’auteur de rester au ras des rues enneigées et très proches de ses personnages. Un excellent troisième épisode, qui échange, pour une fois, la description implacable d’une société écossaise très stratifiée, pour celle, non moins implacable, des magouilles pas vraiment morales des vainqueurs au nom de la « raison d’état ».
Gordon Ferris / La filière écossaise (Pilgrim soul, 2013), Seuil/Policier (2017), traduit de l’anglais (Ecosse) par Hubert Tézenas.
Je ne connais pas Gordon Ferris mais cette chronique me donne envie de lire les enquêtes de Douglas Brodie.
IL vaut mieux commencer par le premier, La cabane des pendus, initialement paru aux presses de la cité.
Oui j’essaye toujours de commencer par le premier pour bien connaître le ou les personnages.
Pas encore commencé le premier… Oui, j’ai un énorme retard sur tout ce que je veux lire (ou je veux lire trop… 😛 ).
Et oui, il y a beaucoup plus de livres que de temps. Au moins on est certains de ne jamais s’ennuyer.
Jamais !!! J’ai de quoi lire dans mon cercueil, faudra juste un câble de recharge pour la liseuse et une lampe aussi…
Suite à ta chronique, je viens de m’acheter » les justiciers de Glasgow » et je m’aperçois que ce n’est pas le premier.
Et non, c’est La cabane des pendus le premier. Mais tu peux quand même lire les justiciers séparément.