Le retour du hiérophante

Vous vous souvenez peut-être de mon enthousiasme à la lecture du roman de Robert Jackson Bennett Les maîtres enlumineurs. Je faisais part de mon impatience à lire la suite. La voici, la voilà : Le retour du hiérophante.

Attention, si vous avez encore l’intention de lire le premier, arrêtez-vous là, il y a des révélations sur le 1 dans le résumé du 2 ci-dessous …

Si vous n’avez plus en mémoire le précédent roman, souvenez-vous que Sancia, la petite voleuse, ex esclave a fait tomber une des grandes maisons de la très riche Tevanne. En trois ans, elle et ses amis ont commencé à démocratiser la création, la production et l’utilisation de cette magie particulière, l’enluminure. Les choses devraient donc aller en s’améliorant.

Mais une nouvelle menace plane sur la ville. La maison détruite, ou du moins ce qu’il en reste, serait en train de faire revenir à la vie l’être le plus puissant du monde connu, un hiérophante, un des êtres mythiques à l’origine de toute la magie. Ce n’est plus seulement pour leur vie que Sancia et ses amis vont devoir lutter, mais pour la survie de l’humanité.

Comme j’ai une petite restriction par rapport au premier volume, je vais m’en débarrasser tout de suite. Dans le premier, les luttes se déroulaient au ras du sol, dans les rues, dans la boue, entre humains plus ou moins riches, plus ou moins puissants. Là on fait intervenir ce qu’on peut considérer comme des Dieux. Faillibles, pas totalement invulnérables, mais quand même sacrément balaises. Du coup part parfois un poil loin et c’est parfois un peu trop grand spectacle. Mais c’est une toute petite restriction.

Parce que les problématiques soulevées par ces êtres abominables sont très humaines et très actuelles. Elles tournent autour du pouvoir, de l’asservissement, et de l’envie de tous ces grands hommes auto-proclamés de faire le bonheur de l’humanité, envers et contre tout, y compris contre les hommes eux-mêmes.

Et puis ce bon Robert n’a rien perdu de son talent de conteur. Les péripéties s’enchainent, les personnages de Sancia et de ses potes sont extrêmement attachants, et si ouvrez le bouquin, prévoyez quelques jours où on vous laisse en paix pour avaler les 600 pages.

Et puis, comme pour le premier volume, l’auteur continue avec une vraie intelligence à faire le parallèle entre magie et informatique. Cette fois vous aurez droit à des virus, des chevaux de Troie, au réseau et à une apologie du logiciel libre.

Vivement le troisième.

Robert Jackson Bennett / Le retour du hiérophante, (Shorefall, 2020), Albin Michel / Imaginaire (2021) traduit de l’anglais (USA) par Laurent Philibert-Caillat.

10 réflexions au sujet de « Le retour du hiérophante »

  1. cush

    Je suis content que tu l’as aimé. C’est l’un des prochains sur ma pal, et ton opinion conforte celles que j’ai déjà lues sur des blogs SF. Je suis sur le point de terminer le dernier Longmire, Western Star, et je le classe parmi les meilleurs de la série.

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  2. Cush

    Il m’aura fallut plusieurs mois mais c’est fait j’ai terminé Le retour du hiérophante. En effet, il est bien plus sombre que son prédécesseurs et au niveau des enjeux il boxe cinq catégories au dessus. C’est une excellente lecture. Et l’allusion au codage informatique est évident.
    Si ta relecture des Asimov te laisse du temps et que tu souhaites lire de la fantasy de qualité cet été je te conseille vivement La promesse du sang de Brian McClellan.
    Le roman se déroule à une époque napoléonienne en gros. Le général d’un royaume (qui pourrait être la France) prend le pouvoir en déposant son roi avant de le faire décapiter (ainsi que sa famille et ses proches) pour avoir vendu son pays à l’un de ses adversaires (Angleterre).
    Comme dans les romans de Robert Jackson Bennett, le système de magie est très pointu et méticuleusement expliqué. Certains individus ont des talents (mémoire infaillible, capacité à ne jamais dormir, détection des mensonges), d’autres sont des sorciers puissants alors que pour certains la poudre augmente leurs sens et leur permet de tirer à très longue distance en influant sur la trajectoire de la balle. Intriques politiques, diplomatiques, combats militaires et magiques, l’ensemble est bluffant et les personnages sont soigneusement travaillés et ambigus.
    Le tome 2 sortira à l’octobre.

    La promesse du sang – Brian McClellan

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  3. Cush

    Oui l’avis est unanime sur la blogosphère. Je pense que je vais commencer par l’Abrégé de cavorologie que j’ai téléchargé gratuitement et qui le précède. D’autant que j’aime beaucoup son style fluide et son humanité. Opexx est une novella très réussie, comme d’habitude chez les UHL, et sa trilogie La Spire est une belle chronique douce amer de la création d’une compagnie de transport spatial par des indépendants.
    Pour télécharger l’Abrégé :
    https://www.albin-michel-imaginaire.fr/livre/abrege-de-cavorologie/

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