Encore la fête à Lovecraft

J’avais adoré Un pont sur la brume. Alors quand j’ai vu que l’incontournable Kti Martin recommandait La quête onirique de Vellitt Boe de Kij Jonhson, je n’ai pas hésité une seconde.

JohnsonBranle-bas de combat dans le collège de femmes d’Ulthat : Claire Jurat, élève brillante de mathématiques a disparu dans la nuit. Elle aurait suivi un homme du monde de l’Eveil. Une catastrophe pour le collège car le père de la jeune femme en est un des administrateurs et pourrait le fermer en représailles.

C’est pourquoi, Vellitt Boe, ancienne grande voyageuse qui avait fini par poser son sac à Ulthat, décide de repartir sur la route, à la recherche de son élève. Une route qui va l’amener à croiser de nouveau des souvenirs de son passé de marcheuse infatigable, et qui va lui révéler que l’enjeu de sa quête est bien plus vaste que la survie du collège.

Décidément, c’est la fête à Lovecraft ! Après La ballade de Black Tom, voici un nouveau texte qui rend hommage au maître tout en le prenant à contrepied, ici en faisant d’une femme le personnage principal du roman. Cette fois je n’ai pas trop vu les références, étant donné que je n’ai jamais lu La quête onirique de Kadath l’inconnue. Ceci dit, même sans cette référence, on perçoit l’ironie de l’hommage qui met en avant des femmes fortes, réfléchies et critiques envers des hommes « héroïques » qui se révèlent un petit peu imbus de leurs personnes. Car chez l’ancien, les femmes étaient au choix, victimes piaillantes ou abominables sorcières.

Une ironie qui vient légèrement assaisonner un texte qui de toute façon se suffit parfaitement à lui-même. Fin, intelligent, subtil dans son féminisme assumé, ce sont deux femmes fortes et sachant parfaitement ce qu’elles veulent qui sont au centre de ce joli voyage qui nous amène d’un lieu soumis aux dictats de Dieux infantiles, arrogants et mortels, où les femmes doivent encore se battre pour avoir le droit d’apprendre, à une de nos contrées où, si les choses ne sont pas parfaites, elles sont quand même un peu plus agréables.

Le voyage est beau, fait de rencontres et d’affrontements, de joies et de dangers, sur un ton qui est celui du conte. Et comme pour nos contes d’enfants, le livre est un très bel objet, à la magnifique couverture, agrémenté d’illustrations qui viennent ajouter du plaisir.

Une vraie gourmandise.

Kij Jonhson / La quête onirique de Vellitt Boe (The dream quest of Vellitt Boe, 2016), Le Belial (2018), traduit de l’anglais (USA) par Florence Dolisi.

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