Le détroit du loup

Après Le dernier Lapon, voici donc la suite, toujours sous la plume d’Olivier Truc : Le détroit du loup. Une lecture qui tombe à point nommé et qui montre que certaines compagnies pétrolières sont à vomir. Mais il faut dire que ce sont des compagnies norvégiennes, c’est pas Total qui ferait ça !

Truc-LoupC’est le printemps en Laponie. Du côté de la petite ville d’Hammerfest, sur les rives de la mer de Barents, deux mondes s’affrontent : celui des éleveurs de rennes qui, depuis des siècles, viennent sur l’île en été trouver les pâturages pour leurs troupeaux, et celui des compagnies pétrolières et gazières qui voient dans la mer de Barents un nouvel eldorado. Un affrontement forcément déséquilibré …

C’est dans ces circonstances que Klemet et Nina, membres de la police des rennes, viennent enquêter sur la mort, apparemment accidentelle d’un jeune berger, noyé lors de la traversée du détroit du loup par son troupeau. Une enquête qui va les amener à s’intéresser à une autre population « exotique » : les plongeurs de l’industrie pétrolière, héros flamboyants et prêts à prendre tous les risques.

Il semblerait que ce second roman d’Olivier Truc ait été un peu moins bien accueilli sur les blogs que le premier. Pour ma part, je les trouve très comparables.

Je pourrais reprendre ici une bonne partie de ce que j’avais écrit sur Le dernier lapon. Structure et écriture classiques (ce n’est pas une critique, mais une constatation), et bien maîtrisées, avec un très bel emballement final.

Des personnages qui, je trouve, prennent peu à peu de l’épaisseur et que l’auteur nous dévoile un peu plus, et c’est aussi cela que l’on aime quand on retrouve des personnages récurrents.

Une belle cohérence dans le choix du lieu et du temps : Après l’hiver lapon, voici le printemps, tout aussi bien décrit dans ses beautés et ses dangers, un printemps que je découvre comme j’avais découvert l’hiver : l’arrivée de la couleur, l’omniprésence de la lumière, les pièges de la fonte des neiges …

Et deux thématiques qui se mêlent : le choc entre deux modes de vie, nomade et sédentaire qui, s’il n’est pas nouveau et remonte à la plus haute antiquité (comme dirait l’autre …) est de plus en plus rare et de plus en plus déséquilibré. Et l’exploitation scandaleuse de la force de travail humaine (ça non plus ce n’est pas nouveau, et c’est loin d’être fini !) dans un de ces pays du nord pourtant toujours présentés comme des modèles de capitalisme modéré et social, voire humain ! (comme si le capitalisme pouvait être autre chose que prédateur …).

Bref je n’ai pas été déçu, peut-être moins surpris et dépaysé après Le dernier lapon et La loi des sames, mais toujours conquis, puisque j’ai l’impression d’être moins bête et que j’ai pris un grand plaisir à la lecture.

En attendant l’été puis l’automne de Klemet et Nina.

Olivier Truc / Le détroit du loup, Métailié (2014).

8 réflexions au sujet de « Le détroit du loup »

  1. Tasha

    Bon alors moi je suis en retard puisque le premier est encore sur la pile des polars que j’ai achetés et pas encore lus… Ce que tu dis sur l’arrivée du printemps dans celui-ci me fait envie, et comme toi, le classicisme ne me dérange pas tant que l’univers me séduit et que l’ensemble est maîtrisé.

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  2. Deedoux

    Je suis plu^^ot d’accord avec ta critique. J’avais aimé le premier, beaucoup aimé et le second m’a aussi enchantée. Le fait de mieux connaitre les personnages, de me plonger encore plus dans les différentes cultures qu’évoque avec sobriété Olivier Truc. Bref, je suis conquise par ces deux premiers tomes.

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  3. dasola

    Bonour actudunoir, j’avoue avoir préféré Le dernier lapon, l’intrigue m’avait plus accrochée. Dans le détroit du loup, j’ai trouvé des longueurs. et puis Klemet a été mis en retrait sans raison particulière. Dommage. Mais j’attends la suite. Bonne journée.

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