Arg ! Déçu par James lee Burke!

Je rame un peu en ce début d’année … Et j’ai dû mal regarder la date de sortie du dernier James Lee Burke, du coup je l’ai lu trop tôt, et je vais en parler trop tôt (me semble-t-il). Pour en dire du mal en plus. Misère. Et oui, déçu par Lumière du monde.

BurkeDave Robicheaux, sa famille et son pote Clete Purcel sont dans le Montana, dans le ranch de leur ami écrivain Albert Hollister. Pour se reposer … Mais quand Dave et Clete sont quelque part, y a-t-il un repos possible ? D’autant que Gretchen, la fille de Clete, ancienne tueuse de la mafia reconvertie au cinéma les a rejoint.

Alafair (la fille de Dave) a l’impression d’être suivie, Gretchen a des problèmes avec un flic local, Clete et Dave s’asticotent avec un magnat du pétrole qui possède un ranch dans la région … Et Dave est persuadé qu’Asa Surette, un psychopathe qu’Alafair avait interviewé en prison et que tout le monde croit mort est dans le coin. C’est reparti.

Qu’est-ce qui fait que j’aime tant les romans de James Lee Burke ? Ses personnages, le lyrisme de ses descriptions, ses rages et ses indignations, ses affreux bigger than life qui arrivent à nous inquiéter, le souffle qui les anime … Alors pourquoi cette fois ça ne marche pas ? Les personnages sont là, les descriptions des beautés du Montana aussi, la rage et l’indignation sont toujours présentes …

Mais le souffle n’y est pas. Du coup ça tourne en rond. Les situations se répètent, on les a déjà vues dans les autres romans, mais là on n’est plus emporté. La rage et l’indignation, sans le souffle, tombent à plat, et tournent même, par moment, au radotage. J’avoue que j’ai même sauté quelques paragraphes de dissertation sur Le Mal … Dave et Clete aussi tournent en rond, se répètent … Heureusement la jeune génération (Alafair et Gretchen) est là pour dynamiser un peu tout ça.

Et comme le souffle n’est pas là, je suis sensible à des « défauts » qui peut-être (je dis bien peut-être) ont été emportés, dans d’autres romans, par l’enthousiasme. Du mou dans l’intrigue, des personnages secondaires dont on se demande un peu ce qu’ils font là, des incohérences dans l’action et les motivations des personnages secondaires ou même des « héros » (mais pourquoi et comment Gretchen ne descend pas l’affreux quand elle en a l’occasion bordel de Dieu ?).

Tout ça peut paraitre très méchant et critique. Parce que finalement, je suis quand même allé au bout des plus de 600 pages (même en sautant donc quelques passages), parce que malgré ces défauts l’auteur a toujours un savoir-faire qui fait tourner les pages pour voir comment tout cela va se terminer, parce qu’il y a encore des pages superbes sur le Montana, parce qu’on ne peut lâcher Dave et Clete au milieu du gué.

Mais j’attends beaucoup, beaucoup mieux de James Lee Burke. Et je ne vois pas bien à qui conseiller ce bouquin, sinon aux fans absolus qui veulent TOUT lire de leur auteur fétiche. Pour les autres, mieux vaut éviter une désillusion, et pour ceux qui ne connaissent pas encore, pitié, ne commencez pas par celui-ci !

James Lee Burke / Lumière du monde (Light of the world, 2013), Rivages/Thriller (2016), traduit de l’anglais (USA) par Christophe Mercier.

34 réflexions au sujet de « Arg ! Déçu par James lee Burke! »

  1. lectriceencampagne

    Tu es le deuxième que je lis et qui dit ça : déception. J’adore cet auteur, vraiment, alors bien sûr je ne lirai pas ce livre-là. Après tout, on ne peut pas être bon tout le temps, si ? Il y en a pas mal que je n’ai pas lus, donc là je fais l’impasse.

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  2. lamf

    hello, j’avais trouvé l’avant dernier un peu récurent, mais si un jour rivages arrête de m’oublier je le lirai
    bisesssssssssssssssssssssss
    par contre je suis ton conseil je vais attaquer corrosion

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  3. martichat

    J’ai du mal avec cet auteur que j’ai découvert après avoir vu le film de Tavernier « dans la brume électrique » (j’avais beaucoup aimé le film et beaucoup moins le roman, ce qui est rare chez moi, en général c’est plutôt le contraire) j’en ai lu 2 autres et j’ai à lire sur mon étagère « dernier tramway pour les Champs Elysées ». Alors je crains que ton commentaire n’en retarde encore le démarrage même si j’ai compris qu’à ton avis tous ses livres ne sont pas à mettre dans le même panier.

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Disons que pour moi, qui suis fan, le dernier est vraiment une déception, alors que j’ai adoré Dans la brume électrique et dernier tramway (et tous les autres).
      Si tu n’as pas accroché après trois volumes (ce sont tous des Dave Robicheau ?) je crois que c’est que l’écriture et l’univers de Burke ne te conviennent pas.
      Car si certains auteurs changent complètement d’un roman à l’autre, James Lee Burke, lui, change d’histoire et un peu certaines thématiques d’une fois sur l’autre, mais son écriture et son univers sont toujours les mêmes (comme c’est souvent le cas avec les séries de personnages récurrents).

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      1. actudunoir Auteur de l’article

        Burke on aime ou on n’aime pas, mais il n’y a pas d’avis tiède. Si tu n’as pas aimé les deux premiers, pas la peine d’insister.

  4. gabbrielle

    Reçu ce matin

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Et oui, j’avais aussi été déçu par un ou deux Elmore Leonard, ou même un Pelecanos ou un Lehane … Mais c’est très difficile de maintenir le niveau … Quand on est très bon. Finalement c’est plus facile pour les très mauvais !

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      1. belette2911

        La preuve que ce sont de bons écrivains, de temps en temps, ils nous déçoivent… on ne peut pas être bon tout le temps.

        Les mauvais, eux, ils nous émerveillent une fois dans leur carrière ! mdr

  5. Françoise

    Et moi qui l’attendais avec impatience, d’autant plus que j’avais adoré le dernier. Je ne me suis jamais lassée de son univers, ni de son écriture mais devant tant d’unanimité… Je le commencerai et, si je m’ennuie je laisserai tomber. 😦

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Euh, à part moi, qui c’est qui est unanime ? Bon, OK je suis unanimement d’accord avec moi-même. Et j’en suis désolé, vu que moi non plus je ne me suis jamais lassé … avant celui-ci.
      Mais je lirai le prochain.

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  6. vincent vranken

    Bonjour,
    Je ne suis pas spécialement fan de Burke, mais il est indéniable qu’il fait partie des meilleurs romanciers américains des quarante dernières années. Et j’ai beaucoup aimé la plupart de ses anciens livres. Je peux donc tranquillement affirmer que le dernier est vraiment consternant, le triste épilogue d’une inspiration, d’une exigence qui semble s’effilocher depuis l’Emblème du croisé. A sa décharge, il me paraît très difficile de maintenir un haut niveau quand on publie aussi souvent depuis aussi longtemps. Mais c’est là un problème inhérent à toute littérature. Heureusement, il y a le dernier Ron Rash qui, lui, est tout sauf décevant. Et je ne peux que vous recommander les grandioses et inclassables Heinrich Steinfest et Tom Robbins ainsi que les plus classiques, et marginalement « policiers », Robert Goddard (surtout H. M. a disparu, Par un matin d’automne et le Retour) et Citrus County de John Brandon. Très bonne année et très bonnes lectures à vous !

    PS Il y a une autre mauvaise critique du livre sur le blog de l’excellent, et très exigeant, P. Cottet (http://leventsombre.cottet.org/), qui peut être douloureuse, car grinçante autant qu’impitoyable, pour un fan de Burke comme Wollanup, qui l’a sans doute lue (et je ne suis pas l’auteur du blog !)
    Vincent V.

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Heinrich Steinfest, j’ai essayé, j’ai pas pu, je suis allergique au style. Ron Rash bien entendu, c’est la très belle révélation de ces 10 dernières années. Et oui, ce dernier Burke … Moi j’ai aimé les précédents, mais je suis fan, donc pas objectif.
      Pour ce qui est du vent sombre, j’y suis allé faire un tour parfois, mais je n’accroche pas à sa façon de parler des livres, donc je ne pratique pas.

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  7. SB

    Bonjour, je découvre votre blog aujourd’hui, convertie aux polars (j’ai du mal à lire autre chose) depuis que j’ai découvert Matt Sudder. Je suis surprise et attristée de voir qu’on peut être déçu par Lee Burke, Je me faisais une joie de découvrir son dernier né … Vous avez probablement raison…, mais je ne peux pas passer à côté, tant pis !

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  8. govart

    Je l’ai lu. J’ai d’ailleurs lu toute son oeuvre. Même si je dois être le seul, j’ai vraiment aimé ce bouquin.
    J’attends avec impatience qu’il publie à nouveau.

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  9. ocyaran

    Eh bien moi, je n’avais jamais lu un roman de James Lee Burke, j’ai commencé par « Lumière du Monde » et cela m’a plu assez pour que j’en lise un second « Dans la brume électrique » que j’ai trouvé encore meilleur… Voilà mon avis, on ne peut pas tous avoir les mêmes goûts… Maintenant, lorsqu’on a lu une vingtaine de romans du même auteur, ça lasse probablement un peu ! 😉

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    1. actudunoir Auteur de l’article

      Il est vrai que j’ai été déçu parce que je connais et j’adore Burke et sa série Robicheaux. Et Dans la brume est bien meilleurs, mais il y en a beaucoup d’autres d’excellent, vous avez toute une découverte devant vous, quelle chance !

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    1. Thierry

      Bonjour Jean-Marc,
      Après la lecture du dernier John Connolly, dont je suis moi aussi un fan, je t’avais dit que j’allais aborder « Lumière du Monde » de James Lee Burke. Je l’ai achevé le WE dernier et je voudrais en parler dans ces quelques lignes.
      Bon, je suis totalement d’accord avec toi : déçu…
      Déçu et agacé que James Lee Burke ait raté ce livre.
      Attention ! il n’y a jamais de mauvais livre avec ce grand monsieur, mais, « Lumière du Monde » est bancal à plus d’un titre :
      – la construction narrative où il manque effectivement le lyrisme et le souffle auxquels il nous a si souvent habitué,
      – le manque d’originalité du cadre général par la reprise d’une situation déjà évoquée dans « Swan Peak » : hébergement des protagonistes chez le même hôte et recherche d’un criminel pervers,
      – la protection très quelconque d’un magnat du pétrole employant des repris de justice qui escamote un suspens délayé,
      – l’hésitation à écrire un livre sur les rapports homme-femme ou le viol ou sur les psychopathes,
      – etc, etc…
      Damned, comme dirait Blueberry, cela me fait mal d’avouer cette (première) désillusion puisque j’ai lu toute la série des précédents Robicheaux, dont je suis un inconditionnel, et que JL Burke a tout le temps su me captiver, même dans les quelques ouvrages mineurs de cette longue saga.
      Voilà, c’est ainsi, même les plus grands ont leur moments de faiblesse car ce Monsieur dépasse allègrement les frontières du polar et reste, à mon humble avis, un des grands écrivains de la littérature américaine contemporaine.
      Thierry

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      1. actudunoir Auteur de l’article

        Je suis d’accord avec tout, et j’avais été très déçu. Puis comme je suis un peu lâche, et que j’ai vu à droite et à gauche que le tout dernier était vraiment moins bon, je ne l’ai même pas lu …

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