Les monstres de Detroit

La fin d’année est rude, le cerveau patine parfois, les derniers jours avant le repos bien mérité vont être difficiles … C’est pour cela que le rythme de lecture baisse, et que j’ai eu besoin d’une petite récréation. Allez hop, un petit thriller, Les monstres de Lauren Beukes. Bonne pioche !

BeukesDetroit, symbole des villes sinistrées. Ici c’est l’emploi dans l’industrie automobile qui s’est effondré. L’inspectrice Gabriela Versado élève seule (suite à un divorce) sa fille, Layla, une ado … avec des problèmes d’ado. Et elle manque de temps avec elle. Une situation qui ne va pas s’arranger quand elle découvre une sinistre « sculpture » : le haut du corps d’un jeune garçon a été soudé au bas du corps d’un jeune cerf et laissé à la vue de tous.

Pendant que l’enquête se met en place, Layla et sa meilleure amie décident de traquer les pédophiles sur les réseaux sociaux en se faisant passer pour une gamine naïve, au risque de tomber sur un morceau un peu trop gros pour elles …

Excellente surprise que ces Monstres ! Je m’attendais à du thriller tout venant, de ceux qui vous laissent le cerveau de côté pour profiter d’un simple divertissement. Pour le même prix j’ai eu :

  • Le divertissement (grâce à une intrigue très habilement menée)
  • Une belle écriture
  • Des personnages qui ont de l’épaisseur
  • Matière à réflexion
  • Et, cerise sur le gâteau, une belle audace au final, dont je ne dirai rien, qui déplaira peut-être à certains mais qui m’a convaincu  (débrouillez-vous avec ça !).

Franchement, dès les premières pages j’ai été séduit par le ton, les changements de types de narration, les passages d’un point de vue à l’autre, la belle description d’une ville qui tente de se relever de ses ruines, quelques portraits touchants d’êtres brisés, une description très convaincante des nouvelles voies vers la renommées au travers des chaînes du net, des personnages qui ne sont jamais caricaturaux (les monstres ne sont pas ceux qu’on croit, le vautour de la presse n’est pas QUE un vautour …).

Et un sacré final, très gonflé, qui plaira ou non, mais où l’auteur a le mérite de prendre des risques et de sortir du chemin tout tracé qui aurait emporté l’adhésion de tous. Après on aime ou pas, mais c’est parfaitement maîtrisé et moi je dis chapeau !

Lauren Beukes / Les monstres (Broken monsters, 2014), Presses de la cité/ Sang d’encre (2015), traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Laurent Philibert-Caillat.

6 réflexions au sujet de « Les monstres de Detroit »

  1. collectifpolar

    J’ai aussi été convaincue mais je suis plutôt fan de cette auteur.
    J’ai vraiment aimé les personnage de celui-ci et aussi le décor, une ville de Détroit parfaitement dépeinte.
    Merci pour cet avis cher Jean-Marc

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